Le lâcher-prise est un acte courageux, pour ne pas dire héroïque. Car lâcher prise, c’est sauter dans le vide sans filet, dans la foi que ce positionnement intérieur de la conscience nous rend perméable à la lumière spirituelle.
Associer cet acte au courage et à l’héroïsme n’est pas infondé du point de vue traditionnel. Dans de nombreux récits, mythologiques ou autres, on retrouve l’image du guerrier, du saint ou du chevalier qui fait face à un dragon, à un monstre ou au diable lui-même.
Ésotériquement parlant, c’est un affrontement entre l’être et son double ombrageux. Ce dernier est assimilé à l’adversaire ou à la personnification du mal que l’être doit vaincre en lui-même, pour accéder à un état de conscience supérieur. On représente souvent la « créature » devant une entrée, une porte, parfois protégeant un trésor. Ce « gardien » se tient sur ce passage qui symbolise l’accès à une autre dimension, un autre état d’existence, auquel l’être peut accéder s’il parvient à franchir le seuil gardé par la sentinelle.
Vaincre signifie donc, dans ce contexte, s’abandonner, lâcher prise, autrement dit cesser de résister. Et le gardien du seuil n’est pas vraiment un ennemi et encore moins l’expression du « mal », à moins de le considérer comme un « mal pour un bien », puisqu’il représente l’opportunité d’accéder à un autre état de conscience, plus élevé, plus libre, plus… éveillé.
On peut même aller plus loin en affirmant, comme l’a fait Gilles Gandy, qu’au travers de cette victoire sur soi-même, « le mal se transforme en bien, puisqu’il permet l’éveil de la conscience[1]. Et chacun aura observé ce mécanisme à l’œuvre dans sa vie, car c’est toujours dans les moments douloureux que notre conscience change, permettant de faire d’autres choix pour que cesse l’épreuve. »[2]
Reste que cette épreuve, initiatique, n’est pas une sinécure, car on fait face à la peur de mourir, mourir sur le plan de l’ego, cette mort initiatique étant un passage obligé pour renaître à l’Esprit. C’est une peur qui peut se manifester sous la forme d’une résistance terrible, qui dans certains cas s’avère invincible. C’est pourquoi la foi nous est d’un grand secours ; elle nous aide à vivre cet abandon, ce lâcher-prise, pour faire ce « pas-sage ».
Nous pouvons songer au petit enfant, qui fait l’expérience de la vie dans un état de confiance absolue, parce qu’il sent à ses côtés la présence protectrice et bienveillante de ses parents. À l’âge adulte, c’est la présence de l’Esprit de Dieu qui se substitue à celle des parents. Lâcher prise devient un acte de foi : nous savons que nous pouvons nous abandonner car l’Esprit veille sur nous, et qu’il prend soin de nous et de notre devenir. C’est le meilleur antidote à la peur ; c’est la meilleure « arme » pour vaincre le gardien du seuil et purifier l’âme de ses blessures, croyances et conditionnements limitants (samskâra, vâsanâ), scories, etc.
Monographie n°21 : l'art du lâcher-prise
L’article ci-dessus est tiré d’un chapitre de la monographie n°21, dont voici le sommaire :
- Une brève approche historique
- Lâcher prise : un passage obligé
- La perfection de ce qui est
- Lâcher prise, un acte de foi
- La métaphore du tube
- Alignement sur la Volonté divine
- Lâcher prise n’est pas laisser faire
- L’acceptation inconditionnelle
- Le piège du refus et de l’attente
- L’effort de lâcher prise
- Effort et non-effort
- Le paradoxe du lâcher-prise
- Quelques citations à méditer
- Le lâcher-prise doit être inconditionnel
- Lâcher prise et loi d’attraction
- Exercice : apprendre à lâcher prise
En complément :
Notre pire ennemi est à l’intérieur
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Merci Frédéric 🙏🏼
Cet article est vraiment passionnant, il nous ouvre la voie vers une quête authentique de soi-même, un long chemin mais avec la foi tout est possible !