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Au fil des ans, le milieu de la dissidence est devenu une sorte de pot-pourri, englobant toute sorte d’individus et de groupuscules aux univers divers et variés, puisant leur idéologie dans les systèmes traditionnels, philosophiques, politiques voire néo-spirituels tels que le New Age. C’est pourquoi, pour se démarquer et conserver leur originalité autant que leur leadership, certaines figures de proue de cette mouvance ont jugé utile de créer d’autres catégories (« néo-dissidence » ou « dissidence 2.0 » par exemple) ou de choisir de nouvelles cases dans lesquelles se ranger eux-mêmes (celles des « résistants » ou des « révolutionnaires » par exemple).
Le lecteur doit tenir compte que la critique qui suit, même si elle cible spécifiquement la « dissidence », englobe également les autres catégories dont le dénominateur commun est la lutte contre Système. Car même si les étiquettes ou les cases changent, les illusions et les incohérences demeurent…
État des lieux
Face aux dérives du monde moderne qui nous mènent tout droit au désastre, nous assistons depuis des décennies à un réveil global des consciences qui fédère une partie de l’humanité dans un mouvement de révolte et d’indignation. Sont pointées du doigt les « élites », au travers de certaines communautés, du monde de la finance, des grandes fortunes mondiales, des multinationales, des groupes d’intérêt (lobbies), des gouvernements, des religions, etc.
Surfant sur ce soulèvement légitime face à l’amère constat que ces élites se préoccupent davantage de leurs intérêts que de ceux des populations et de la planète contrairement à ce qu’elles prétendent pour soigner les apparences, de nombreux mouvements soi-disant dissidents ont fleuri un peu partout, cherchant à rallier à leur cause des indignés, des révoltés, qui aspirent au changement, voire à la révolution ou à l’effondrement de la civilisation pour mieux rebâtir derrière, persuadés que ce sont-là les seules solutions pour inverser le cours des événements et renouer avec l’espérance d’un monde meilleur.
L’influence de la sphère de la dissidence est toutefois loin d’être aussi émancipatrice qu’il n’y paraît au premier abord. Comme je vais tenter de le démontrer, ces mouvements d’opposition font même partie du problème, même si ce qu’ils dénoncent est très souvent fondé sur des faits réels, n’en déplaise aux médias mainstream et aux fact-checkers qui tentent systématiquement de les discréditer en agitant le spectre du « complotisme » et des « dérives sectaires », parfois à raison aussi, comme nous allons le voir plus loin.
Définition de l’esprit dissident
Afin de bien comprendre en quoi la dissidence telle que prétendent l’incarner les acteurs précités, est une impasse, il convient de définir ce qu’est véritablement l’esprit dissident. Celui-ci se manifeste par une volonté et des actions qui convergent dans le but de se libérer d’une autorité extérieure et d’un système de croyances pour penser par soi-même et suivre sa propre voie, hors des sentiers battus.
Si l’esprit dissident peut se manifester par des actions militantes, il est avant toute chose un positionnement intérieur, s’incarnant dans un mode de vie aligné sur des valeurs qui sont en phase avec la nature profonde de l’être, qui doit par conséquent être engagé dans une démarche visant à se connaître lui-même.
Si le dissident cherche à s’émanciper d’un paradigme qu’il juge incompatible avec ses valeurs, ce n’est évidemment pas pour s’enfermer dans une autre idéologie ou un autre système, si attrayants soient-ils au premier abord. La liberté de penser (par soi-même) et de faire ses propres choix, en accord avec sa vision du monde, sont en effet les conditions de l’émancipation qui détermine l’esprit dissident, et cette dynamique s’avère en effet incompatible avec la soumission aux idées ou aux croyances d’autrui.
Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia : « Les expressions “vivre en dissidence”, “entrer en dissidence” renvoient à une philosophie de la vie, à un engagement total d’un individu ou d’un groupe qui assume toutes les conséquences matérielles et spirituelles de ses choix. La dissidence est bien une attitude qui n’est pas nécessairement dirigée contre quelque chose, mais qui implique un désaccord ou une distance prise avec un pouvoir ou une autorité politique. Elle n’entre pas forcément en conflit direct, elle s’écarte, elle cherche d’autres voies et d’autres espaces de légitimité. Le terme “dissidence” se distingue par là des termes “contestation” et “opposition”, qui indiquent une confrontation au sein même du système politique en vigueur. »[1]
Le paradoxe de la fausse dissidence
Pour faire contre-poids à la mainmise des canaux d’information de la propagande du pouvoir en place, de nombreux individus et organisations subversives peuvent désormais compter sur internet, où il est plus facile d’exprimer des opinions divergentes et plus difficile de les censurer. On y trouve des personnes isolées autant que des organisations importantes comptant parfois des dizaines de milliers d’adhérents.
Tous ces acteurs, à de rares exceptions près, font de la critique du Système leur fonds de commerce, ce qui a pu en motiver certains à parler de « dissidence-business », de manière tout à fait fondée. Ayant besoin du Système pour assurer et légitimer leur existence autant que leur combat, ces acteurs n’ont que peu intérêt à proposer des solutions concrètes pour venir à bout de ce Système, dont elles se bornent par conséquent à dénoncer les failles et les effets délétères, souvent avec pertinence il faut le reconnaître. Au contraire, pour survivre et prospérer, elles ont tout intérêt à ce que le Système soit maintenu bien en place. Il s’agit là de la première incohérence que je souhaitais mettre en lumière pour démontrer le paradoxe de la fausse dissidence.
Deuxièmement, et c’est là aussi un paradoxe, les collectifs ou les individus qui en font partie utilisent les infrastructures du Système qu’ils combattent, je pense notamment au système bancaire, au système de distribution et de fabrication de leurs produits, au système juridique dont elles se servent pour intenter des procès à leurs adversaires, au système politique au sein duquel certains d’entre eux tentent d’avoir un certain poids, à l’espace public qu’elles investissent pour des conférences, manifestations (se plaignant pourtant de la censure dont elles sont victimes), ou encore à tous les biens matériels et à la technologie qu’elles consomment et qui sont produits par les multinationales du Système.
Même si l’usage des structures et des produits du Système n’est pas aussi abusif (quoique, pour certains mouvements comme le survivalisme[2] par exemple…) que celui qu’en font les « moutons de panurge » qu’ils accusent également d’être partie prenante dans la position hégémonique du Système, cet usage demeure quand même bien réel, et contribue par conséquent à renforcer le Système, quelles que soient les pirouettes rhétoriques qui seront utilisées pour s’en défendre.
Troisièmement, il y a usurpation de l’esprit dissident lorsque les individus ou les collectifs présentent leur vision du monde comme un dogme auquel les gens doivent se convertir. Sans s’en rendre compte, les personnes sincères qui s’indignent face aux dérives du Système et qui décident en conséquence de rejoindre les rangs de telles organisations, ne font en fin de compte qu’abandonner une idéologie pour une autre, un système pour un autre, avec de nouveaux codes, de nouvelles valeurs, de nouvelles croyances qu’on présentera comme autant de « vérités absolues » car il est évidemment plus difficile de « faire des adeptes » en affirmant humblement qu’on n’est sûr de rien et qu’il serait plus sage de faire preuve de prudence, d’esprit de nuance et de discernement[3]. Dans ces conditions, la personne transfert son pouvoir de penser par elle-même à une autorité extérieure, comme elle le faisait avec le Système. Ceci est bien entendu souhaité par ces mouvements et leurs leaders, qui je le répète ont besoin d’avoir des adhérents acquis à leur cause pour perdurer, tant pour la manne financière que cela peut potentiellement leur rapporter que pour la force de frappe dont ils disposent ainsi pour promouvoir leurs idées, cela bénévolement bien entendu…
L’esprit de division
Quatrièmement, et c’est peut-être l’illusion la plus lourde de conséquence, le positionnement intérieur dans lequel se placent les pseudo-dissidents, qu’il s’agisse des leaders ou de leurs adeptes, est celui de l’esprit de division. Comme dit plus haut, l’usurpation du véritable esprit dissident a besoin de l’opposition au Système et à ses agents. Il faut donc s’en prendre à eux, les attaquer, les ridiculiser, les dénoncer avec virulence, dans l’animosité et la haine qui caractérisent malheureusement le plus souvent ce positionnement, quand bien même on habillerait son discours de belles paroles de paix, d’unité, de pardon et d’amour, pour mieux travestir la vérité en arrière-plan, ma foi bien moins lumineuse.
C’est ainsi qu’on passe son temps à décrypter les méfaits du Système et qu’on s’enorgueillit d’une position de supériorité par rapport à tous ceux qui le font et l’alimentent, et que l’on juge responsables de ses dérives, soit les élites mais aussi ces « moutons de panurge » plongés dans l’illusion et l’ignorance dont on se sert pour renforcer l’identité valorisante de celui qui sait, qui a raison, qui est dans la vérité et qui est par conséquent dans le camp du « bien », dans une vision binaire et donc biaisée de la réalité.
Plaçant ainsi le « mal » à l’extérieur de soi-même, on se dispense de le débusquer et de le vaincre en soi-même, permettant à l’esprit de division de nous manipuler à notre insu. Il s’agit là de la ruse la plus redoutable de l’esprit de division que l’on peut dans ce contexte assimiler au diable des traditions, ruse qui consiste à maintenir l’attention sur son reflet à l’extérieur, dans le monde des illusions, pour éviter d’être vaincu à la racine, au seul endroit où il peut l’être, c’est-à-dire… en soi-même.
« Il y a des milliers d’hommes qui taillent dans les branches du mal pour un qui s’attaque à la racine. » Henry David Thoreau
Aussi, l’esprit de division peut se manifester à l’encontre de tout autre acteur de la même mouvance dont l’influence pourrait porter atteinte d’une manière ou d’une autre à ses intérêts personnels, ce à quoi ce second individu va répliquer dans le même esprit. Les deux parties chercheront ainsi à se nuire mutuellement, en se discréditant, se ridiculisant, se diffamant, faisant le jeu de la grande division. C’est ainsi que, par le conflit qui les oppose, les deux parties s’affaiblissent entre-elles, renforçant de ce fait indirectement le Système qu’elles seraient supposées combattre toutes les deux sur une même ligne de front.
La stratégie du bouc émissaire
Pour faire valoir leur position idéologique et satisfaire ainsi leurs intérêts personnels, les pseudo-dissidents ont souvent recours aux mêmes stratégies que celles qu’ils reprochent au Système d’utiliser. Là encore, dans l’esprit et la dynamique qui sont les leur, ils renforcent en eux-mêmes ce qu’ils dénoncent et combattent à l’extérieur, chez les autres. Les petits diraient à juste titre : « c’est celui qui le dit qui l’est… ». À partir d’un tel positionnement, ils sont naturellement incités à se focaliser sur les problèmes à l’extérieur. Pour se donner l’impression valorisante d’avoir raison, il faut obligatoirement trouver un bouc émissaire à qui donner tort, et sur qui on va pouvoir projeter ses propres incohérences et illusions, avec la valorisante impression qu’on en est ainsi dépourvu. Cette inversion accusatoire se manifeste désormais souvent à travers une volonté de « clasher » cet autre qui pense différemment, pour le rabaisser et l’humilier, avec la jubilation perverse qu’en retire forcément l’ego. Face à une telle attitude, l’autre camp va être tenté de réagir à partir des mêmes mécanismes de défense. Cela alimente la haine et l’animosité entre les deux parties qui s’affrontent, et fait là aussi le jeu du principe de la division qui aura parfaitement réussi à « diviser pour mieux régner ».
Au nom de l’unité, de l’amour, de la réconciliation ou de l’émancipation de l’être humain, on alimente l’esprit de division, la haine de l’autre, le conflit et la souffrance de l’âme. C’est ainsi que la fausse dissidence, bien loin de nous prémunir de la guerre (tant mondiale que civile), prépare le terreau sur lequel elle pourra croître, faisant ainsi les affaires d’un gouvernement mondial qui en a besoin pour consolider les bases de son totalitarisme soft sous la forme d’un « capitalisme de surveillance ». En cela, la fausse dissidence est bien « l’idiote utile » du Système, et j’intègre dans cette critique tant l’ « opposition contrôlée » que ceux qui prétendent prétentieusement la dénoncer pour se démarquer et « tuer la concurrence » en tirant toute la couverture à eux.
Nous nous retrouvons ici tout-à-fait dans la loi morale dite du talion, où la raison d’être même des deux camps dépend de l’opposition et du conflit. Pour se persuader d’être le « bien », il faut trouver un bouc émissaire qu’on affublera de l’étiquette du « mal » et auquel on pourra ainsi s’opposer en projetant sur lui tous nos vices, créant l’illusion d’être soi-même pur. Le problème est que les deux camps qui s’affrontent ont toutes les bonnes raisons du monde de penser faire le bien en se positionnement à partir de cette croyance face à leurs adversaires. Prendre parti pour l’un ou pour l’autre nous maintient donc dans le dualisme et nous fait « manquer la cible ».
Le véritable esprit dissident
Pour quitter le dualisme inhérent au positionnement dans une extrême ou dans une autre, il faut revenir au centre, en cherchant le juste milieu. Ce juste milieu dont il s’agit ici n’est pas représenté par la valeur médiane ou moyenne située entre les extrêmes. Non, c’est un état d’esprit dans lequel nous sommes alignés sur les aspirations profondes de notre âme, et dans lequel nous nous donnons les moyens de les réaliser, tout simplement. Cela implique de quitter la périphérie pour revenir au cœur de soi-même, au seul endroit où il est possible de savoir qui nous sommes et réaliser ce que nous voulons vraiment.
Il s’agit d’une révolution intérieure, d’un retour vers soi, au centre, dans un mouvement inverse à celui que nous avons fait en nous laissant déporter et distraire par les choses de ce monde. Cela implique d’avoir le courage de renoncer à tout ce dont l’esprit de division se servait pour maintenir son emprise sur notre personnalité et nous manipuler à sa guise.
Renoncer à la tentation de s’identifier à tous ces artifices valorisants et réconfortants, pour affronter l’inconnu et les conséquences de ses propres choix, sans possibilité de pouvoir jeter la faute sur le Système, le banquier, le politicien, l’étranger, le religieux, le citoyen lambda, etc., est forcément déstabilisant pour l’ego. Cette démarche fait peur, car elle est responsabilisante. Il est tellement plus simple de s’en remettre à une autorité extérieure en suivant la voie qu’elle propose, et de se dire qu’on pourra lui faire endosser le poids de la responsabilité si les choses devaient mal tourner.
Ainsi, la seule et unique manière d’être vraiment libre, c’est de suivre sa propre voie, en se soumettant à la seule autorité qui ne soit pas aliénante et destructrice pour l’âme vivante, celle du Soi, c’est-à-dire l’Esprit en soi. Cela implique le discernement, le sain esprit critique. Il convient de reconnaître ce qui est juste et utile pour l’épanouissement de l’âme et de s’autoriser à vivre, en trouvant la force en soi de renoncer à tout ce qui peut s’y opposer.
Suivre sa propre voie
L’esprit véritablement dissident implique le renoncement à toute autorité ou volonté autre que celle de l’Esprit en soi. Et ce que l’Esprit veut pour nous, c’est l’épanouissement de notre âme dans la voie qui est la nôtre et qui nous permet d’offrir au monde les qualités et vertus divines, se faisant ainsi le parfait reflet de l’Esprit dans le monde manifesté.
Suivre sa propre voie n’est possible que si nous acceptons de faire les efforts nécessaires pour vivre notre vie rêvée, non pas en satisfaisant les désirs de l’ego fabriqués de toutes pièces par le Système dont l’intérêt est de nous fait croire que le bonheur dépend de leur satisfaction, mais par celle des besoins de notre âme. Cette capacité à nous concentrer sur l’essentiel nous procure de la joie et elle ouvre notre cœur ; nous sommes heureux d’exprimer notre créativité, et à travers elle, de contribuer au bien commun.
Dans cette dynamique-là, le positionnement intérieur est complètement différent : nous cessons de disperser notre attention sur tout ce dont nous ne voulons pas, pour la recentrer sur ce que nous voulons vraiment. Nous ne nous obstinons plus à pointer du doigt les problèmes, mais nous apportons les solutions, par des actions concrètes, des créations, qui véritablement transforment le monde extérieur à l’image de ce que nous incarnons.
De cette manière, nous contribuons à rétablir l’équilibre en ajoutant ce qui fait défaut au Système, au lieu de dilapider vainement notre temps et notre énergie à critiquer et à combattre ce qui y est en surplus. Et si, pour cela, nous devons utiliser les structures du Système, alors nous le faisons sans en ressentir de la honte ou de la culpabilité puisque qu’elles seront ainsi mises au service de l’épanouissement de l’âme, qui rejaillira positivement sur le collectif.
De ceci, il faut comprendre que le Système n’a que le pouvoir que nous lui donnons sur nous. Potentiellement, il est possible de s’y éveiller et il n’est donc pas nécessaire de s’en extraire pour y parvenir. Tout ce qui, à l’intérieur même du Système, peut servir la cause de l’éveil de l’âme, n’est jamais mauvais, tout au contraire.
Nous sommes des créateurs et notre pouvoir est immense. Ne le cédons pas à d’autres en les laissant choisir à notre place ce qui est juste et utile pour nous, car grand est le risque qu’ils nous emportent dans le sillage de leurs propres illusions. Retrouvons notre autonomie, en entrant dans la dynamique évolutive de la régénération, de l’émancipation et de l’épanouissement par le déploiement des qualités de l’âme, pour incarner les forces actives du changement, concrètement, dans la joie, la paix et la confiance en soi.
Le but est le chemin
En résumé, en dépit des informations intéressantes qu’elle est parfois capable de produire au sujet des dérives, problèmes et injustices de ce monde moderne décadent, la sphère de la fausse dissidence contribue finalement à les alimenter à cause de l’esprit de division qui anime la grande majorité de ses acteurs, qu’il s’agisse de leurs leaders ou des personnes qui les suivent.
En effet, par leur état d’esprit, ces personnes ne peuvent qu’alimenter le grand principe de la division, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’elles-mêmes, dans le monde. Et naturellement, dans ces conditions, il leur est impossible de générer l’harmonie, la paix, l’unité et l’équilibre nécessaires au changement auquel elles aspirent sincèrement.
Comment cette noble aspiration pourrait-elle être source d’harmonie si le chemin qu’on emprunte pour y parvenir, lui, ne l’est pas ? Si, comme l’a enseigné Lao Tseu, le but est le chemin qui y mène, alors le dissident doit impérativement se donner les moyens de rendre le pas qu’il fait pour progresser vers son but, le plus harmonieux possible. Si l’on botte cet argument en touche en affirmant que la fin justifie les moyens, en se comportant d’une manière éthiquement et moralement répréhensible, alors encore une fois, on ne vaut pas mieux que ces élites que l’on condamne.
Si l’esprit de division qui prend racine en l’être humain, est le grand responsable du chaos actuel, il n’est évidemment pas possible de le vaincre dans le monde en étant soi-même sous son influence.
« On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème. » Albert Einstein
Il convient de travailler sur soi-même pour être capable d’émettre une tonalité intérieure d’unité, de tolérance, d’harmonie, de joie et de paix. Ainsi, seulement, l’âme peut agir avec un réel impact constructif, apportant sa pierre à l’édification d’un monde plus juste.
Cela implique d’avoir le discernement requis pour reconnaître les illusions auxquelles nous pouvons nous identifier et d’avoir la force de se sevrer[4] de toutes les mauvaises habitudes qui nuisent à l’épanouissement de l’âme, cet éveil qui est le levier à même d’actionner le changement de paradigme souhaité.
Pour cela, il faut revenir à l’essentiel, en cessant premièrement de se laisser divertir et avilir par toute cette usine de la peur, de la haine et des faux espoirs qu’est la fausse dissidence, où les esprits se nourrissent de la division et notamment des clashs qui découlent du choc des croyances et des opinions.
Le rebelle dans l’âme
En guise de conclusion, voici un texte d’Osho. Le « rebelle » dont il parle correspond parfaitement au vrai dissident qui, pleinement conscient que lutter contre par intérêt ne mène à rien, choisit simplement de mettre son attention sur ce qu’il aspire vraiment à vivre en son cœur :
« Un rebelle est celui qui ne réagit pas contre la société. Il observe et comprend tout le manège et il décide simplement de ne pas en faire partie. Il n’est pas contre la société, il est plutôt indifférent à ce qui s’y passe. C’est la beauté de la rébellion : la liberté.
Le révolutionnaire n’est pas libre. Il est constamment en train de se battre, de lutter avec quelque chose. Comment pourrait-il donc être libre ? Il est systématiquement en train de réagir contre quelque chose. Où se trouve la liberté dans la réaction mécanique à des choses extérieures ?
La liberté naît de la compréhension. Il faut d’abord comprendre les mécanismes en jeu : la société empêche l’évolution de l’âme. Le système ne vous permet pas d’être vous-même. Une fois cela compris, vous sortez simplement du système sans même une cicatrice dans l’âme. Le rebelle pardonne et oublie, il se contente de prendre une distance par rapport à la société, sans liens d’amour ni de haine avec elle. La société a simplement disparu pour le rebelle. Il est tout à fait possible qu’il choisisse de vivre dans la société ou bien de s’en retirer, mais dans tous les cas, le rebelle n’appartient plus à la société[5]. Il devient un outsider. »[6]
Comme l’a fait remarquer le sociologue Michel Maffesoli, ce « rebelle dans l’âme », ce fut aussi le franc-maçon des origines, avant que l’idéal incarné par l’esprit maçonnique ne se soit laissé pervertir par des individus à la mentalité trop matérialiste, trop rationaliste (pour ne pas dire sataniste…) : « Dès l’origine, un maçon “franc” était un rebelle ne se pliant pas à la bien-pensance du moment. »[7]
En effet, un franc-maçon est avant tout un libre penseur, un esprit libre qui n’a pas peur de s’opposer à la doxa et au conformisme, pour suivre sa propre voie au-delà des sentiers battus et de la pensée unique. Tout l’inverse, à vrai dire, de l’idéologie véhiculée de nos jours par certaines obédiences qui, loin d’encourager à cette recherche de la liberté spirituelle, contribue au contraire à maintenir leurs membres dans un carcan dogmatique qui s’oppose à l’émancipation et à l’épanouissement de leur âme.
Questions-Réponses
La publication sur le web de l’article précédent donna lieu à beaucoup de réactions qui m’ont permis d’apporter des précisions utiles pour la compréhension globale de la problématique abordée. Vous trouverez ci-dessous une sélection des échanges les plus intéressants, sous la forme de questions-réponses :
Pour changer les choses, il faut prendre sa vie en main et agir concrètement, en suivant sa propre voie, celle qui fait sens pour nous et qui nous procure une joie profonde.
La spiritualité se vit, elle s’incarne ; elle n’est pas déconnectée de la dimension matérielle, bien au contraire. Il n’est pas besoin de violence pour cela et encore moins d’excessive gentillesse, mais de volonté ferme accompagnée des efforts utiles, non seulement sur soi-même, donc intérieurs (travail sur soi pour maîtriser la nature inférieure et ses pulsions autodestructrices et involutives qui nous font dévier de ce qui participe à notre éveil), mais aussi dans le monde, par des actions et démarches concrètes qui refléteront le travail intérieur.
Il est clair qu’il y a une « idéologie du progrès » qui s’oppose à la préservation des repères identitaires, culturels et traditionnels. On le voit bien aujourd’hui avec la cancel culture et le wokisme, qui participent de ce progressisme mais qui, paradoxalement, empêche l’éveil spirituel de l’être humain.
C’est une véritable inversion des valeurs puisque, au lieu d’éveiller l’être humain (woke signifie « éveillé »), spirituellement parlant, le progressisme a plutôt tendance à le river à la dimension matérielle de l’existence, le rendant esclave de cette dernière. En effet, aujourd’hui, le progressisme invite à la transgression des normes établies par les communautés, les coutumes et les traditions. Voulant faire table rase de l’histoire et des valeurs du passé, cette idéologie ambitionne la création un « homme nouveau », triste et pâle caricature de l’Homme Nouveau de la Tradition primordiale, une sorte de coquille vide malléable à souhait, qui croit être libre sans l’être, évidemment.
En cela, le progressisme, avec l’individualisme qui lui est étroitement lié, sont bien des idéologies perverses, car elles assujettissent l’être humain en le rendant esclave de ses pulsions tout en lui faisant croire en effet qu’elles visent à son émancipation, à son épanouissement et à son éveil. De ce point de vue, c’est un noble idéal en effet que de préserver tout ce qui relève de nos identités culturelles et traditionnelles, car cela aide à structurer des personnalités saines, enracinées, et donc aptes à « incarner » l’Esprit.
Ce n’est pas le mouvement de survie que je remets en cause car il est légitime en effet, pas plus d’ailleurs que la critique saine de ce qui est déséquilibré et disharmonieux car il faut bien constater les problèmes pour pouvoir se positionner en conséquence. Ce sur quoi je souhaite mettre l’attention, c’est justement le positionnement intérieur qui est le nôtre face à ce constat, qui détermine la nature des actions accomplies pour assurer cette survie. On peut être animé d’un élan de s’en sortir en utilisant son énergie pour créer ce qui fait défaut dans le Système (dans la joie, la paix et la confiance), ou pour lutter contre ce qui est en surplus (dans la colère, la haine et la peur). La dynamique est active et créatrice dans le premier cas alors qu’elle est réactive et destructrice dans le second. La première dynamique nous place dans le juste milieu, alors que la seconde fait le jeu de la division et donc des extrêmes qui ne peuvent que se renforcer mutuellement.
Si chacun balayait devant sa porte, il faudrait une journée pour nettoyer l’Europe et le monde !… C’est une image, mais je pense qu’elle est suffisamment explicite pour faire comprendre que nous avons tous la possibilité d’actionner un levier pour faire changer les choses, si infime soit ce changement. Comme le dit le proverbe, les petits ruisseaux font les grandes rivières !…
Avez-vous déjà entendu parler de l’effet papillon ? Une âme qui s’éveille apporte sa lumière au monde, et c’est de cela dont il a le plus besoin, assurément. Il s’agit de sortir de l’opposition pour élever le débat, présenter un autre paradigme que celui de la loi du talion, comme l’a fait le Christ il y a deux millénaires.
À l’inverse, se sentir impuissant et sombrer dans la résignation fataliste, ne peut que faire le jeu de la force d’opposition. Se battre contre ce dont on ne veut pas à partir d’un esprit de division, aboutit au même résultat, car on renforce en soi-même ce que l’on veut voir disparaître à l’extérieur. On ne peut pas créer de l’unité, de la paix, de l’amour, de l’harmonie et de l’équilibre, si on est en déséquilibre à l’intérieur de soi, identifié à l’esprit de division. Les mêmes causes engendrent les mêmes effets…
Je ne suis ni politicien, ni scientifique, ni économiste. Toutes les âmes de bonne volonté doivent apporter leur pierre à l’édifice, dans leur domaine de prédilection (choisi consciemment et librement), avec leurs talents, leurs compétences.
Si chacun se libère de l’emprise de l’esprit de division et se donne les moyens de vivre sa vocation (dans laquelle il est naturellement efficace), alors il y aura davantage de bonheur en ce monde, et tout sera plus harmonieux, paisible. Peut-être pensez-vous que c’est simpliste et utopique, et ce serait votre droit. Pour ma part, je pense que c’est dans notre état d’esprit que prend racine notre pouvoir et notre force pour changer les choses, si telle est notre volonté.
Je pense au contraire que tout est lié, interdépendant. C’est comme si vous disiez que la question de l’environnement ne concerne pas tout le monde car nous sommes tous différents. Nous sommes tous différents, certes, mais nous vivons tous dans l’environnement, qui lui ne suit pas des frontières ethniques, culturelles ou nationales. L’épanouissement de l’âme nous concerne tous, il me semble. Ce qui importe est de trouver le juste milieu pour que cet épanouissement profite au Tout, au lieu de desservir le collectif, comme c’est souvent le cas aujourd’hui avec le développement personnel, qui est avant tout mis au service de l’hypertrophie de l’ego.
Si j’invite les gens à penser par eux-mêmes et à se libérer des dogmes et fausses croyances, ce n’est pas pour leur dire ce qu’ils doivent penser ou faire. Le discernement qui permet de reconnaître ce qui est juste et utile de ce qui ne l’est pas (pour l’âme), implique de l’humilité et une capacité à regarder clairement en soi-même. Il faut aussi pouvoir renoncer à l’identité valorisante qu’on s’est construite autour de certaines idéologies si celles-ci ne participent pas à notre épanouissement.
Regardez où vous en êtes dans votre vie, sondez votre capacité à aimer, à œuvrer concrètement pour le bien commun tout en faisant ce que vous aimez. C’est à vous de déterminer si vous êtes dans ce juste milieu ou pas, pas à moi. C’est à vous d’avoir la sagesse de discerner l’harmonie de la disharmonie, et d’avoir le courage de faire les choix qui s’imposent pour être aligné sur votre raison d’être, en phase avec vos valeurs, vos principes.
Qu’elle soit consciente ou inconsciente chez celui ou celle qui la commet, la manipulation peut se manifester de différentes manières, dont voici une liste non exhaustive :
– Rejoindre le camp du « bien ». Il est forcément valorisant pour l’ego de considérer qu’il fait partie du camp des « gentils », ou de celui de la « lumière » pour les personnes investies dans un combat spirituel. On donne ainsi du grain à moudre à l’ego qui peut se gargariser de moraliser, de donner des leçons à celles et ceux qui font partie des « moutons de panurge » ou des « larbins du Système ».
– Manipuler par la peur. Induire l’idée que le Système est dangereux. On crée un esprit de paranoïa pour désorienter et influencer plus facilement. On brandit, par exemple, la menace de l’empoisonnement des produits alimentaires, de la guerre civile ou de l’effondrement économique, afin de pousser à l’achat de certains produits ou services. Par exemple, certains acteurs annoncent l’effondrement de la société depuis plus de vingt ans, renouvelant constamment leur avertissement quant à l’imminence de son avènement, et pendant ce temps, s’enrichissent par la vente de livres, de conférences, de stages de survie, etc. Certains ont bien compris qu’il y avait un créneau à exploiter en jouant sur la peur et en attisant la haine.
– Faire croire en des jours meilleurs. L’espérance est vitale pour l’être humain, et les faux-prophètes et les faux-gourous ont compris qu’ils pouvaient jouer sur cette corde sensible pour rallier beaucoup d’individus à leur cause et les manipuler. C’est notamment le cas dans le milieu New Age où l’on observe, sous différentes formes, l’annonce de l’imminence d’un « grand basculement », en lequel beaucoup fondent tous leurs espoirs, se plaçant dans une forme d’attentisme contre-productif. En effet, pendant ce temps, ils ne font rien pour prendre leur vie en main. Or, attendre que le Système change pour qu’on soit heureux, est une illusion, car jamais un Système ne sera suffisamment parfait pour apporter la Félicité à tous les êtres sans exception. Même dans un monde idéal (idéal pour qui, d’ailleurs ?), l’être qui n’a pas fait un travail de purification suffisant, en viendrait fatalement à projeter ses propres ombres à l’extérieur, et à souffrir en conséquence. À l’inverse, les êtres spirituellement réalisés sont heureux partout, même dans un bidonville ou dans un camp de concentration, ce qui ne veut toutefois pas dire qu’il ne faille pas œuvre pour améliorer les conditions d’existence des êtres vivants, bien entendu.
– Culpabiliser. Insinuer que le nouveau paradigme présenté par les organisations dissidentes est la seule et unique alternative possible à l’hégémonie du Système, et qu’il faut par conséquent y adhérer si l’on ne veut pas être co-responsable du chaos ambiant.
– Se victimiser. Attaquer avec virulence le Système et ses différents agents, et se victimiser ensuite lorsque ceux-ci contre-attaquent. Cette victimisation est utile aux pseudo-dissidents dans la mesure où elle leur permet de faire croire que c’est parce qu’ils dérangent le Système qu’ils sont attaqués, alors que c’est basiquement la loi du talion qui s’applique. Cette victimisation leur sert à justifier les demandes de soutiens, notamment financiers, pour « continuer le combat » et payer les condamnations financières, ce qui est interdit par la loi, soit dit en passant.
La loi d’attraction est entachée de tant d’illusions, récupérations, déformations, que j’évite au maximum de la citer dans mes articles et vidéos, dans la mesure où cela pourrait éveiller la curiosité de certaines personnes qui iraient se renseigner à son sujet, et seraient induites en erreur par les illusions qui l’entourent, je pense notamment à tout ce qui est dit à son sujet dans les doctrines dites du New Age. Si ma conception de la loi d’attraction vous intéresse, je vous invite à lire la monographie n°36 du Cours du Vivant, disponible à cette adresse : https://le-pelerin.net/lcdv.
Je suis convaincu que lorsque l’être humain vit au contact de sa vraie nature, son âme comme vous dites, et non sous le dictat d’un ego formaté par les conditionnements de la société, l’équilibre est au rendez-vous, comme c’est le cas dans la nature, où chaque chose est parfaitement à sa place et participe à l’harmonie et à l’unité globale (lorsque l’être humain ne vient pas perturber cet équilibre bien évidemment).
Pour que l’âme humaine soit un facteur d’harmonie et d’équilibre dans son environnement, il est nécessaire qu’elle soit habitée, dirigée, par l’être libéré des illusions de l’ego. Cela implique tout un travail de libération intérieure, de déconditionnements ; apprendre à désapprendre pour ensuite réapprendre à penser par soi-même, définir ce qui est juste et utile pour soi et ne plus transférer ce pouvoir à une autorité extérieure (qu’elle soit conformiste ou pseudo-dissidente) à qui l’on concède le privilège de décider pour soi-même.
Si tout cela paraît simple en théorie, c’est loin d’être facile en pratique, car il n’y a pas de voie toute tracée que chacun pourrait emprunter en étant sûr d’arriver à bon port. C’est à chacun de trouver sa propre voie, qui sera forcément différente de celle des autres en cela que chacun est unique.
Trouver cette voie singulière implique de faire des expériences qui souvent aboutissent à des déceptions, des erreurs de parcours, mais dont nous avons besoin pour apprendre à nous connaître et à mieux définir ce que nous voulons vraiment. Toutefois, si les chemins sont tous différents, la destination, par contre est la même pour tous. On peut la résumer à l’aide des « Quatre Incommensurables » du bouddhisme : la bienveillance, la compassion, la joie et l’équanimité, que l’on peut faire correspondre, dans la tradition chrétienne, au Royaume de Dieu vécu par celui ou celle qui parvient à incarner pleinement ces qualités au quotidien.
Les traditions, de même que certaines organisations initiatiques, comme aussi certains êtres habilités à endosser le rôle de Maîtres spirituels, peuvent nous aider à nous orienter pendant un temps, et ce d’autant plus efficacement qu’ils nous rendent autonomes dans notre capacité à sentir ce qui est juste et utile pour nous. Si nous cherchons d’un côté à nous émanciper, ce n’est évidemment pas pour nous rendre dépendant d’une autre forme d’autorité extérieure.
Au contraire, l’esprit de dissidence est positif et même absolument vital pour l’âme puisque c’est grâce à lui qu’elle peut véritablement s’éveiller et s’épanouir dans la voie qui est la sienne. C’est le faux esprit dissident tel qu’il est véhiculé par les différents mouvements exposés plus haut qui est mauvais pour l’âme, pour les raisons expliquées.
Cette nuance a son importance, pour éviter que le mot dissidence soit connoté négativement à cause des dérives observées par ces mouvements, qui font des émules principalement par le fait qu’ils servent d’exutoire à la négativité et à la haine des gens qu’ils savent canaliser et qu’ils ont tout intérêt à exacerber pour continuer à exister en « luttant contre », alimentant par ce biais le feu de la division. Et l’on sait à qui la division profite en premier lieu…
[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissidence
[2] Le principe de précaution du survivalisme est justifié, mais lorsqu’il devient extrémiste, il fait basculer l’individu dans la paranoïa et dans une hyperconsommation (biens alimentaires, armes, abris, systèmes de sécurité, cours d’instruction et instruments de survie, etc.) qui devient totalement aberrante et contre-productive.
[3] C’est faire preuve d’un manque de discernement spirituel que de voir exclusivement les choses sous l’angle de la binarité (bien versus mal, gentils versus méchants, bien-pensants versus complotistes, pro-vaccins versus anti-vaccins, etc…). Personne n’est tout blanc ou tout noir. Les êtres comme les choses sont complexes et comportent de multiples facettes. Si l’on veut s’approcher de la vérité, il vaut donc toujours mieux multiplier les angles de vue…
[4] Il s’agit d’un sevrage des mauvais penchants et des dépendances, tant physique que psychique, qui doit se réaliser en douceur évidemment, pour éviter de s’exposer à des catharsis trop violentes qui pourraient s’avérer dangereuses pour l’équilibre psychologique.
[5] Ne plus appartenir à la société tout en en faisant encore partie, peut sembler contradictoire. En vérité, c’est exactement la même chose que « vaincre le monde » ou « sortir de la caverne des illusions » (voir chapitre correspondant). À l’inverse, celui qui quitte la société pour vivre de manière autonome dans la nature, mais qui continue intérieurement à fonctionner sur la base des conditionnements qui déterminaient auparavant sa vie au sein du Système, est en fait toujours l’esclave du « Prince de ce monde », même s’il vit dans un petit coin de paradis…
[6] La Liberté, Éditions Jouvence, 2012, p. 114.
[7] La franc-maçonnerie peut-elle réenchanter le monde ? Éditions Dervy, 2023, p.23.
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