Navigation rapide
Le Christ dit : « Il y a eu une lutte entre mon ego humainement résistant et ma “Conscience Père-Mère” lors des tentations très vives que j’ai éprouvées à la fin de mon illumination dans le désert. Satan n’avait aucun rapport avec le bras de fer qui a eu lieu dans ma conscience. La guerre avait lieu entre les impulsions jumelles de l’individualité – attachement et rejet – et la RÉALITÉ DIVINE qui S’était fait connaître à moi comme la VIE D’AMOUR INTELLIGENT transcendante et cependant en moi, qui reprendrait progressivement possession de mon individualité et dans une mesure encore plus grande si je méditais continuellement et purifiais ma conscience de mes impulsions égoïstes [1]. »
Pendant des siècles, les systèmes religieux ont dépeint le diable comme une entité extérieure à l’humanité, un être cornu et maléfique qui tente les âmes vertueuses et les entraîne sur le chemin du mal et de la perdition. Cette représentation, bien qu’ancrée dans l’imaginaire collectif, n’est qu’une projection simpliste d’un principe bien plus fondamental et universel. Le diable, dans son essence la plus profonde, n’est pas une créature surnaturelle maléfique, mais un principe naturel actif en chacun de nous. Il s’agit de l’instinct de survie actif sur le plan psychologique, mental.
Loin d’être une créature venue des profondeurs infernales pour nous “tenter”, le diable représente ces impulsions d’attraction et de répulsion qui ont tendance à prendre toute la place dans notre psyché en détournant notre attention de tout ce qui participe à l’éveil de nos énergies et de notre conscience.
Ces forces contraires, inscrites dans notre biologie même, sont à l’origine d’un mécanisme de fonctionnement basique qui consiste à attirer à soi ce qui procure du plaisir et à repousser ce qui génère de la souffrance, cela en vue d’assurer la survie de l’ego.
Cette conception du diable nous invite à repenser notre rapport à ce symbole millénaire. Il ne s’agit plus de craindre une entité extérieure qui nous manipulerait, mais de prendre conscience des forces intérieures qui le constituent et qui peuvent soit nous maintenir dans l’illusion de la séparation, soit, une fois maîtrisées et harmonieusement orientées, nous permettre de réaliser l’éveil de nos énergies et de notre conscience d’être.
Car en effet, le “diable en soi” ne doit pas être tué, mais reconnu et maîtrisé, grâce à une subtile alchimie interne, afin que l’énergie qui le constitue nous élève au lieu de nous détruire…
L’instinct de survie : une force neutre détournée
Dans sa fonction primordiale, l’instinct de survie n’a rien de mauvais en soi. Il constitue une fonction naturelle, essentielle, qui a permis l’émergence et l’évolution de toutes les formes de vie sur notre planète[2]. Sur le plan physiologique, les impulsions contraires d’attraction et de répulsion maintiennent notre corps en équilibre en permanence : les cellules attirent et rejettent des substances, le cœur se contracte (systole) et se relâche (diastole), la respiration s’effectue par l’alternance de l’inspiration et de l’expiration.
Le problème survient lorsque ces impulsions, nécessaires à notre survie biologique, débordent sur le plan psychologique et deviennent le moteur exclusif de notre fonctionnement mental. Dans ce cas, l’instinct de survie ne se contente plus d’assurer l’intégrité du corps physique, mais devient le gardien redoutable de l’image psychologique que nous nous faisons de “soi-même”, l’identité personnelle que nous appelons communément l’ego.
Sous l’emprise de ces impulsions actives au sein de notre psyché, nous nous mettons à désirer ce que nous aimons en déterminant que cela est bon pour nous, et à refuser ce que nous n’aimons pas en déterminant que cela est mauvais pour nous. Ce fonctionnement, foncièrement intéressé et égoïste, n’a qu’un seul objectif : assurer la survie et la croissance de ego et de tout ce à quoi il est attaché : possessions, privilèges, personnes, croyances, idéologies, etc.
C’est ce détournement de l’instinct de survie de sa fonction physiologique légitime vers une hypertrophie psychologique qui constitue véritablement la nature du diable en tant que principe de division et de séparation. Etymologiquement, le terme “diable” vient du grec diabolos, signifiant “celui qui se jette en travers” ou “celui qui divise”. Cette division qui apparaît dans la psyché de l’être le sépare de sa véritable nature spirituelle et le maintient dans l’illusion d’être une entité séparée du reste de l’existence.
La dualité bien-mal : une illusion mentale
Pour comprendre pleinement la nature du diable, il est essentiel de faire la distinction entre les principes complémentaires et le dualisme bien/mal.
Dans la nature, nous observons constamment des polarités complémentaires : jour et nuit, lumière et obscurité, masculin et féminin, actif et passif. Ces opposés ne sont pas antagonistes mais complémentaires – ils sont les deux faces d’une même médaille, les deux expressions d’une même réalité.
Le symbole taoïste du yin-yang illustre parfaitement cette complémentarité harmonieuse. Chaque polarité contient en germe son opposé et, ensemble, elles forment un tout cohérent et équilibré. Cette vision est radicalement différente de l’opposition bien versus mal telle qu’elle a été conceptualisée par les religions dualistes.
La dualité conflictuelle entre bien et mal n’existe pas dans la nature – elle est une construction mentale issue de notre tendance à percevoir la réalité à travers le filtre de nos préférences subjectives. Comme l’a justement observé le philosophe Baruch Spinoza : “Nous ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne ; au contraire nous appelons bonne la chose que nous désirons ; conséquemment, nous appelons mauvaise la chose que nous avons en aversion [3].”
Cette connaissance relative du bien et du mal, fondée sur nos attractions et répulsions personnelles, est précisément ce que symbolise le fruit défendu dans le récit édénique. En succombant à la tentation du serpent (symbole des impulsions contraires), Adam et Ève perdent leur état d’unité primordiale (symbole du royaume de Dieu) et entrent dans le monde de la dualité (l’empire du Prince de ce monde). Ils ne sont pas punis par un Dieu vengeur, mais subissent simplement les conséquences naturelles de leur choix, fondé sur leur libre-arbitre : vivre dans la division plutôt que dans l’unité.
Le satanisme inconscient de notre époque
Si nous considérons que le diable représente ce principe de division qui rompt l’équilibre et l’unité au sein de la psyché humaine, alors le satanisme véritable n’est pas tant le culte théâtralisé avec des pentagrammes inversés et des rituels macabres que la mentalité qui place l’ego et ses désirs au centre de toutes les préoccupations.
Ce satanisme qui ne dit pas son nom est beaucoup plus répandu qu’on ne pourrait le penser. Il s’incarne dans cette tendance contemporaine à l’exaltation de l’individu et de ses désirs au détriment de toute considération pour le bien commun ou l’équilibre collectif. Dans sa forme la plus extrême, cette mentalité se retrouve chez les personnalités dites anti-sociales, qui fonctionnent exclusivement selon le principe que ce qui est bon est ce qui leur procure du plaisir et que ce qui est mauvais est ce qui leur cause du déplaisir.
Pour ces individus, tous les moyens sont bons pour satisfaire leurs désirs et parvenir à leurs fins. La manipulation, le mensonge, le contrôle et l’exploitation d’autrui ne leur posent aucun problème d’ordre moral dans la mesure où ces comportements servent leurs intérêts. Ils vivent selon la “loi du plus fort” et considèrent que l’égocentrisme est la seule voie à suivre, rejetant l’idée même de bien commun comme une chimère naïve, source de faiblisse et de vulnérabilité.
Un sataniste repenti a défini cette idéologie comme suit : “L’égoïsme est l’objectif suprême. Le premier principe du satanisme est le dicton selon lequel la préservation de soi est la loi suprême. En d’autres termes, la survie et le confort de l’individu physique sont toujours un objectif plus important que de faire ce qui est moralement juste. Le principe qui définit de façon déterminante la vision globale du monde du satanisme est la pensée perpétuelle, inexorable, du moi, moi, moi, moi, moi [4].”
Cette mentalité est particulièrement destructrice lorsqu’elle est adoptée par ceux qui détiennent des positions de pouvoir, qu’il s’agisse de dirigeants politiques, de chefs religieux, de leaders d’opinions ou de directeurs d’entreprises. Leur vision égocentrée se répercute alors sur l’ensemble de la société, créant un système qui valorise la compétition sans merci, l’enrichissement sans limite, l’accumulation sans partage et l’exploitation des plus faibles.
La colombe et le serpent : l’intégration plutôt que le rejet
Face à cette compréhension du diable comme instinct de survie détourné, quelle attitude adopter ? La sagesse traditionnelle nous offre une perspective éclairante. Lorsque le Christ exhorte ses disciples à être “simples comme la colombe et rusés comme le serpent”, il nous aide à comprendre qu’il n’y a pas à rejeter notre nature inférieure (le serpent), mais à l’intégrer harmonieusement sous la guidance de notre nature spirituelle (la colombe).
Cette image fait écho au caducée d’Hermès, symbole ancestral où deux serpents s’entrelacent autour d’un axe central. Les serpents représentent les forces contraires d’attraction et de répulsion, tandis que l’axe symbolise la dimension spirituelle qui les équilibre et les oriente avec justesse. Loin de détruire les serpents, l’axe central les canalise et transmute leur énergie potentiellement chaotique en force créatrice et harmonieuse. C’est également la signification profonde contenue dans la 11ème lame du tarot de Marseille.
Cette sagesse alchimique de l’intégration plutôt que du rejet se retrouve également dans le symbolisme du Baphomet, figure longtemps associée aux Templiers. Contrairement aux interprétations réductrices qui y voient un symbole satanique, le Baphomet représente plus profondément la double nature de l’être – inférieure et supérieure – harmonieusement conciliées. Les Templiers, en tant que Gardiens de la Tradition, comprenaient que leur quête du “Graal intérieur” passait nécessairement par la conciliation des contraires en eux-mêmes. Par son aspect à la fois monstrueux et divin, le Baphomet rappelait à l’initié qu’il ne pouvait accéder à ses plus hauts états de conscience sans d’abord descendre courageusement dans ses propres ténèbres intérieures pour se réconcilier avec ses parts d’ombre. Tout comme le Rebis hermétique, cet être parfait et androgyne qui intègre harmonieusement en lui-même la lumière et les ténèbres, le Baphomet symbolise l’objectif ultime de la quête initiatique : devenir un “caducée vivant” capable de canaliser les énergies dans un mouvement fluide et harmonieux.
Il est crucial de comprendre que toute lutte directe contre le “diable en soi” est vouée à l’échec, car elle ne fait que renforcer le principe même qu’elle prétend combattre. En effet, le rejet et la répulsion sont précisément les modalités opératoires du diable. C’est pourquoi seule une conscience alignée sur l’unité propre à l’Esprit peut transcender ce principe de division, non pas en le combattant, mais en cessant de fonctionner selon ses mécanismes.
C’est là tout le sens du “grand Djihad” dans la tradition islamique – cet effort suprême pour maîtriser notre nature inférieure. Il ne s’agit pas d’une guerre d’anéantissement, mais d’un processus de transmutation alchimique où le plomb qui symbolise nos états d’identification sources de souffrance, sont progressivement transformés en l’or de la conscience éveillée, enracinée dans ce que les orientaux nomment sat-chit-ananda : être (ou vérité), conscience et félicité.
De la tyrannie des désirs à la vraie liberté
Malheureusement, certains adeptes de l’occultisme ont cru que la liberté et le bonheur résidaient dans la satisfaction de toutes les pulsions de leur nature inférieure, sur la base du précepte formulé par Aleister Crowley : “Fais ce que tu veux sera le tout de la Loi”. Pourtant, bien compris, ce même précepte recèle une profonde sagesse qui rejoint la formule de Saint Augustin : “Aime et fais ce que tu veux”.
Car la volonté dont il s’agit ici n’est pas celle d’un ego en quête de “toute puissance”, mais celle de Dieu, du Soi ou de l’Esprit en soi, sur laquelle l’ego se doit d’être aligné pour vivre en équilibre, en phase avec l’Ordre naturel des choses. Lorsque ce même ego fait de telles maximes son credo pour justifier la satisfaction de ses désirs égoïstes, il sombre dans un hédonisme sans limite, devenant l’esclave inconscient de ses pulsions tout en croyant paradoxalement être libre.
En revanche, pour l’individu spirituellement éveillé qui a transcendé l’identification exclusive aux impulsions contraires, ces mêmes maximes représentent l’expression de la liberté authentique, celle qui surgit lorsque nos actions ne sont plus dictées par nos pulsions, mais sont en harmonie avec le Tout dont nous sommes une expression consciente.
Celui qui a réalisé son unité fondamentale avec l’ensemble de l’existence ne peut plus agir égoïstement, car il perçoit directement que ce qu’il fait aux autres, il le fait à lui-même. Cette perception n’est pas une construction intellectuelle ou morale, mais une expérience directe de la réalité, de laquelle découle naturellement l’éthique de réciprocité que l’on retrouve dans toutes les grandes traditions spirituelles : “Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse.”
La liberté véritable n’est donc pas la possibilité de satisfaire tous nos caprices, mais la faculté d’agir à partir d’une conscience qui a transcendé l’emprise exclusive de l’instinct de survie. C’est la liberté de l’être qui n’est plus esclave de ses pulsions mais qui œuvre en harmonie avec la Vie, faisant ainsi la Volonté divine dont il est une expression unique et irremplaçable.
La transmutation de l’ego plutôt que sa destruction
Un aspect crucial de notre compréhension du diable et de notre rapport à lui concerne la question de l’ego. Contrairement à certaines interprétations spirituelles simplistes qui prônent sa destruction pure et simple, l’ego n’est pas intrinsèquement problématique – c’est son hypertrophie et sa domination sur l’ensemble de la personnalité qui posent problème.
L’objectif d’un cheminement spirituel authentique n’est donc pas d’anéantir l’ego, mais de le transmuter et de le sublimer afin qu’il devienne un véhicule adéquat pour l’expression de notre nature spirituelle. Il s’agit de passer d’une conscience individuelle exclusivement dominée par les impulsions contraires à une conscience qui, tout en préservant son sens de l’individualité, s’est ouverte à sa dimension supérieure, transcendante et universelle.
Ce processus de transmutation est graduel et requiert patience et persévérance. Il ne s’agit pas de basculer brutalement d’un état à un autre, mais d’opérer une lente alchimie intérieure qui dissout progressivement les couches d’identification aux impulsions contraires “déviantes”. À mesure que cette identification s’atténue, la conscience s’illumine et s’ouvre à sa dimension non-duelle.
Dans cet état de conscience, l’impression de séparation qui caractérisait l’ego fait place à la perception directe de l’unité fondamentale qui sous-tend toute existence. Il ne s’agit pas d’une fusion où toute individualité serait perdue, mais d’une réalisation où la conscience individuelle demeure active tout en se reconnaissant comme une expression particulière de la totalité.
La félicité qui accompagne cet état de conscience éveillé n’est pas un état émotionnel transitoire, mais la tonalité naturelle d’une conscience qui a réintégré sa véritable essence spirituelle. C’est cette réalisation qui libère l’être de la peur et de la souffrance.
La double nature de l’être
Comme l’a exprimé Omraam Mikhaël Aïvanhov : « Une grande confusion règne dans la tête des humains, c’est pourquoi il est nécessaire de leur faire prendre conscience de l’existence en eux d’une nature supérieure qui a des manifestations opposées à ce qu’ils appellent la nature humaine, car cette “nature humaine” n’est en réalité que leur nature inférieure héritée du règne animal. Combien de fois pour justifier certaines faiblesses on entend dire : “C’est humain !” Et en réalité, si on y réfléchit bien, “c’est humain” signifie tout simplement : c’est animal ! Il n’est écrit nulle part que l’homme soit obligé de se laisser aller à de telles faiblesses [5]. »
Chaque être humain est en effet porteur d’une double nature. L’une est divine, spirituelle, orientée vers l’unité et l’harmonie. L’autre est animale, instinctive, focalisée sur la survie et la satisfaction immédiate des désirs. Au départ, dans les premières semaines de notre existence, nous incarnons pleinement notre dimension spirituelle. La lumière de l’esprit se réfléchit sans obstacle dans notre psyché en développement, et nous vivons en unité avec notre véritable essence.
Mais progressivement, sous l’effet de la formation de notre mental et des expériences que les circonstances nous font vivre, les impulsions de notre nature inférieure prennent possession de notre psyché. Nous quittons alors notre état édénique d’unité pour “chuter” dans la dualité, à travers un mode de fonctionnement déterminé exclusivement par le jeu des impulsions contraires d’attachement et de rejet.
Cette phase permet la structuration de notre ego et nous donne les moyens de fonctionner en tant qu’individu dans le monde. Mais elle nous coupe également de notre nature essentielle et nous enferme dans l’illusion d’être une entité séparée, dont l’épanouissement dépend exclusivement de sa capacité à attirer ce qui lui plaît et à repousser ce qui lui déplaît.
L’enjeu de la quête spirituelle est de transcender cette dualité sans nier aucune de nos deux natures. Il s’agit d’opérer une intégration harmonieuse qui permette à notre nature divine d’illuminer et de guider notre nature animale, sans la rejeter ni la réprimer. C’est cette intégration qui nous permet de vivre une spiritualité incarnée, enracinée dans le réel et non pas coupée du monde.
La présence comme porte vers l’unité
L’accès à notre nature spirituelle ne requiert pas nécessairement des pratiques ésotériques complexes ou des années d’ascèse rigoureuse. La voie la plus directe est celle de la présence consciente dans l’instant. Quoi que nous fassions, nous pouvons toujours le faire en conscience, par l’attention portée aux sensations qui apparaissent et disparaissent dans notre corps, par la conscience de notre souffle qui nous relie au cosmos, ou par la reconnaissance de notre propre conscience d’être (êtreté).
Cette qualité de présence nous permet de nous désidentifier progressivement du flux incessant des pensées et des émotions, pour nous établir dans l’espace silencieux de la pure conscience qui les observe. Cet espace n’est pas un état mental particulier, mais la toile de fond immuable sur laquelle tous les états mentaux apparaissent et disparaissent.
L’identification à notre structure mentale, dans l’état de tension inconsciente qu’elle génère, nous empêche de recevoir pleinement ce que l’influence bienfaisante que l’Esprit aspire à nous offrir constamment. Mais lorsque nous nous ouvrons à Lui par la simple reconnaissance de sa présence en nous et autour de nous, son essence peut librement se manifester, transformant notre état de conscience et, par conséquent, notre rapport à la réalité.
Il ne s’agit pas tant de “ressentir” l’Esprit – qui n’est pas un objet de perception – que d’être pleinement conscient de Sa présence, symbolisée par l’espace silencieux et immobile au sein duquel tout phénomène survient. Cette reconnaissance n’est pas intellectuelle mais existentielle. Elle ne requiert pas de croyances particulières, mais une simple ouverture attentive à ce qui est, au-delà des filtres conceptuels qui teintent habituellement nos perceptions.
C’est dans cette présence consciente, cette attention pure, que nous découvrons notre véritable identité spirituelle, au-delà des identifications trompeuses à notre corps et à notre mental. Nous réalisons alors que ce que nous cherchions à l’extérieur était déjà là, au cœur même de notre être, attendant simplement d’être reconnu…
[1] Le Christ revient, Il dit Sa Vérité, Éditions Interkeltia, 2009, p. 358.
[2] Un templier, frère Bernard de Parme, a dit de cette force qu’elle “fait fleurir les arbres et germer la terre”.
[3] Éthique, III, 39, scolie.
[4] Source : https://youtu.be/wkZVJ8dC4Co
[5] Nature humaine et nature divine, Éditions Prosveta, 1996, p. 12.