Navigation rapide
« Vous ne posséderez rien. Et vous serez heureux. »
Jésus, Bouddha, Lao Tseu, Maître Eckhart, Râmana Maharshi, chacun de ces Maîtres spirituels auraient pu prononcer une telle phrase…
On pourrait croire que de tels propos font allusion au détachement des choses matérielles et à la promesse d’un bonheur éprouvé grâce à la dynamique propre à une démarche spirituelle authentique, à laquelle ces Maîtres de Sagesse nous ont tous conviés. À travers une telle démarche, l’être qui y est engagé cherche premièrement le Royaume de Dieu, ou dans un sens similaire, il cherche à vivre en phase avec le Tao, à atteindre le Nirvana, ou encore à obtenir la Délivrance, quel que soit le nom donné à l’idéal de l’éveil spirituel et de l’incarnation pleine et entière de l’Esprit qui doit lui succéder, tel que cela a été enseigné par tant d’êtres réalisés depuis des millénaires.
En vérité, cette phrase est tirée d’un ensemble de huit prédictions pour l’année 2030, présentées dans une vidéo[1] prospective réalisée en 2016 par le Forum Économique Mondial (World Economic Forum ou WEF, en anglais), sous l’impulsion de certains de ses membres.
On pourrait donc en conclure que les membres du WEF, dont font partie ceux qu’on appelle les Young Global Leaders – qui, pour la plupart occupent des postes à responsabilité dans les hautes sphères du pouvoir[2] – seraient eux aussi des êtres éveillés emplis de sagesse.
Eh bien permettez-moi d’en douter, très sérieusement.
Contrairement à l’esprit des authentiques Maîtres de Sagesse précités, celui des zélés propagandistes d’une vision qui fait de l’homme et de la matière le centre de toutes les préoccupations, n’a rien d’angélique, contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord.
Loin de moi l’intention de sombrer dans le complotisme le plus extrême. Il n’est pas question d’y voir l’influence occulte d’une communauté particulière, de sociétés secrètes, d’une famille régnante ou d’une élite pédo-sataniste.
Ce que je tiens à exposer, c’est l’idéologie particulière qui est la leur. Cette idéologie, qui prend la forme d’une religion qui ne dit pas son nom et dont ils peuvent être considérés comme les missionnaires, est en train de précipiter la chute de l’être humain et l’effondrement de la civilisation.
Cette religion n’a pas pour but de relier l’homme à Dieu, ou si vous préférez à la dimension spirituelle de son être, c’est-à-dire à l’Esprit, mais à la matière, à la machine, à la technologie et à l’intelligence artificielle plutôt que divine.
Il s’agit d’une religion inversée, pour ainsi dire, car au lieu d’élever l’âme en la reliant à son essence spirituelle et ainsi la rendre libre de son attachement à la matière, c’est vers cette dernière que cette idéologie fait « chuter » plus profondément encore l’âme humaine, tout en lui faisant croire que seule la dimension matérielle existe[3] et que ce n’est donc qu’à travers elle qu’elle peut espérer s’épanouir et atteindre le bonheur.
Niant la spiritualité authentique et la possibilité de l’éveil qu’elle vise, il est normal que les missionnaires de cette religion fassent croire à l’être humain que son épanouissement n’est possible qu’au travers de la dimension matérielle. Cela, grâce à la science et à la technologie dont les avancées, les « progrès », sont censés maximiser le plaisir et réduire la souffrance, dans une fuite en avant tragique, comme je l’expliquerai un peu plus loin.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
Cette citation de Rabelais résume bien l’impasse dans laquelle nous a conduit cette nouvelle religion, dont le dogme central repose sur la croyance que tous les problèmes de l’humanité peuvent être résolus par les connaissances scientifiques. Cette religion inversée, qui aboutit à la « ruine de l’âme », fait de plus en plus d’adeptes parmi nos contemporains, sans qu’ils aient le moins du monde conscience de la nature du « Dieu » en lequel ils vouent une confiance aveugle, et je pourrais même dire, un véritable culte inconscient.
Si les idéologues « humanistes » veulent améliorer la condition humaine, notamment sa santé et ses capacités mentales, et que cette intention est louable en soi, il faut se rappeler aussi que l’enfer est pavé de bonnes intentions, surtout quand ces intentions sont mêlées d’intérêts personnels, comme l’enrichissement ou la recherche de pouvoir sur autrui, sujet sur lequel je reviendrai plus loin également.
La promesse du serpent
Pour comprendre cette religion nouvelle, exclusivement matérialiste et humaniste, il peut être intéressant de se pencher sur les textes sacrés des grandes traditions. Dans la Bible par exemple, il est dit que Dieu créa l’homme à son image[4], que l’homme peut potentiellement être parfait comme le Père est parfait[5], et même que les hommes sont des dieux[6].
Le diable, soit le principe ou l’esprit de division[7], symbolisé dans le livre de la Genèse par le serpent qui tenta Adam et Ève dans le Jardin d’Éden, y a prononcé des paroles similaires, puisqu’il a dit : « vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »[8]
La différence qui existe dans ce contexte entre la parole divine et la promesse du serpent, est la même que celle qui existe entre la vérité et le mensonge, ni plus ni moins.
Plus précisément dit, là où l’être humain peut effectivement devenir « parfait comme Dieu est parfait » en suivant les commandements et préceptes ordonnés par Dieu et Ses Prophètes, le diable promet la même chose, mais par une voie radicalement différente, une voie faite d’illusions, de tentations, qui fera de l’homme la caricature de Dieu, celui qui « singe » Dieu, au lieu d’éveiller sa conscience de sorte à ce qu’il puisse réaliser que Dieu et lui ne font qu’un, dans un « esprit d’unité » avec tout ce qui est.
Là où Dieu et Ses Prophètes nous montrent une voie rédemptrice ardue, faite de sacrifices, de renoncements, de détachements, de dépouillements, le diable, quant à lui, propose une voie séduisante de facilité, de liberté, de confort et de sécurité.
Pour revenir au récit de la Genèse, le diable séduit et corrompt Adam et Ève en leur faisant croire qu’ils pourront « devenir comme des dieux » par l’intermédiaire de l’intelligence rationnelle, mentale, orientée par le jeu des impulsions qui se manifestent dans la psyché, celles du désir et de l’aversion, autrement dit par l’instinct de survie sur le plan psychologique, dont la fonction est non seulement de défendre le sentiment de « moi », l’ego, mais aussi et surtout de lui permettre un développement sans fin.
Bien entendu, cette promesse du diable, en apparence bienveillante et salutaire puisqu’elle promet une émancipation, est un leurre, une duperie, un mensonge. Dans ces conditions, ce n’est pas la libération spirituelle qui attend l’être humain, mais l’aliénation à la matière et à l’ego, avec comme conséquence la souffrance, mais aussi l’enchaînement infernal au cycle des morts et des renaissances, tel qu’en ont parlées les doctrines traditionnelles orientales notamment.
En suivant cette voie, l’être humain ne pourra donc jamais devenir « un avec Dieu », mais deviendra l’égal du diable lui-même, soit tout ce qu’il y a en l’homme de plus contraire, de plus opposé[9] à la Volonté divine. Il s’agit d’un renversement absolu de l’Ordre naturel des choses, une « chute » pour reprendre la symbolique propre au récit de la Genèse, qui permet d’expliquer pourquoi le monde dans lequel nous vivons est si malade, si déviant à tant d’égards.
La falsification du bien
L’esprit de division, avec cette tendance à l’inversion qui le caractérise, peut le mieux produire ses malfaisantes influences au travers d’un profil psychologique particulier, que l’on retrouve majoritairement chez des individus avides de pouvoirs, ambitieux, sans vergogne, séducteurs, extrêmement intelligents, non pas en termes d’intelligence émotionnelle ou d’intelligence du cœur, mais en termes d’ingénierie sociale, de calcul et de manipulations.
Ces individus, en habiles sophistes qu’ils sont, parviennent à nous faire croire que si nous adhérons à leur vision du monde, nous serons protégés, nous nous sentirons en sécurité et heureux, devenant même des sortes de « surhommes » dotés de super pouvoir, avec comme cerise sur le gâteau la fin de toute souffrance et même la victoire sur la mort.
Comme je l’ai fait remarquer plus haut, c’est aussi ce que nous promettent les Maîtres spirituels de toutes les traditions, mais c’est une promesse qui, pour être tenue, dépend de notre engagement déterminé sur une voie totalement différente, une voie qui honore le vivant tout en évitant de lui nuire, une voie qui valorise l’être plutôt que l’avoir, alors que la nouvelle religion des hommes – la religion du serpent –, nous incite à transgresser les lois universelles en pillant, en détruisant et en détournant les ressources qu’offre la planète ainsi que celles des êtres vivants qui la peuplent.
Le propre de l’esprit de division est l’inversion, l’inversion de l’Ordre naturel des choses, en en faisant une nouvelle norme, un nouveau paradigme, qu’il s’ingénie à faire passer pour un « bien » alors qu’il s’agit en vérité d’un « mal ». Il s’agit là d’une falsification[10] du « Bien suprême » qui est pur Esprit (ou le Souffle divin) et dont la Volonté est de maintenir ou restaurer en chaque instant l’harmonie et l’équilibre au sein du vivant.
« Le bien-être de l’humanité est toujours l’alibi des tyrans. »
Albert Camus
Les psychopathes sont au pouvoir
Je vous disais que cet esprit de division s’incarne dans un profil psychologique particulier. Ce profil, que le monde de la psychologie connaît bien, c’est celui de la psychopathie. Je ne parle pas ici des serials killers, ceux que l’industrie du cinéma nous présentent comme des détraqués aux pulsions meurtrières incontrôlables. Non, je vous parle d’une psychopathologie qui passerait presque inaperçu parmi nos semblables, tant ceux qui en sont atteints sont passés maître dans l’art de faire bonne figure, allant jusqu’à feindre la bienveillance et la compassion, voire à se présenter comme des philanthropes, des philosophes, des bienfaiteurs, des humanistes…
Les individus atteints par cette pathologie mentale se retrouve dans toutes les couches de la société, dans toutes les communautés, dans toutes les familles, aux quatre coins de la planète. Ce qui les caractérise avant toute chose est leur recherche immodérée du pouvoir et du contrôle, parce que l’un et l’autre leur permettent de maximiser leurs chances de satisfaire leurs désirs et d’échapper à la peur comme à toute forme de souffrance. C’est la raison pour laquelle on observe leur plus forte concentration partout là où il est possible d’avoir de contrôler et d’exercer une forme de pouvoir sur les autres, comme la politique, la religion, les médias, la finance ou les grandes multinationales.
Parler d’une concentration de psychopathes dans ces milieux éveillera sans doute le symbolisme de la pyramide et de son sommet dans l’imaginaire de certains. Cela plaira aux adeptes de la théorie du complot et suscitera le mépris ou le sarcasme chez ceux qui pensent qu’il s’agit de délires conspirationnistes. Il n’en demeure pas moins que la pertinence de ce symbole est incontestable quand il s’agit d’évoquer la concentration du pouvoir dans une société, quel que soit son régime politique.
De plus, le fait que ce profil psychologique soit majoritairement partagé par les individus qui détiennent les clés du pouvoir ou qui en sont très proches, est une réalité, que la plupart des psychologues pourront confirmer. Pour accéder aux « hautes sphères du pouvoir », il faut être animé d’une ambition sans borne et être prêt à mentir et à manipuler, ce qui les rend d’autant plus efficaces dans ce domaine qu’ils n’ont aucun scrupule à le faire.
À travers cet article, l’objectif n’est pas de nourrir les fantasmes propres à certains « théoriciens du complot », mais de faire remarquer que les hautes sphères du pouvoir sont aujourd’hui et depuis fort longtemps déjà quasi-exclusivement occupées par des individus atteints par cette pathologie mentale qu’est la psychopathie. Il ne s’agit donc pas d’une vue de l’esprit mais bien d’une réalité, que les connaissances de la psychologie moderne peuvent attester, je le répète.
Si je présente la réalité à partir de cet angle de vue, ce n’est pas davantage pour faire le jeu de la révolte et de l’indignation ou pour accabler un cercle restreint d’individu et trouver ainsi un bouc émissaire pour victimiser la masse et la déresponsabiliser de ses pensées et de ses actes. Non, je le fais parce qu’il est nécessaire de comprendre comment l’esprit de division a pu à ce point renverser l’Ordre naturel des choses et rendre notre monde moderne aussi chaotique et infernal qu’il l’est, alors qu’il aurait tout pour être un véritable paradis terrestre, un authentique Jardin d’Éden ou, si l’on n’apprécie que moyennement les références religieuses, simplement un endroit où les différents règnes de la nature vivent en harmonie…
Comprendre cette tendance au renversement des valeurs propre à la nature humaine dans ce qu’elle a de plus égotique, a également son importance dans une démarche personnelle d’éveil ou de libération spirituelle, dans la mesure où cette tendance aura ainsi de meilleure chance d’être identifiée et maîtrisée en soi-même, cette reconnaissance étant indispensable pour celui ou celle qui aspire à s’émanciper de l’emprise du principe de la division à l’intérieur de soi, et par voie de conséquence, à l’extérieur, dans le monde.
Ce dernier point est fondamental car il n’est pas possible de changer le monde sans se changer d’abord préalablement soi-même. Si l’on ne passe pas par là et que l’on souhaite sauver le monde à partir de nos propres conditionnements et de nos intentions, si nobles soient-elles, on ne fait qu’alimenter le conflit, renforçant bien malgré soi ce que l’on s’obstine à dénoncer et à combattre hors de soi. C’est pourquoi le travail sur soi revêt un caractère si crucial si l’on souhaite que les choses puissent vraiment commencer à changer.
Ayant déjà apporté bien suffisamment d’informations au sujet du travail sur soi que cela implique, je n’y reviendrai pas dans cet article. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à vous référer à mes autres publications et tout particulièrement au Cours du Vivant[11].
Le salut par le matérialisme
Pour revenir au sujet de cet article, la grande différence entre la « promesse du serpent » soutenue par les progrès technologiques et les découvertes de la science expérimentale qu’on nous présente comme les remèdes à tous les problèmes de l’humanité et de la planète, et l’enseignement multimillénaire des Maîtres de sagesse, se situe au niveau du moyen pour parvenir à ce bonheur et à cette « immortalité » de l’être humain.
Cette différence entre ces deux « voies » est aussi marquée que la différence entre l’axe horizontal et l’axe vertical d’une croix.
La promesse du serpent, symboliquement, y est représentée par l’axe horizontal : les êtres humains deviendront comme des dieux s’ils misent tout sur la dimension matérielle (horizontale) de l’existence, donc s’ils nient sa dimension spirituelle (verticale). Autrement dit, l’être humain obtiendra son salut, son épanouissement, sa plénitude et son bonheur, dans la matière exclusivement, en comptant seulement sur son intelligence rationnelle, et sur les seuls domaines où elle peut aboutir à des résultats sans l’Esprit, à savoir la science expérimentale et la technologie.
Grâce à cette forme d’intelligence, purement mentale, l’être humain parviendra à maximiser son plaisir et à anesthésier sa souffrance, en phase avec l’idéologie hédoniste et humaniste (et désormais aussi transhumaniste). C’est ainsi qu’il pourra se prendre pour un dieu.
Dans cette voie horizontale, tout ce qui n’est pas purement matériel, scientifiquement mesurable, quantifiable, est nié, discrédité, dévalorisé, ridiculisé, qu’il s’agisse de l’Esprit sur le plan transcendantal, mais aussi des aspects subtils de l’âme tels que l’intuition, les facultés extrasensorielles, les énergies subtiles, les états modifiés de conscience, etc.
Au travers de ce paradigme civilisationnel, la recherche du bonheur et de l’immortalité ne peut donc être axée que sur le corps et la psyché qui l’anime. Au diable l’Esprit… puisque seule la dimension psychologique et matérielle de l’être – soit son mental et son corps – peuvent et doivent être considérés. Tout le reste n’est que croyances et superstitions !
Dans la bouche du serpent, « vous serez comme des dieux » résonne donc ainsi : « vouez un culte à votre propre “moi”, développez votre pouvoir personnel, votre ego, grâce à votre intelligence rationnelle et les prouesses scientifiques qu’elles vous permettra de réaliser. Ainsi, seulement, vous parviendrez à vous libérer de la souffrance, de la maladie et de la mort. »
Telle est la promesse du serpent et tel est le grand drame de notre monde moderne : dépourvu de spiritualité, de tout sens du sacré, l’humanité amputée de sa dimension verticale cherche son salut dans la seule dimension horizontale, matérielle, pour la gloire de l’individualisme.
La transgression des lois universelles
En date du 20 janvier 2022, alors qu’il était question de la critique des gouvernements en rapport à la crise sanitaire, Nathan Devers a tenu ses propos à mon sens très juste : « la question principale, qui est le fond de l’affaire, c’est le rapport que notre modernité, notre civilisation, notre société, entretient avec l’idée de la mort. Dans une société où il n’y a plus d’idéologie, plus de transcendance, plus de religion collective, plus de sacré collectif, quel rapport a-t-on avec la mort ? »[12]
Effectivement, quand on a perdu le sens du sacré et qu’on a relégué la spiritualité au rang des croyances et des superstitions, il ne reste plus guère que la dimension matérielle pour s’accomplir. Or, cette dimension se heurte à une implacable réalité : l’impermanence !
Tout réduire à la seule dimension matérielle, c’est se heurter inévitablement à cette loi de l’impermanence et à la dualité qu’elle exprime : la nuit succède au jour, la souffrance au plaisir, la mort à la vie, etc. Comment pourrait-il en être autrement ? Il n’y a guère que l’homme, avec son orgueil typiquement prométhéen, qui puisse à ce point se fourvoyer en se sentant capable de plier la nature et les lois universelles à sa volonté…
Amputer la dimension matérielle d’un pôle de cette dualité fondamentale, en l’occurrence la mort, la souffrance et la maladie, est une transgression aux conséquences gravissimes, car en cherchant à détruire l’un des pôles de la dualité, on perturbe dangereusement les équilibres. Dans ces conditions, pour rétablir l’équilibre, la nature renforcera à son tour le pôle affaibli, en lui donnant une force d’autant plus dévastatrice qu’il aura été violemment mis à mal. Les cataclysmes et fléaux dont parlent certaines prophéties ne sont pas de simples vues de l’esprit sans fondement…
C’est ainsi qu’en voulant anesthésier la souffrance, supprimer la maladie et même « euthanasier la mort », on ne fera qu’amplifier la souffrance, rendre les gens plus malades, et mettre à mort le vivant, du moins l’âme des êtres qui ne pourra plus vivre dans des corps dont on aura fortement altéré la biologie en voulant prolonger artificiellement la vie avec la technologie.
Bien entendu, je ne suis pas en train de dire qu’il faut rejeter la science et qu’il ne faut rien faire pour apaiser la souffrance, traiter la maladie et éviter la mort, mais il s’agit ici de ne pas prendre problème à l’envers comme le fait la science matérialiste. Cette dernière, pour des intérêts économiques évidents[13], mise tout sur le traitement du symptôme, sans jamais (ou très rarement) s’intéresser aux causes de la maladie. En effet, si l’on ne traite pas la cause, le malade ne guérit jamais vraiment et il devient dépendant des traitements allopathies et de la technologie. Et c’est bien évidemment beaucoup plus rentable…
La cause de la maladie et de la souffrance, c’est le plus souvent au niveau du mode de vie et de l’état d’esprit de l’individu qu’il faut la chercher et la traiter. Or, comme l’a dit Hippocrate : « Quand quelqu’un désire la santé, il faut d’abord lui demander s’il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement est-il possible de l’aider. » Mais traiter la cause, cela implique de changer son mode de vie de même que son état d’esprit, et cela exige des efforts contraignants pour l’homme moderne, conditionné par la recherche du plaisir et l’évitement de la souffrance, en faisant le moins d’effort possible bien entendu.
Trompé et séduit par l’idéologie hédoniste et par le matérialisme, l’homme moderne préfère la voie de la facilité : faire aucun effort pour changer et simplement payer pour se libérer de la souffrance qu’il a le plus souvent lui-même engendré par ses mauvaises habitudes de vie.
Or, comme nous l’avons vu, on ne transgresse pas les lois du vivant sans en subir les conséquences. La souffrance comme la maladie en sont bien souvent les impitoyables messagers. Mais plutôt que de tenir compte de ces messagers utiles bien que désagréables, et de corriger le tir avec justesse, on préfère céder au chant des sirènes des industries et des agences publicitaires. Tant que le mal n’est pas soigné à la racine, les gens restent dépendants de la consommation de certains produits et services.
Seulement, à l’instar du drogué, le consommateur a tendance à s’habituer à la « dose » dont il est devenu dépendant et il lui en faudra donc toujours plus pour s’anesthésier et ressentir le plaisir qui découle du fait qu’il aura pu échapper temporairement à la souffrance. Quelle aubaine pour les « marchands du Temple » des temps modernes puisque cela justifiera leur investissement en recherche et développement, pour produire de nouvelles substances plus stimulantes et plus anesthésiantes encore, dans une fuite en avant qui finalement ne peut que nuire gravement à la santé des gens, tant physique que psychologique. Il suffit de considérer la hausse préoccupante des cancers, des suicides, et des problèmes psychologiques divers et variés parmi toutes les tranches d’âge de la population, pour remarquer que les progrès scientifiques et technologiques ne permettent pas aux gens d’être plus heureux et en meilleur santé, loin s’en faut.
Voilà la sentence implacable de la transgression des lois universelles : l’homme moderne est de plus en plus malade et malheureux, et tout le monde continue pourtant de parler d’avancées, de progrès et de découvertes prometteuses ! Cela, encore une fois, parce que nous vivons dans un monde où règne une inversion des valeurs, où l’on fait passer le « mal » pour le « bien ».
On reconnaît l’arbre à ses fruits
Comme le dit le proverbe, on reconnaît l’arbre à ses fruits. Si le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (avec la promesse du serpent qui lui est liée) produisait de bons fruits, cela se saurait. Les gens seraient heureux et épanouis. Mais à en juger par l’état de souffrance de l’humanité et des autres règnes de la nature, ces fruits sont pourris et empoisonnés.
Je vous pose la question : n’est-ce pas le bonheur qui devrait déterminer le degré d’évolution d’une société ou d’une civilisation, plutôt que les prodiges technologiques et les progrès scientifiques ?
Évidemment, si les gens trouvaient leur bonheur et leur raison d’être dans la dimension verticale, celle de la spiritualité, ils seraient libres et on pourrait beaucoup moins facilement les contrôler. En effet, si leur conscience était éveillée et ouvertes aux dimensions plus subtiles de l’existence, leur attention ne serait pas rivée exclusivement sur la matière en quête de stimulation. La conscience de leur propre conscience, la conscience de l’instant présent, la conscience des autres êtres, la conscience d’autres dimensions et énergies, leur ferait réaliser le caractère sacré de l’existence et son unité primordiale, source de plénitude, d’émerveillement et de joie. Ils réaliseraient ainsi que leur épanouissement ne vient pas de l’extérieur, de la société du paraître, de la société de consommation, mais de l’intérieur d’eux-mêmes, de leur conscience éveillée à la réalité, la réalité telle qu’elle est vraiment, au-delà des illusions mentales qui en altéraient jusque-là considérablement la perception.
Mais face à une telle masse d’individus devenus autonomes dans leur capacité à trouver le bonheur grâce à leur conscience éveillée, que deviendrait le paradigme matérialiste actuel, qui a besoin que les populations continuent de croire que seules la science et la technologie possèdent la clé de leur épanouissement et donc de leur bonheur ?
Il est évident que ce paradigme ne pourrait pas subsister face à un tel changement d’état de conscience collective. Partant de ce constant, il est très simple de comprendre que le « système » actuel a tout intérêt à ce que l’être humain ne prenne pas conscience de l’importance de la dimension spirituelle qu’il porte en lui, et qu’il continue donc à détourner son attention de l’essentiel en la maintenant captivée par les ombres projetées sur le mur de la caverne[14], ces ombres qui symbolisent les promesses d’un épanouissement offert par la science et la technologie.
L’enfer est pavé de bonnes intentions
Pour en revenir à la question de la transgression, il faut comprendre que l’univers fonctionne sur la base de certaines lois et principes immuables, qu’il n’est pas possible de transgresser sans perturber dangereusement les équilibres, avec comme inévitable conséquence un retour de manivelle, qui sera d’autant plus brutal que la transgression aura été conséquente.
Anesthésier toute souffrance, éviter toute maladie, et « euthanasier la mort » pour reprendre le leitmotiv cher aux transhumanistes, c’est s’exposer à encore plus de souffrances, de maladies et de morts. C’est globalement ce qui se passe déjà avec l’industrie pharmaceutique, dont les produits contribuent à fragiliser le terrain biologique de l’être humain et à affaiblir son système immunitaire, le rendant toujours plus vulnérable face aux virus et aux bactéries.
Ainsi, en dépit des meilleures intentions du monde, en tentant de créer un paradis terrestre, l’idéologie matérialiste aboutit à l’extrême opposée : elle améliore l’enfer ici-bas. La crise sanitaire vécue pendant deux années en est un exemple révélateur ; que de désespoir, de souffrances morales et de problèmes de santé, les mesures sanitaires imposées n’ont-elles pas créées dans toutes les tranches d’âges, des plus jeunes aux plus âgés ? Et que dire de la stratégie vaccinale qu’on n’a cessé de nous présenter comme la panacée tout en diabolisant tout ce qui pouvait lui faire ombrage ? Une politique sanitaire scandaleuse à en juger par les mensonges, le chantage, les manipulations, et bien sûr les conséquences dramatiques sur la santé psychologique des gens, dont les effets auront été bien plus dévastateurs que si l’on avait simplement accepté de se limiter aux gestes barrières et aux remèdes déjà existants.
Cette gestion de la « crise covid-19 » n’a fait que démontrer de manière plus évidente encore l’obsession de contrôle des élites à l’égard du peuple. Quelle aubaine cette crise sanitaire aura été pour elles, puisqu’elles auront pu s’en servir comme prétexte pour imposer des mesures restrictives des libertés et adopter des lois lui apportant une plus grande marge de manœuvre pour contrôler les populations. En cela, en effet, cette crise aura été une « fenêtre d’opportunité », pour reprendre l’expression de Klaus Schwab, fondateur et président du WEF de Davos.
Une fenêtre d’opportunité pour opérer une grande réinitialisation[15] du « système », de sorte à ce qu’il puisse mieux s’adapter à une nouvelle forme de capitalisme voulu par les têtes pensantes du WEF ! Car comme l’a dit Klaus Schwab dans une entrevue accordée à un quotidien allemand[16] : « le néolibéralisme a fait son temps ». Place désormais à ce qu’on pourrait appeler un « capitalisme de surveillance », où le libéralisme économique reste en vigueur mais est encadré par des structures supranationales vouées au contrôle des individus à l’échelle mondiale, d’où la volonté d’instaurer une gouvernance globale à cette fin.
Le logo du WEF
Le logo du WEF est révélateur du rôle joué par cette organisation au niveau planétaire. On y voit un arc de cercle ressemblant à une griffe qui traverse trois lettres « O » et qui forme ainsi trois fois le chiffre « 6 ». Dans le livre de l’Apocalypse, « 666 » est le nombre de la bête. Il en existe plusieurs interprétations possibles dont celle-ci : « 666 » symbolise le paiement du karma que l’humanité doit subir en conséquence de ses actes. Le WEF, par l’intermédiaire de ses « agents du chaos », pourrait ainsi avoir pour fonction de contribuer à cet inévitable écoulement du karma collectif de l’humanité, qui prendra la forme de circonstances d’autant plus violentes et brutales que l’humanité aura tardé à se réveiller. Je vous invite à ce sujet à lire en particulier les chapitres « un mal nécessaire » et « l’écoulement du karma collectif » de mon article intitulé la croisée des chemins.
Pouvoir spirituel vs. pouvoir matériel
Le pouvoir spirituel est inversement proportionnel au pouvoir matériel et au besoin de contrôle qui lui est étroitement lié. Cela veut dire que plus un être est autonome dans sa capacité à puiser son bonheur en lui-même, par son ouverture et sa perméabilité à l’Esprit en lui, moins il a besoin d’exercer une forme de pouvoir et de contrôle sur le monde extérieur et ses ressources.
De ce point de vue, il est logique que les êtres qui sont dépourvus du pouvoir spirituel mise tout sur la dimension matérielle et cherchent à y détenir un pouvoir absolu, ce qui passe obligatoirement par le contrôle des autres, de la planète et de ses ressources.
Si cette volonté de dominer et de contrôler la nature et les êtres vivants a toujours existé dans l’histoire de l’humanité, les progrès technologiques offrent aujourd’hui des possibilités qui dépassent l’entendement.
Le pass sanitaire – dont on sait qu’il n’a pas servi à juguler l’épidémie mais à inciter à la vaccination en exerçant une forme de chantage aux libertés –, n’aura été qu’une étape vers l’identité numérique qui permettra un contrôle social à grande échelle de la nature humaine, sous couvert de santé publique, de préservation de l’environnement et de sécurité bien évidemment.
Le « capitalisme de surveillance » est l’expression qui qualifie à mon sens le mieux le paradigme made in Davos. C’est un modèle économique et social qui doit sur le papier, je dis bien sur le papier, profiter aux populations autant qu’aux gouvernements et aux multinationales, mais l’on sait que c’est impossible dans la mesure où ce paradigme ne peut rendre l’être humain heureux, comme les statistiques le démontrent de manière incontestable depuis plusieurs décennies maintenant.
Sur la base de ce paradigme, les élites de Davos promettent le bonheur de l’individu, même si ses libertés seront conditionnées aux respects des règles imposées par le « système ». Cela pourrait être révoltant en soi mais à y bien réfléchir, ce n’est pas le cœur du problème…
La liberté nécessite d’être délimitée par un cadre pour qu’on puisse l’apprécier à sa juste valeur. Le simple fait de vivre avec un corps dans cette dimension matérielle, implique des contraintes naturelles qui restreignent les libertés individuelles. Aussi, le « vivre ensemble » implique de toute manière que chaque individu respecte le fait que « sa liberté s’arrête où commence celle des autres ». La liberté absolue qui voudrait que l’on puisse faire tout ce que l’on veut n’existe donc pas et même si elle existait elle ne serait pas enviable, car non seulement elle ferait perdre à la liberté sa saveur, mais aussi et surtout elle rendrait celui qui en jouirait esclave de ses pulsions[17].
Le fait de ne pas être libre de faire tout ce que l’on veut n’est donc pas problématique en soi, bien au contraire. Ce qui pose problème, en revanche, c’est d’imposer à l’être humain des contraintes qui l’emprisonnent dans une vision purement matérialiste de la réalité[18] et qui l’empêchent de s’épanouir spirituellement.
Un tel épanouissement, avec l’éveil qui en résulte, implique la possibilité de choisir librement la direction dans laquelle nous souhaitons orienter notre attention et la nature des pensées que nous souhaitons émettre dans notre psyché. Or, dans la société du futur voulue par les élites globalistes, il est possible qu’il devienne de plus en plus difficile de jouir de cette liberté fondamentale et essentielle.
La liberté sacrifiée sur l’autel de la sécurité, du contrôle et du profit
Imaginez un instant qu’au motif de protéger l’environnement et la santé des individus, on soit constamment en train de scruter votre vie intime. Imaginez qu’on vous suive à la trace et qu’on sache tout de vous : vos déplacements, vos habitudes de consommation, ce que vous regardez sur internet et à la télévision, et même, potentiellement, ce que vous ressentez et pensez en interaction avec les stimuli auxquels vous êtes exposés. Big brother is watching you et peut même vous contrôler à distance, du moins vous influencer psychologiquement[19], ce qui revient en fait exactement au même ! Mais Big brother n’est pas le seul à en tirer avantage : Big data permet aux multinationales d’exploiter cette manne providentielle que représentent pour elles vos données personnelles.
En cela, le « capitalisme de surveillance » vise autant le contrôle des populations par les instances gouvernementales, que le libéralisme économique dont doivent pouvoir profiter les multinationales. Les unes comme les autres ont tout intérêt à pouvoir compter sur la surveillance de masse et la sécurité.
En effet, non seulement la technologie peut sonder votre for intime pour déterminer si vous êtes un « bon citoyen » et ainsi permettre aux autorités de garder le contrôle sur vous, mais elle peut aussi analyser et utiliser vos données pour vous influencer à des fins mercantiles, comme c’est déjà le cas aujourd’hui sur internet avec les ordinateurs et les smartphones.
Mais avec les développements technologiques, les données qui pourront être récoltées et analysées avec une puissance de calcul phénoménale, permettront aux multinationales de savoir en temps réel quels seront vos désirs et ne doutez pas qu’elles sauront trouver le moyen d’y répondre au vu des bénéfices potentiels qu’elles pourront engranger. Avec les nouvelles technologies de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle, on imagine bien le marché potentiel colossal que cela représente pour les différentes industries.
Au regard de cette analyse, on comprend mieux comment on peut en arriver à cette inquiétante prévision du WEF, pour l’année 2030 : « Je ne possède rien, je n’ai pas d’intimité et la vie n’a jamais été aussi belle.[20]»
Oui, du point de vue du WEF, « ma vie n’a jamais été aussi belle parce que les multinationales me connaissent mieux que moi-même et savent exactement comment satisfaire le moindre de mes désirs. Et aussi, bien sûr, elle n’a jamais été aussi belle parce que je me sens en sécurité. Alors, dans ces conditions, quelle importance de ne plus avoir d’intimité et de ne plus rien posséder… »
Dans un futur peut être pas si éloigné que cela, la réalité dépassera la fiction. La technologie sera très probablement directement introduite sous la peau, et l’humain ne sera plus libre de décider quand ses informations personnelles seront analysées ou non, comme c’est encore fort heureusement le cas aujourd’hui puisqu’il est encore possible de se séparer de sa montre connectée ou de son smartphone. Analysées, les données personnelles le seront donc en permanence par de redoutables algorithmes et alors, effectivement, l’être humain n’aura plus aucune intimité !
Certains diront que cela ne pose pas de problème parce qu’ils n’ont rien à cacher et que si la finalité est de garantir le bien commun tout en favorisant la croissance économique, alors « tout va bien dans le meilleur des mondes ».
Oui, sauf qu’il faut se souvenir ici que ceux qui décident des lois qui vont déterminer ce que vous pouvez faire et ne pas faire, penser ou ne pas penser, dire ou ne pas dire pour être un « bon citoyen », ne sont pas des Sages éclairés mais des individus mentalement atteints de psychopathie avide d’exercer un contrôle absolu pour conserver leur pouvoir.
Que deviendra la notion de liberté quand nous serons contraints de penser et d’agir de telle ou telle manière pour simplement continuer à vivre conformément aux règles de conduite imposées par les élites ? Que deviendra la plus précieuse des formes de liberté dans ces conditions, je veux parler de la liberté intérieure ? Il est possible qu’elle disparaisse au profit d’un contrôle total de la conscience humaine, privant ainsi l’être humain de faire usage de son libre-arbitre en orientant son attention comme bon lui semble, le privant donc en conséquence de toute possibilité de s’éveiller à sa dimension spirituelle, la seule qui lui permette d’accéder au vrai bonheur je le rappelle.
Voilà, après ce long développement, où je souhaitais en venir ! En misant tout sur la dimension matérielle, les élites qui nous dirigent vont finir par parvenir à leurs fins : l’être humain ne pourra plus envisager rien d’autre que la dimension matérielle ; il sera devenu le prisonnier, l’esclave, du « Prince de ce monde ».
Si l’humanité se laisse embarquer dans cette voie, l’issue en sera fatale pour elle, car l’involution de la conscience humaine, coupée du Principe divin qui l’anime, ne peut la mener qu’à la destruction. Il n’y aura alors plus guère que l’intervention d’une Force surnaturelle qui pourra la libérer d’une emprise qui sera devenue totale.
Heureusement, il est encore possible d’infléchir cette tendance. L’humanité se trouve à un carrefour et il lui importe de prendre la bonne direction, ou du moins c’est ce que doit se donner les moyens de faire une masse critique d’individus, ceux qui ont conscience de la nécessité d’établir un nouveau paradigme au sein duquel la spiritualité, autrement dit l’Esprit, occupe la position la plus centrale, la plus essentielle…
« Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas. »
Le salut par la conversion
Comme nous l’avons vu plus haut, l’une des caractéristiques majeures de la dimension matérielle est son impermanence, à l’inverse de la dimension spirituelle qui est immuable et éternelle.
Si tout est impermanent dans la dimension matérielle, le contrôle que les élites ont temporairement réussies à imposer, est amené à s’affaiblir et à disparaître, inexorablement. Pour pallier à cela, il leur faut donc mettre en place des structures et des lois les plus durables possibles, tout en resserrant les liens qui maintiennent les êtres captifs des illusions et de l’ignorance propres à un mode de vie où la spiritualité est désacralisée et où le matérialisme est sacralisé. Il leur faut maintenir les êtres prisonniers au fond de la caverne, et si les élites peuvent leur faire croire qu’ils y sont libres[21] sans qu’ils le soient réellement, c’est encore mieux. Car comme le disait Goethe : « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. »
Il faut bien comprendre que celui qui est dépourvu de tout pouvoir sur le plan spirituel, est obligé de compenser sur le plan matériel, en détenant un pouvoir sur les autres. Et comme cela a été dit, pour conserver ce pouvoir, il doit les contrôler, et entretenir ce contrôle par tous les moyens.
Mais comment diable maintenir le contrôle sur les êtres tout en leur faisant croire qu’ils sont suffisamment libres pour éviter qu’ils revendiquent leur émancipation ? Eh bien précisément en captivant leur attention, en la détournant de l’essentiel en leur faisant croire que le bonheur leur sera offert par la dimension matérielle, plus précisément par la science et la technologie. Il faut leur donner « du pain et des jeux », c’est-à-dire de quoi se nourrir et se divertir, tout en jouant subtilement sur la peur et sur l’espoir pour les maintenir sous contrôle.
C’est la grande manipulation du « système » et je pourrais même parler de complot contre l’être humain. Le grand comploteur ici, c’est le Prince de ce Monde, dont les élites psychopathes qui nous dirigent sont les parfaits serviteurs, qu’elles soient conscientes ou non du rôle qui est le leur, celui de maintenir l’être humain captif de la dimension matérielle, en lui faisant croire que son épanouissement et son salut ne dépendent que de cette seule dimension.
Comme je l’ai fait remarquer, la dimension matérielle, et à travers elle les deux bêtes de l’apocalypses que sont la science expérimentale et la technologie, ne peuvent rendre l’être humain heureux. Le lui faire croire, c’est un leurre, une ruse, un mensonge, une fausse promesse ! L’épanouissement intégral de l’être humain, et avec lui la plénitude, le bonheur et la Vie éternelle, ne peuvent être obtenus sans la dimension spirituelle, celle-là même qui est niée par le paradigme matérialiste.
Sans avoir à détourner toute l’attention de la dimension matérielle puisque la vie de l’individu y est intrinsèquement liée du fait même de son incarnation, il doit impérativement retrouver sa verticalité, en réalisant sa conversion. Dans ce contexte, je ne parle pas d’une conversion à un système de croyances, ou à une religion en particulier. Je parle d’une conversion intérieure, une conversion de l’attention.
Comme je l’ai souvent répété, tout se joue au niveau de l’attention. C’est la maîtrise de l’attention qui constitue le plus fabuleux pouvoir de l’être humain, car c’est par elle qu’il peut trouver le Graal, c’est-à-dire incarner son essence spirituelle et réaliser le Sens de l’éternité qui lui est associé, en se libérant par là même de la souffrance qui résulte de son identification à tout ce qu’il n’est pas.
Plus concrètement, l’être humain doit retrouver le juste équilibre en se conformant autant que possible aux lois universelles, autrement dit vivre en harmonie avec le Tao ou le Dharma comme le diraient les traditions orientales, ou faire la Volonté de Dieu comme le diraient les traditions monothéistes, ce qui implique également d’avoir conscience de la dimension spirituelle de son être, donc avoir conscience de l’Esprit en lui.
Y parvenir n’est pas possible sans la culture du sens de l’effort juste sur soi-même, en y aspirant sincèrement, avec détermination, rigueur et discipline. C’est une forme de sacrifice qui, s’il apporte du sens dans cette quête intérieure qui a pour but la Délivrance, n’est pas toujours des plus agréables pour l’ego, ce qu’il est facile de comprendre si l’on considère que c’est lui précisément qui est l’objet même du sacrifice dont il est question.
Vivre cette conversion intérieure implique de renoncer aux conditionnements que le milieu extérieur aura programmé en soi-même. Ce renoncement n’est pas une sinécure, car il aura pour effet de lever le voile sur nos ombres intérieures, ce qui s’avère le plus souvent désagréable. Il en résultera pour beaucoup une « traversée du désert », une « nuit noire de l’âme », au cours de laquelle nombreuses seront les tentations de revenir aux anciens modes de fonctionnement. C’est un sevrage difficile par lequel il faut passer ; un sevrage qui a valeur d’expiation !
Regagner une totale liberté d’être, une liberté synonyme d’éveil spirituel, passe obligatoirement par là. C’est un sacrifice en effet, où ce qui est sacrifié n’est autre que le « vieil homme » qu’il aura fallu dépouiller pour renaître à un nouvel état d’existence, à l’image de la transformation de la chenille en papillon. C’est un passage obligé qui s’apparente à une « apocalypse intérieure », un dévoilement qui permettra une réconciliation intérieure et un éveil des énergies de l’être, favorisant la restauration de son état primordial et la réalisation de son essence divine, avec la félicité qui l’accompagne.
Cet être-là, véritable héros des temps modernes, aura vaincu le monde et, par là même, le « Prince de ce monde », lequel ne pourra dès lors plus l’influencer d’une quelconque manière…
[1] Cette vidéo est disponible sur la page Facebook du World Economic Forum : https://cutt.ly/Xwrhtang
[2] Klaus Schwab, fondateur et président du WEF, a dit lors d’une conférence en 2017 que son organisation avait « pénétré », grâce à « ses » Young Global Leaders, le cabinet du Premier ministre canadien Justin Trudeau, et il n’est pas interdit de penser que ce n’est sûrement pas le seul cabinet à l’avoir été. On peut donc aisément imaginer l’influence du lobbying exercée par le WEF sur un nombre non négligeable de gouvernements mondiaux. Selon Klaus Schwab, même Angela Merkel et Vladimir Poutine ont été des Young Global Leaders ! Source : https://youtu.be/b4cDNyvrP40
[3] C’est ce qu’on pourrait appeler le « paradigme matérialiste », lequel considère en effet que seule la matière est réelle et que la spiritualité ne relève que de croyances et de superstitions. C’est donc un paradigme qui nie l’Esprit et qui réduit par conséquent l’être humain à son corps et à sa psyché.
[4] Genèse 1:27.
[5] Matthieu 5:48.
[6] Jean 10:34.
[7] diabolos, en grec, signifie « celui qui sépare ».
[8] Genèse 3:5.
[9] C’est la raison pour laquelle le diable (Satan, en l’occurrence) est parfois nommé l’ « adversaire ».
[10] L’expression « falsification du bien » m’a été inspirée par le philosophe russe Soloviev. Selon lui, l’expression du « mal » en ce monde serait bien plus pernicieuse et subtile qu’il n’y paraît dans la mesure où il ne se manifesterait pas sous la forme d’actions monstrueuses ou ostensiblement inhumaines, mais se parerait au contraire du masque du bien, de la vertu, de l’humanisme.
[11] Le Cours du Vivant est un cours en ligne composé de 49 monographies dont le contenu aborde les grandes thématiques de la quête spirituelle, tant du point de vue théorique que pratique. Fruit de mes recherches et de mes expériences sur la voie spirituelle, ce cours a également été enrichi par de nombreuses références aux enseignements d’autres auteurs. Pour en savoir plus : https://lecoursduvivant.net
[12] Source : https://www.dailymotion.com/video/x878db0 (dès 29’47).
[13] Je vous invite à ce sujet à regarder absolument cette séquence. Si les propos tenus par cette personne sont basés sur des faits authentiques, ils sont consternants : https://cutt.ly/Jwrk27Sh
[14] Allusion à l’allégorie de la caverne, de Platon. Je vous recommande à sujet la lecture de la monographie n°6 du Cours du Vivant.
[15] Cette expression est la traduction littérale de Great Reset, qui est une proposition du WEF destinée à profiter de la crise Covid-19 pour repenser entièrement le modèle économique et le modèle social à l’échelle globale.
[16] Source : https://cutt.ly/lwrWJuT0
[17] Ceci démontre bien le caractère totalement absurde de l’idéologie sataniste, selon laquelle l’individu doit pouvoir s’affranchir de toute contrainte morale afin de recouvrer une liberté totale de faire absolument tout ce que l’on veut. Dans ces conditions, en effet, l’individu n’est pas libre contrairement à ce qu’il croit, mais esclave de ses pulsions. Encore une fois, comme l’a dit Goethe : « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être ».
[18] C’est là tout le symbolisme de l’allégorie de la caverne, de Platon. Je ne peux m’empêcher à ce propos de faire le rapprochement entre cette allégorie et la « réalité augmentée ». Cette nouvelle technologie, en superposant une interface virtuelle à la réalité, n’ « augmente » pas la réalité mais bien la virtualité de l’expérience de la réalité. De l’inversion, encore et toujours…
[19] C’est déjà le cas aujourd’hui grâce à la « fabrique de l’opinion » opérée par les médias et l’industrie du divertissement, qui démontre bien toute l’illusion de la démocratie telle qu’elle existe actuellement dans le « monde libre ». La tendance risque bien de s’aggraver à l’avenir à cause de la technologie, qui parviendra de plus en plus facilement à induire des idées et des comportements qui naturellement iront dans le sens de la volonté de contrôle des élites.
[20] Source : https://cutt.ly/PwrEWbnE
[21] On voit à cet égard le formidable levier que représente la réalité virtuelle pour contrôler les individus et leur donner l’illusion de la liberté.
Pour recevoir les derniers articles :
Droits d'auteur
Aucune reproduction du contenu de l'article n'est autorisé sous quelque forme que ce soit sans la permission de l'auteur. Si vous souhaitez partager cet article, vous pouvez transmettre l'URL qui renvoie vers la présente page. Cet article étant susceptible d'être mis à jour à l'avenir, les internautes seront ainsi toujours assurés d'avoir toujours accès à la dernière version.