Réactions sur la « Voie du Milieu »

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  • Dernière modification de la publication :25 juillet 2023

Mon article ainsi que ma vidéo traitant de la « Voie du Milieu » ont suscité des questionnements et des remarques qui leur apportent des compléments que je trouve intéressants. C’est pourquoi j’ai décidé de les réunir pour en faire cet article, en respectant l’anonymat de leurs auteurs. Vous trouverez tout d’abord les questions-réponses, puis ensuite les commentaires et témoignages des internautes.

Questions-Réponses

Cette liste de questions-réponses a été réalisée à partir d’échanges privés et publics. L’anonymat des interlocuteurs est préservé.

C’est une très bonne question. En fait, ce n’est pas tant ce que vous faites qui importe, mais ce que vous ÊTES quand vous le faites, autrement dit la tonalité intérieure, la vibration, qui est la vôtre. Pour parvenir à vibrer la tonalité de la joie et de la paix, inconditionnellement, quelle que soit l’action accomplie, cela implique d’avoir purifié le subconscient des conditionnements mentaux, et c’est en cela que l’entraînement à l’équanimité est essentiel. Plus on est libre de ces conditionnements mentaux, plus l’action s’inscrit dans l’Ordre naturel des choses, et moins elle engendre de déséquilibres. Bien sûr, on n’y arrive pas du jour au lendemain, c’est une pratique spirituelle. Mais avec le temps, en effet, on constate un plus grand détachement dans l’action, ce qui veut dire qu’on est moins intéressé à titre personnel, et qu’on est moins attaché aux fruits de l’action. Pour reprendre votre exemple, dans ce positionnement intérieur, il n’est pas possible de dire si l’on va ou non aider ce pigeon blessé. Les notions de « bien » et de « mal » n’existent pas sur le plan de l’Ordre naturel des choses ; ce qui est « juste » peut très bien être de laisser le pigeon mourir tout comme cela peut être « juste » de le sauver. L’action « juste » sera en quelque sorte déterminée par ce plan infiniment plus vaste que le mental et ses croyances/conditionnements.

La voie du milieu n’est ni l’amour ni la compassion. Ces deux états en sont les conséquences. La voie du milieu se caractérise en premier lieu par la recherche d’un juste positionnement à travers huit principes selon l’enseignement du Bouddha (voir « noble octuple sentier » sur internet). Par la recherche de ce juste positionnement intérieur, l’esprit demeure paisible, équanime, est alors il est progressivement purifié des conditionnements mentaux (sankhara ou samskâra), permettant en retour au plus belles qualités de l’âme de s’éveiller, parmi lesquelles, l’amour et la compassion. Donc avant d’être capable d’être sincèrement aimant et compatissant envers son prochain, il est nécessaire de s’engager sur la voie du milieu. L’amour et la compassion seront la conséquence naturelle des effets accomplis pour cheminer sur cette voie.

Disons que cette allégorie peut être interprétée tant du point de vue ésotérique que du point de vue exotérique (microcosme et macrocosme). Sur le plan ésotérique, les marionnettistes pourraient être assimilés aux samskaras, les formes qu’ils brandissent aux croyances mentales et les ombres qu’elles projettent à l’image (déformante) qu’elles donnent de la réalité. Pour ce qui est de la « matrice » (que la caverne symbolise), on peut même aller jusqu’à la considérer comme le monde sensible dans son ensemble, y compris la conscience individuelle elle-même qui le perçoit. En d’autres termes, la « maya », comme le disent les orientaux. Spiritualiser la matière implique d’en sortir (s’en rendre libre) ; c’est précisément le but de la démarche.

Selon moi, les marionnettistes ont un profil psychologique similaire dont la caractéristique majeure est la psychopathie : une maladie de l’âme qui rend l’être dépourvu de sensibilité propre, d’empathie réelle, donc aussi d’altruisme, d’amour et de compassion vrais. Le psychopathe (qui peut être de sexe féminin comme masculin, même si l’on en rencontre une plus forte proportion chez les hommes, statistiquement) n’aime en fait que lui-même, et ne sert que ses intérêts à lui, dans un culte total voué à son propre ego (« moi en premier, mes intérêts d’abord, surtout moi, moi, moi et moi… »), dans le mépris absolu des autres dont il ne se soucie que s’ils peuvent lui servir pour lui-même. C’est toute la différence entre le service désintéressé à autrui, et le service de soi en se servant des autres, qui est l’extrême dans laquelle se polarise ce profil psychologique particulier. Pour ce type d’individu, la fin justifie toujours les moyens et c’est pour cela qu’ils sont prêts à manipuler et à mentir. Quant à savoir si ce mode de fonctionnement peut correspondre à la définition de ce qui est proprement « humain », je vous en laisse seule juge.

Oui, dans l’absolu nous sommes UN, dans le relatif nous sommes tous différents (le seul fait que vous écriviez derrière un ordinateur différent du mien, avec un corps différent du mien, tend à le prouver et cela relève du simple bon sens…). C’est la différence entre le cœur et la périphérie. Tout est projection de la conscience, forcément, ce qui ne veut pas dire que si cette planète porte sur elle des psychopathes, vous l’êtes vous-même aussi. S’il y a une unité au cœur de la diversité, ça n’empêche pas cette diversité d’exister et de se manifester avec des grandes différences de nature. Disons pour simplifier que réaliser l’unité permet d’avoir conscience qu’elle est inhérente à toute chose, sans que cela ne fasse en rien perdre de vue qu’en superficie, il y a des différences dont il vaut mieux pouvoir tenir compte avec discernement et sagesse pour se positionner et vivre au mieux dans le respect de soi et du vivant.

Personnellement, je ne juge pas la pseudo-élite ; je décris les choses de façon aussi neutre que possible à partir de mes observation et de mon ressenti profond, en appelant un « chat un chat » si vous me permettez l’expression. On peut constater un fait aussi objectivement que possible sans pour autant pointer un doigt accusateur sur ce qui est constaté, tout comme on peut observer nos propres schémas névrotique et/ou pervers à l’œuvre dans notre psyché avec équanimité, et en « dresser le portrait » dans le même esprit. L’analyse et le discernement ne sont pas forcément à amputer de la Quête spirituelle, ils en font même partie intégrante selon moi. Et si je veux aller plus loin encore, je ne peux même pas dire que je ne cautionne pas leurs agissements, car selon la théorie que j’expose dans la vidéo, leur action est nécessaire pour opérer un rééquilibrage au niveau universel. Quant à savoir si ces individus peuvent guérir et entrer sur le chemin de la rédemption qui est celui de la « Voie du Milieu » justement, eh bien j’en doute, car leur incapacité à se remettre en question les ferme à cette possibilité. Cette remarque peut être « choquante » mais il faut considérer qu’ils ne pourraient tenir leur rôle en ce monde s’ils étaient justement capables d’éprouver de la culpabilité et faire preuve d’empathie. Après, tout est cependant possible et je l’espère même pour eux…!

Comme beaucoup, vous pensez que la voie du milieu consiste « juste à rayonner » dans une forme d’immobilisme, de passivité, comme si elle n’impliquait aucune action. Même sans agir, le Sage agit, dans la mesure où son rayonnement a un impact vibratoire justement (ce n’est pas parce que cet impact n’est pas visible qu’il n’existe pas). Ceci dit, la Voie du Milieu peut impliquer tout à fait l’action physique (voir le chapitre 5 de la Bhagavad Gita). En résumé, la question n’est pas d’agir ou de ne pas agir, mais d’être équanime, détaché, désintéressé à titre personnel quand on agit. C’est ce qui fait toute la différence par rapport à une action impulsée par l’ego, si nobles que soient ses idéaux et si grande que soit la cause défendue.

La fuite relève du refus, alors que l’équanimité relève de l’acceptation, c’est totalement différent. De plus, l’équanimité n’implique pas l’absence d’action. Elle est d’ailleurs une action à part entière, une action intérieure d’abord, qui mènera à des actions extérieures dont la nature et les effets seront bien différents de la colère ou de la peur, qui sont souvent bien mauvaises conseillères il faut bien le dire. L’impassibilité intérieure ou cette notion de « sainte indifférence », n’implique donc pas l’absence d’action. Je suis toujours surpris de constater que c’est le « reproche » que font quasiment systématiquement les gens à l’équanimité. Sans doute faut-il le vivre pour le comprendre, ce qui implique d’avoir le courage de lâcher prise et il vrai que chez certaines personnes, la peur de lâcher prise s’apparente à la peur de perdre le contrôle ; c’est un gardien du seuil infranchissable, d’autant plus lorsqu’il tente de persuader que le lâcher-prise et l’équanimité qui en est synonyme, relèvent de la fuite et de la dissociation mentale. Pour dire les choses autrement, le lâcher-prise est l’absence de réaction sur la base des conditionnements de l’ego, qui sont bien souvent accompagnés d’émotions qui empêchent de se positionner avec justesse en l’instant présent. On répète alors simplement le passé, comme un vulgaire robot préprogrammé. Le lâcher-prise a le mérite de donner une chance d’agir autrement, à partir d’un espace de calme et de paix qui donne accès à une sagesse plus profonde qui relève bien davantage de l’intuition que de la réaction conditionnée issue du passé. Et cela peut faire toute la différence en terme d’action et de ses conséquences, pour soi-même comme pour le « Tout » duquel on n’est nullement séparé dans l’absolu. Au sujet des émotions plus spécifiquement, je tiens encore juste à préciser que l’équanimité ne consiste absolument pas à s’en couper, bien au contraire puisqu’on les accueille avec détachement, là où l’identification inconsciente à l’ego fait réagir sur la base de l’émotion sans vraiment y être attentif puisqu’on est totalement absorbé par le mode de pensée qu’elle engendre.

L’action « juste » est assez simple à comprendre. Symboliquement, elle consiste à trouver le centre de la croix, où l’axe vertical représente l’équanimité, et l’axe horizontal la raison permettant de déterminer l’action qui s’avère la plus « juste » tenant compte de la balance « bénéfices-risques ». Vous avez toujours le choix, même si les différents choix que vous pouvez faire n’ont évidemment pas tous les mêmes conséquences. Pour l’exemple que vous prenez, si vous déterminez que rentrer chez vous est plus important que les éventuelles lésions que pourrait vous infliger l’introduction d’un coton tige dans le nez, alors vous acceptez de le faire, et dans ce cas vous cherchez l’alignement sur l’axe vertical (l’équanimité ; concrètement, c’est le lâcher-prise, car à quoi servirait en effet la peur ou la colère dans ces circonstances si vous avez pris cette option-là ?). D’autres possibilités s’offriraient à vous dans ce même exemple, mais là aussi avec des conséquences qui ne seraient pas les mêmes. Il n’y a donc pas une seule possibilité, et chacun étant différent, singulier, il ne peut y avoir un mode d’action qui serait fondamentalement juste en étant identique pour chacun. En d’autres termes, c’est à chacun de déterminer cet équilibre en fonction de ses capacités, de ses besoins, de ses aspirations, de ses considérations morales, de son éthique personnelle, etc.

 

Témoignages

Comme vous, je me suis documenté sur les « dessous » de ce covid-19. Et, au bout d’un mois de confinement, à chercher dans l’obscurité, je me suis éloigné de la lumière. J’ai alors lâché prise. Et quel bien fou cela m’a procuré ! Le centre, je le vis véritablement lorsque je décide de soigner par magnétisme un proche. Dans ce moment de soin, je ne cherche pas à guérir la personne, j’agis simplement, sans réelle intention. C’est particulier comme état. A chaque fois, j’exprime verbalement cette phrase « je me sens en profonde et sincère humilité ». Ni attraction, ni répulsion. Cet état n’est pas aisé à conserver. Et tant mieux car ça me permet de mieux chérir l’instant de parfaite harmonie. Je suis d’accord que dans la nature, bien et mal n’existent pas. La Nature agit.

Il y a une image, qui est celle d’un cyclone. En restant dans l’oeil du cyclone tout peut être détruit autour de nous, d’une grande violence, rien ne nous affecte. Personnellement j’ai du mal à savoir que des personnes souffrent, sans ne rien faire. Et j’ai mis longtemps à comprendre que même à distance, sans ne rien faire physiquement, je pouvais agir et aider. Certains sont appelés à agir, pour aider ceux qui souffrent. Si c’est le cas, cela se fera d’une manière naturelle, par une envie en nous, un désir qui poussera vraiment avec une route s’ouvrant devant nous pour le faire. Ou en étant la continuité de nos tâches habituelle (ex: le personnel soignant). Mais autrement ? Est-il correct de juste rester là à regarder passer la tempête ? OUI ! Oui, parce qu’en réalité, sans le réaliser, nous agissons. Notre paix intérieure, notre calme intérieur, nos espoirs ont une correspondance énergétique. En étant dans cet état, nous générons cette énergie, qui va rejoindre des masses d’énergies similaires et aider doublement. Tout d’abord en générant de plus en plus d’énergie similaire en transformant les anciennes énergies, dont celle de la peur. Cela par effet diapason, plus la masse d’énergie est importante plus l’effet diapason converti l’énergie autour d’elle. La seconde raison est que cette énergie permet de soutenir ceux qui agissent plus directement. Sans le savoir, nous sommes leur carburant ! C’est ainsi qu’en cultivant la paix en soi, la calme et la joie, nous provoquons des changements pacifiques. Le monde de demain est le reflet de notre intérieur d’aujourd’hui.

Ce texte explique fort bien la situation. C’est pour cette raison que je choisis la « voie du milieu » en écoutant ce qui vibre juste en moi, ce que me dicte mon coeur. Autrement dit ce qui est essentiel et précieux à mes yeux. Ainsi je choisis de consacrer mes pensées, mes énergies et mon temps aux choses précieuses de la Vie. Notre jardin qui nous nourrit, la méditation qui me centre, l’amour toujours. Soyons toujours plus nombreux à emprunter cette voie du milieu, c’est, je le sens, la plus juste.

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