Le Cours du Vivant

Cours n°36 - Loi d’attraction et raison d’être

Loi d’attraction et raison d’être

Théorie

L’expression « loi d’attraction » fait référence à un principe universel selon lequel l’être humain a le pouvoir de manifester dans sa vie des objets, des personnes ou des circonstances qu’il aura contribué à « attirer » à lui par l’émission d’une vibration spécifique, de nature émotionnelle et positive. Je dis bien positive, car la loi d’attraction n’est pas une « loi de répulsion », ce qui veut dire qu’elle ne s’active que relativement à ce que la personne veut vraiment. Elle ne s’active donc pas avec des émotions dites négatives, contrairement à l’idée largement répandue au sein de la mouvance New Age).

Rendue populaire par le film Le Secret [1] et par les livres d’Esther et Jerry Hicks, la loi d’attraction est désormais très en vogue. Il suffit de se rendre dans les grandes enseignes des librairies pour s’apercevoir du nombre de livres qui sont proposés à ce sujet dans leurs rayons. Un nombre sans cesse croissant de conférences, de stages et de méthodes sont proposées sur ce thème par des coachs en développement personnel et des spécialistes autoproclamés, pour apprendre à utiliser la loi d’attraction dans le but de vivre l’abondance, la santé et la prospérité.

Il existe aujourd’hui un business florissant autour de cette thématique, qui fait beaucoup vendre dans la mesure où l’homme moderne est de plus en plus malade et malheureux et souhaite naturellement, en réaction à cet état dont il ne veut pas, créer une vie plus conforme à ses aspirations profondes, ce qui est bien légitime.

Formaté par les valeurs hédonistes de la société de consommation au sein de laquelle l’avoir prime sur l’être, il pense qu’il va pouvoir s’épanouir et trouver son bonheur s’il parvient à manifester tout ce qu’il veut dans sa vie. C’est ainsi que beaucoup de personnes souhaitent développer leur pouvoir d’attraction pour vivre leur vie rêvée et échapper à leur mal-être ou à des conditions de vie qui ne leur conviennent pas.

Cette dynamique est celle de la logique binaire, qui maintient la dualité à l’intérieur de l’être, entre l’ombre et la lumière. À partir de cette dynamique, l’être cherche à correspondre à un idéal créé sur la base des standards de réussite et de perfection en vigueur au sein de la société. Les qualités et les forces qu’il veut « incarner », de même que les éléments matériels qu’il souhaite manifester dans sa réalité, sont choisis parce que, à travers eux, il croit qu’il sera socialement valorisé, qu’il sera reconnu, qu’il suscitera l’admiration ou qu’il obtiendra des faveurs. Sans en avoir conscience, le plus souvent son désir d’attirer à lui toutes ces « bonnes choses » sera impulsé par le désir d’échapper à (ou de compenser) tout ce qu’il n’aime pas en lui parce que cela le renvoie à une image négative de lui-même. Il y a aura donc en lui une peur sous-jacente qui viendra continuellement « saboter » son processus de création, et la loi d’attraction ne pourra jamais être activée, en dépit de tous les efforts de concentration accomplis à cette fin. Tensions et conflits internes, sentiments d’illégitimité ou d’indignité, syndrome de l’imposteur, etc., témoigneront du fait que l’être cherche à activer la loi d’attraction sans avoir préalablement réintégré son ombre intérieure. C’est donc par là qu’il devra impérativement commencer s’il entend pouvoir devenir puissant dans sa capacité à manifester dans sa vie ce qu’il veut vraiment au fond de lui.

S’il ne commence pas par retrouver son unité intérieure et sa véritable raison d’être, il ne parviendra jamais à rien, en dépit de toute sa détermination et de tous ses efforts. Ces échecs répétés auront pour effet de la placer dans le désarroi, de lui faire perdre la foi et de la faire douter de ses capacités, d’autant plus que ceux qui lui auront « vendus » leur méthode lui feront comprendre que ses échecs sont dus à son incapacité à activer la loi d’attraction efficacement, préférant la culpabiliser plutôt que de remettre en question la théorie sur laquelle ils auront construit leur succès.

Conscient des dérives et des illusions qui entourent le principe universel de la loi d’attraction, je souhaite apporter les précisions et les données généralement manquantes ou insuffisamment développées sur ce sujet, afin que vous puissiez non seulement comprendre le principe universel de la loi d’attraction, mais aussi l’appliquer dans le sens de ce que vous aspirez vraiment à vivre pour vous épanouir pleinement, conformément à votre raison d’être.

Désir et aversion

Jusqu’ici, j’ai beaucoup insisté sur le rôle et le fonctionnement des impulsions magnétiques d’attraction et de répulsion. Je rappellerai qu’elles sont indissociablement liées au vivant, dont elles assurent à la fois la survie et l’épanouissement.

Chaque être humain porte en lui un potentiel d’épanouissement de sa nature, qui doit être réalisé pour qu’il puisse devenir un facteur d’harmonie, d’unité et d’équilibre au sein du grand Tout. Pour qu’il puisse s’épanouir ainsi conformément à sa nature, ses besoins vitaux doivent être reconnus. Cette reconnaissance déclenche instantanément les impulsions d’attraction et de répulsion, sous la forme d’élans de vie se manifestant respectivement par le désir de satisfaire un besoin vital, ou par l’aversion une fois le même besoin vital satisfait.

Précédemment, j’ai utilisé l’exemple du besoin vital d’eau pour expliquer l’alternance des impulsions d’attraction et de répulsion : si l’être a un besoin vital d’eau, la reconnaissance de ce besoin déclenche l’impulsion de boire (attraction), et dès que sa soif aura pu être étanchée, l’impulsion de repousser l’eau prendra le relais (répulsion). Il en va de même avec le besoin d’air au niveau de la respiration, où l’inspiration (attraction) fait place à l’expiration (répulsion), et vice versa. Et ce mécanisme est exactement le même également pour les besoins vitaux [2] de la dimension psychologique.

En résumé, dès qu’un besoin vital est identifié par l’être, l’impulsion d’attraction se déclenche sous la forme d’un élan de vie (désir) qui, en se déployant, fournit l’énergie magnétique nécessaire pour tendre vers la satisfaction du besoin vital. Une fois ce besoin satisfait, l’impulsion de répulsion prend le relais sous la forme d’un autre élan de vie (aversion), pour maintenir l’équilibre au niveau du vivant, jusqu’à ce que le même besoin doive à nouveau être satisfait, et ainsi de suite. Les élans de vie ne sont donc rien d’autre que des impulsions magnétiques, qui se manifestent selon deux tendances opposées : attraction-désir, et répulsion-aversion.

Afin que la suite de cet exposé ne soit pas source de confusion, je dois expliquer pourquoi j’ai jusqu’ici beaucoup insisté sur l’importance cruciale de neutraliser les impulsions contraires d’attraction (désir) et de répulsion (aversion) en adoptant le juste positionnement intérieur, celui de la conscience qui observe avec détachement le jeu de ces impulsions, de façon à créer en elle l’ouverture par laquelle l’Esprit va pouvoir « infuser » sa lumière et atteindre ainsi la « matière psychique », celle de l’âme, dans le but de la transmuter.

Le désir en tant que force vitale d’attraction

Il faut bien comprendre que ce ne sont pas les impulsions qui sont en cause en tant que telles, mais leur mauvaise orientation par l’être lorsqu’il est identifié à la structure mentale.

Le but de cette opération de transmutation est donc non seulement de restaurer les élans de vie brimés mais aussi de libérer l’être de toutes les réactions conditionnées qui lui faisaient « manquer la cible » en optant pour des désirs et des stratégies compensatoires.

Il n’est donc pas question d’annihiler les impulsions contraires puisque cela reviendrait, d’une certaine manière, à « tuer la vie », mais de les « remettre à l’endroit » (c’est la signification de la rectification ou de la transmutation). Ésotériquement, il s’agit d’une démarche de rédemption, qui vise à « racheter les péchés » en corrigeant le tir, c’est-à-dire en réorientant avec justesse les élans de vie qui avaient été déviés par l’être lorsqu’il avait « manqué la cible » (souvenez-vous que c’est le sens du mot « péché »).

Encore une fois, les impulsions de désir et d’aversion ne doivent pas être annihilées mais correctement orientées. Le philosophe Baruch Spinoza avait parfaitement compris l’importance du désir, lui qui affirma qu’il est « l’essence de l’homme ». Auteur du livre Le Miracle Spinoza, Frédéric Lenoir a parfaitement su résumer la pensée du philosophe néerlandais à ce sujet :

« L’être humain est fondamentalement un être désirant. Par le conatus, sa nature le pousse sans cesse à désirer. Le désir n’a donc, en soi, rien de mauvais, bien au contraire. Ne plus rien désirer, c’est éteindre la flamme de la vie. C’est se déshumaniser. Et c’est cette force naturelle, cette puissance vitale, source de tous nos désirs, qui fonde la vertu et conduit au bonheur : “Le fondement de la vertu est l’effort même pour conserver son être propre, et le bonheur consiste pour l’homme à pouvoir conserver son être [3].” Ainsi, la raison non seulement ne s’oppose pas à cette puissance vitale naturelle, mais elle l’accompagne pour qu’elle puisse s’exprimer pleinement. La sagesse ne consiste donc pas à brimer l’élan vital, mais à le soutenir et à la guider. Elle ne consiste pas à diminuer la force du désir, mais à l’orienter. “La Raison ne demande rien contre la Nature ; elle demande donc que chacun s’aime soi-même, qu’il cherche l’utile qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui est réellement utile, et qu’il désire tout ce qui conduit réellement l’homme à une plus grande perfection [4].” […]

[Le désir] n’est pas dangereux en soi, mais en tant qu’il est mal orienté, et il ne faut surtout pas le supprimer, mais le guider, clame-t-il aux ascètes de toutes les religions qui prônent le renoncement. Car vouloir supprimer ou diminuer le désir, c’est diminuer la puissance vitale de l’être humain, c’est chercher, au nom d’un idéal surhumain, à lui enlever l’un des fondements de son humanité.  L’ascèse, le renoncement au désir, n’est pas une vertu pour Spinoza, mais une diminution de la puissance d’être, qui conduit davantage à la tristesse qu’à la joie. Il ne faut pas diminuer ou supprimer le désir, mais l’orienter par la raison [5]. »

Réunification et synchronicité

Mais comment orienter le désir par la raison (synonyme de sagesse) dont parle Spinoza quand la conscience de l’être est constamment brouillée par la structure mentale et l’ensemble de ses peurs, ses mécanismes d’évitement, ses croyances et conditionnements limitants ?

Pour répondre à cette question, il convient de nuancer les propos de Spinoza, car l’ascèse et le renoncement ont leur utilité, précisément pour retrouver la clarté d’esprit qui permettra à l’être de trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire de déterminer ce qui relève des élans de vie de l’âme et des stratégies compensatoires de la structure mentale. Comme l’a dit Jean Montbourquette, grâce à cette période d’introspection et d’inactivité, l’être pourra « discerner les mouvements de l’Esprit et ceux de l’ombre. […] Le travail de la réintégration de son ombre est une partie essentielle de l’ascèse dans la vie spirituelle. Le mot “ascèse” tel qu’il est employé ici n’est pas synonyme d’inhibition. C’est d’ailleurs à tort qu’on utilise ce mot exclusivement dans le sens étriqué de pénitence ou de mortification. Son étymologie évoque un sens beaucoup plus large, à savoir celui d’“exercice”, d’“entraînement” et de “pratique”. Ainsi entendue, l’ascèse consiste à réintégrer son ombre au lieu de la refouler [6]. »

Si l’être n’entreprend pas ce travail de réunification intérieure, sa structure mentale s’interposera constamment et viendra à chaque fois tuer dans l’œuf ses aspirations créatrices. Certes, il pourra, par ses efforts, créer des choses qui correspondront à son idéal de réussite, mais la véritable magie créatrice de l’âme lui fera toujours défaut. Pour que cette magie créatrice influence le processus de création, l’être doit être aligné sur ce qu’il veut vraiment et se sentir digne de le vivre, un peu à la manière des petits enfants qui s’autorisent à rêver, sans inhibition, sans névrose. Or, si des ombres demeurent en lui, l’être vivra une forme de conflit permanent entre ce qu’il veut et ce qu’il redoute de vivre si ses aspirations venaient à se réaliser. Par exemple, s’il aime peindre et qu’il voudrait pouvoir vivre de son art, il pourrait avoir peur de l’échec, du jugement des autres, voire de l’humiliation publique. Cela le renverrait à ce qu’il n’aime pas en lui-même, comme un sentiment d’être nul, incapable, indigne d’être aimé. Sa structure mentale va donc le dissuader d’entreprendre ou le freiner dans ses élans, pour lui permettre d’échapper temporairement à ses peurs.

Dans cet exemple, au lieu d’y échapper, l’être aurait tout à gagner à explorer ses peurs et à découvrir ce qu’elles cachent de plus profond. Par l’introspection méditative ou avec l’aide d’un psychothérapeute, il pourrait faire ce travail de réintégration de ses ombres, c’est-à-dire apprendre à aimer ce qu’il n’aime pas de lui, et alors, se sentir à nouveau digne de vivre sa vie rêvée. Si l’être voulait contourner ce travail désagréable sur lui-même et diriger uniquement son attention sur des choses positives qui évitent de le confronter à ses peurs, il resterait bridé dans son potentiel créatif, et en ressentirait des frustrations, ainsi qu’une perte de sens. Dans les cas où la structure mentale est particulièrement répressive et contrôlante, le conflit interne qu’elle génère épuise l’être, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. En conséquence, il vit des états dépressifs, d’impuissance et de désespoir, qui sont particulièrement néfastes pour sa santé.

Lorsque l’être n’est pas tenaillé par des contre-intentions et des inhibitions induites par sa structure mentale, l’activation de la loi d’attraction est un processus qui est fluide, spontané et naturel. En effet, naturellement, l’être se focalise sur ce qu’il a envie de vivre, avec enthousiasme. Dans ce cas, les synchronicités surviennent, comme autant de signes porteurs de sens. Elles peuvent être considérées comme des portes ou des panneaux indicateurs qui indiquent aussi le chemin à suivre et qui, en plus de cela, apportent davantage de sens et d’enthousiasme lorsque l’être en prend conscience. Phénomènes mystérieux, source d’émerveillement, les synchronicités sont des marqueurs sur la voie de l’accomplissement de soi.

Pour vous donner un exemple personnel, le phénomène de la synchronicité est intervenu un nombre incalculable de fois au cours de mes recherches et de mes réflexions autour de mes travaux d’écriture. Porté par l’enthousiasme du processus créatif, ces synchronicités m’ont très souvent aidées à obtenir des informations pertinentes pour affiner ma compréhension et apporter une plus-value à mes travaux. Le processus peut se manifester sous différentes formes : je peux entendre quelque chose qui fait « tilt » dans une conversion entre deux personnes que je ne connais pas, feuilleter un magazine dans un kiosque qui attire mon regard, allumer la radio, sentir l’élan d’ouvrir au hasard un livre dans ma bibliothèque, etc. Et alors, comme par magie, les informations qui me parviennent me mettent sur la voie et me permettent de bonifier mon travail.

Le phénomène de la synchronicité a été exposé en premier par Carl Gustav Jung. Bien qu’il n’ait jamais parlé de la loi d’attraction comme le New Age en parle, il n’est pas infondé de faire un lien entre les deux « concepts ». Je pourrais dire que la synchronicité est une manifestation de la loi d’attraction. C’est un état intérieur auquel un fait extérieur fait écho, comme s’il y avait résonance entre l’un et l’autre (il serait d’ailleurs plus juste de parler de « résonance » que d’ « attraction »).

L’activation de la loi d’attraction

Comme son nom l’indique, la loi d’attraction est en rapport direct avec l’impulsion d’attraction (désir). Cela signifie qu’elle s’active au moment même où se déclenche l’impulsion d’attraction, et qu’elle cesse d’être active dès que l’impulsion de répulsion (aversion), qui lui est antagoniste, prend le relais.

Lorsque l’impulsion d’attraction est active, elle émet une vibration magnétique qui, à la manière d’un aimant, va attirer ce qui est susceptible de satisfaire le besoin vital (et repousser indirectement ce qui empêche la satisfaction de ce même besoin vital). Pour que cette force magnétique d’attraction s’active, il est nécessaire que l’être soit aligné sur le besoin vital, et également sur la stratégie à même de le satisfaire. C’est ici que la visualisation (ou l’imagination) entre en jeu… 

Lorsque l’être visualise (ou imagine) ce qui est susceptible de satisfaire le besoin vital de l’âme, alors une attraction magnétique est générée par l’impulsion d’attraction, et la vibration produite par l’individu crée le champ d’attraction qui, à la manière d’un aimant, va attirer l’objet de la visualisation à même de satisfaire le besoin dans la dimension physique. Dans ce cas, nous disons qu’il y a une parfaite congruence entre l’esprit et l’âme. L’individu est en unité, en cohésion, aligné intérieurement, et il devient « attractif ».

Ce qu’il est très important de comprendre à ce stade, est que la puissance d’attraction magnétique ne se déclenche qu’à la seule condition que la visualisation créatrice de l’être soit alignée sur un élan de vie de l’âme.

Fort heureusement, ce principe nous prémunit contre la manifestation dans notre vie de tout ce qui pourrait nous traverser l’esprit à un moment donné ou à un autre et qui ne servirait pas l’épanouissement de notre âme. Pour cette raison, même en visualisant avec une grande intensité émotionnelle un dragon dans notre salon, celui-ci ne se manifestera pas, non seulement parce que le champ des possibles ne porte pas en lui cette possibilité de manifestation, mais surtout parce que cette « réalité » ne participerait en rien à l’épanouissement de l’âme humaine.

Si cette visualisation pourrait certes enthousiasmer le mental d’un féru d’heroic fantasy, la probabilité que cette réalité soit une stratégie à même de satisfaire un besoin vital de l’âme, est assurément nulle. En conséquence, l’âme ne vibrera pas, et la loi d’attraction ne s’activera pas. C’est pour les mêmes raisons que la loi d’attraction ne s’active pas non plus pour les pensées obsessionnelles, et fort heureusement d’ailleurs, car on imagine bien à quel point la vie d’une personne souffrant de troubles obsessionnels compulsifs serait plus chaotique qu’elle ne l’est déjà si ses pensées avaient le pouvoir de rendre réel l’objet de ses obsessions.

Selon cette logique, il est donc également faux de dire qu’un hypocondriaque se crée la maladie qu’il redoute par ses pensées. Si la personne hypocondriaque tombe malade effectivement, sa maladie ne sera pas, dans la grande majorité des cas, celle qu’elle aura tant redouté, mais celle qui aura été la conséquence de son état d’anxiété et de stress chronique. Ses troubles ne seront donc sans aucun rapport direct avec la maladie qu’elle s’était imaginée.

Par rapport à la question de la santé, d’une manière très générale, si nous tombons malade, ce n’est pas parce que nous avons « attiré » la maladie dans notre vie, mais parce que nous n’avons pas aligné l’esprit que nous sommes sur les besoins vitaux de l’âme et sur les stratégies à même de les satisfaire, et donc que nous n’avons pas suffisamment généré d’énergie d’attraction à l’intérieur de nous pour manifester l’état de pleine santé qui en découle.

Logiquement, nous pouvons déduire de ceci que la loi d’attraction ne peut aucunement s’activer lorsque les pensées sont focalisées sur ce que nous ne voulons pas, puisque dans ce cas l’esprit est sous l’influence de l’impulsion de répulsion.

Ainsi, contrairement à l’idée généralement répandue dans la plupart des enseignements sur la loi d’attraction, les pensées alignées sur des émotions comme la peur, la tristesse ou la colère, n’activent pas la loi d’attraction. En somme, la loi d’attraction ne s’active qu’à la seule condition que ce qui est visualisé/imaginé par l’être soit de nature à permettre l’épanouissement de l’âme, et la vibration émotionnelle en rapport est alors celle de la paix, de la joie, ou des sentiments de sécurité, de plénitude, de réalisation spirituelle, etc.

La nature a horreur du vide

Si la loi d’attraction ne s’active que lorsque l’être est aligné sur les besoins vitaux de l’âme, alors pourquoi est-ce que nous vivons dans notre vie des situations, des personnes ou des états d’être que nous ne voulons pas ?

Eh bien la réponse est simple : parce que la nature a horreur de vide ! Si nous ne sommes pas focalisés sur ce que nous voulons vraiment, l’absence de vibration d’attraction va créer un « vide » dans notre vie, et ce vide va être rempli par des choses qui sont vibratoirement éloignées de ce qui est susceptible de satisfaire les besoins vitaux de notre âme.

Dès lors, s’il semble que nous « attirons » à nous des situations récurrentes que nous ne voulons pas vivre, ce n’est pas parce que nous avons émis intérieurement la vibration dont ces situations sont le reflet extérieur en quelque sorte, mais parce que la vibration traduisant ce que notre âme veut vraiment vivre pour s’épanouir dans sa nature, a fait défaut. Nous aurons donc permis à ces situations non souhaitées de se manifester par défaut parce que nous n’avons pas émis la vibration qui nous aurait permis d’attirer des situations à même de satisfaire les aspirations profondes de notre âme.

Ainsi, comme nous l’avons vu, si nous tombons malade, ce n’est nullement parce que nous avons émis la vibration de la maladie par nos pensées et nos émotions, mais parce que nous aurons permis à la maladie de se manifester dans notre réalité parce que nous aurons ignoré les besoins vitaux de notre âme, dont la reconnaissance (par l’esprit que nous sommes) aurait non seulement permis de déployer les élans de vie dont la vibration aurait contribué à attirer tout ce qui pourra satisfaire effectivement ses besoins, impliquant l’état de pleine santé, mais aussi contribué à son épanouissement, par le seul fait de cette reconnaissance.

Prenons l’exemple du cancer. Souvent, cette maladie est psychosomatique, ce qui signifie que sa cause se situe au niveau psychologique. Plus précisément, ce sont les sentiments d’impuissance et de désespoir qu’éprouve une personne qui constituent la cause de l’apparition de cette maladie et de son développement en elle. En se concentrant sur les circonstances extérieures défavorables de sa vie, cette personne réagit face à ce qu’elle ne veut pas, générant impuissance et désespoir, et c’est cette polarisation dans le refus et la répulsion, qui va avoir pour effet de lui faire vivre par défaut des états d’être qui s’opposent à l’épanouissement de son âme, la maladie dans ce cas précis.

Dès lors, suivant cette logique, pour déclencher les forces de guérison, il suffirait à cette personne de ne plus se concentrer sur les circonstances défavorables afin de ne plus être en réaction face à ce qu’elle ne veut pas, en se concentrant simplement sur ce que son âme veut vraiment pouvoir vivre, mettant pour cela le mental sur off afin d’éviter qu’il ne vienne saboter les élans de vie en prétextant que la sortie des difficultés de l’existence actuelle est impossible compte tenu des obstacles qui se dressent sur le chemin de la réalisation des aspirations profondes de l’âme.

Faire abstraction des circonstances défavorables de la vie présente pour se concentrer uniquement sur ce que l’on veut vraiment, est une des clés du succès dans l’activation de la loi d’attraction.

Nous retrouvons là ce précepte fondamental de la science initiatique, qui stipule qu’il vaut toujours infiniment mieux ajouter ce qui fait défaut, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de soi, que de chercher à retrancher ce qui y est en surplus [7].

Autrement dit, pour notre exemple, la personne ne se donnera pas toutes les chances de guérir en restant focalisée sur ce qu’elle ne veut pas, mais mettra toutes les chances de son côté en se concentrant sur ce qu’elle veut vraiment pouvoir vivre, non pas pour échapper à ce qu’elle ne veut pas, mais bien pour réaliser l’épanouissement de son âme. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra produire en son être la vibration à même de rétablir sa santé. Cela suppose bien sûr qu’elle soit capable de déterminer ce dont son âme a véritablement besoin pour vivre l’épanouissement de sa nature.

Auto-sabotage et stratégies compensatoires

Il ressort de tout ceci que nous avons la pleine et entière responsabilité de la vibration que nous émettons à chaque instant. La véritable maîtrise de soi implique que l’être que nous sommes soit aligné sur les élans de vie de l’âme qui, en générant un puissant champ d’attraction magnétique, contribueront à manifester les circonstances et les opportunités – voire les synchronicités – qui permettront à l’être de s’acheminer vers la satisfaction de ses désirs. Mais la plupart des individus n’atteignent pas ce degré de maîtrise qui leur permettrait de créer leur vie rêvée en adéquation avec leurs aspirations profondes, car ils manquent la cible en concentrant leur attention partout, sauf sur ce qui favoriserait leur épanouissement. Quand ils n’accusent pas le monde extérieur d’être le responsable de leur situation, c’est eux-mêmes qu’ils accusent, se sentant indignes, incapables, insuffisamment intelligents, etc. Le doute de soi est un des plus grands obstacles à l’activation de la loi d’attraction, car il vient systématiquement « tuer dans l’œuf » les élans de vie dès qu’ils cherchent à se déployer, annihilant de fait leur pouvoir d’attraction.

Cette tendance à l’auto-sabotage est très répandue dans le collectif humain. C’est un mécanisme de défense qui a été mis en place pour protéger les blessures de l’âme. Comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises, dans la prime enfance, la structure mentale n’est pas encore suffisamment formée pour s’opposer aux élans de vie, qui peuvent donc être librement vécus par l’esprit aligné sur eux. Avec la formation du mental et selon l’éducation reçue, certains élans de vie seront brimés et des croyances erronées leur seront associées. En conséquence, ils ne pourront être honorés et satisfaits, ce que l’âme vivra comme un rejet de sa nature. Blessée, elle cherchera toutefois à guérir en restaurant l’intégrité de ses élans de vie, mais l’être fera tout pour les saboter afin de valider les croyances erronées auxquelles il est identifié. C’est ainsi qu’en brimant le pouvoir d’attraction des élans de vie, des circonstances défavorables se manifesteront, par défaut, donnant à l’être identifié à la structure mentale matière à valider ses croyances limitantes.

L’âme qui ne peut s’épanouir parce que ces élans de vie sont systématiquement brimés, est en souffrance. Elle est blessée et éprouve un sentiment de manque, de vide, de dépression, d’angoisse, d’impuissance ou de désespoir ! Face à cette souffrance de l’âme, l’être aurait l’occasion de prendre conscience de l’existence de certains besoins vitaux de l’âme, mais comme il est identifié à des croyances erronées, il refuse de laisser vivre ses élans de vie et opte pour des stratégies compensatoires.

Par exemple, face au sentiment de vide, ou de manque, l’individu va chercher à combler ou à anesthésier ces sentiments désagréables par différentes stratégies compensatoires (nourriture, relations, substances, etc.), s’enchaînant dans la dépendance. De ce fait, au lieu d’être aligné sur les élans de vie de l’âme et de se laisser porter par l’énergie d’attraction qu’ils émettent et qui est de nature à favoriser leur satisfaction, l’être manque la cible en privilégiant des stratégies qui empêchent cette satisfaction. Et comme tout ce qui ne participe pas à l’épanouissement de l’âme lui nuit, elle continue de souffrir.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la maladie survienne, de même que les difficultés, les impasses, les problèmes de toute sorte, comme autant de reflets extérieurs de la souffrance de l’âme. Comme l’avait très justement fait remarquer Carl Gustav Jung : « quand une situation intérieure n’est pas amenée à la conscience, elle se manifeste à l’extérieur, sous forme de destin. » Les circonstances de vie défavorables, celles qui nous « plombent » tout comme celles qui nous placent dans l’indignation et la révolte, ont cela de positif qu’elles nous permettent de prendre conscience de ce que nous ne voulons pas, et d’entamer l’examen de conscience qui nous permettra de réaliser ce que nous voulons vraiment.

C’est probablement en ce sens que Napoleon Hill a exprimé l’idée selon laquelle : « tout malheur porte en lui le germe d’un grand bonheur» Cela est tout à fait vrai, mais encore faut-il faire cet effort d’introspection qui permettra de sonder notre âme afin de nous connaître en profondeur pour être capable de déterminer ce que nous voulons vraiment.

Vivre aligné sur le cœur

Des recherches scientifiques réalisées par le HeartMath Institute ont pu démontrer que le cœur émet un champ électromagnétique 5’000 fois plus puissant que celui du cerveau [8]. Sa puissance d’attraction est donc autant de fois supérieure à celle des pensées. Ceci explique pourquoi les pensées qui ne sont pas alignées sur les élans de vie de l’âme (le cœur), ont un pouvoir d’attraction quasiment nul.

Le cœur exprime symboliquement l’idée du centre de l’être, là où l’esprit est aligné sur les élans de vie de l’âme. Dans un tel état d’alignement intérieur, l’être est en état de congruence, et le champ magnétique d’attraction s’active puissamment, faisant de l’être un créateur au service du Créateur, accomplissant la Volonté divine au travers de son propre épanouissement − la Volonté de Dieu, étant, comme je l’ai déjà fait remarquer, que chaque créature puisse s’épanouir dans l’expression de sa nature véritable, afin qu’elle puisse refléter parfaitement sur Terre, la Perfection du Ciel.

Reprenons, pour illustrer ceci, la métaphore de la fleur. Au départ, tout le potentiel d’expression de la fleur est contenu dans la graine. Ce potentiel d’expression ne peut toutefois être réalisé dans toute sa plénitude qu’à la seule condition que les besoins vitaux de la fleur soient satisfaits, ce qui implique tout d’abord que la graine reçoive la « nourriture » qui va lui permettre de croître.

Cela s’applique par analogie à l’être humain, en précisant toutefois que la nourriture dont son âme a besoin n’est pas seulement physique, mais également spirituelle. Cela veut dire que pour vivre son épanouissement sur le plan psychique également, l’âme doit être « nourrie » par l’esprit capable de considérer et d’honorer ses aspirations créatrices. Cela se produit naturellement lorsque l’esprit est aligné sur la raison d’être de l’âme. Alors, le cerveau et le cœur sont en unité, et l’âme s’épanouit, à la manière d’une fleur qui éclot.

Quelques citations à méditer

« Tout ce que vous recherchez en harmonie et en santé vous évitera jusqu’à ce que vous compreniez pleinement que l’ego ne peut pas créer la perfection. » Auteur anonyme

« Ce que nous sommes aujourd’hui résulte de nos pensées d’hier ; et de nos pensées d’aujourd’hui dépendra notre vie de demain : notre esprit bâtit notre vie. » Siddhârta Gautama

« Si votre désir est suffisamment puissant, vos croyances n’ont pas d’importance. Si vous avez un désir suffisamment puissant, ce désir formera la vibration dominante qui surpassera n’importe quelle autre de vos vibrations. » Esther et Jerry Hicks

« La plus grande découverte de notre génération a été de s’apercevoir qu’un homme peut changer sa vie en modifiant sa façon de penser. » Williams James

« Vous êtes maître de votre vie, et qu’importe votre prison, vous en avez les clefs. » Hervé Desbois

Pratique

Le principe universel de la loi d’attraction est inhérent à la nature humaine, et ce n’est que sous l’effet des illusions et de l’ignorance produites par la structure mentale que l’être humain perd progressivement la capacité à l’activer naturellement et spontanément, dans une proportion plus ou moins grande en fonction de l’éducation reçue et des blessures infligées à son âme.

Cela veut dire qu’un enfant dont la psyché a pu se développer harmonieusement, est capable d’activer la loi d’attraction de manière innée et fluide. Il n’a pas besoin de réfléchir au processus, qui se fait tout seul, tout comme le processus digestif se produit sans qu’il ait à y penser. Autrement dit, il est naturel pour lui d’être aligné sur ses élans de vie et de générer dans ces conditions un champ d’attraction magnétique à partir de son cœur. Cette compétence étant naturelle et spontanée chez l’enfant, elle n’a pas à lui être apprise, mais simplement encouragée et « encadrée » par les adultes ayant la responsabilité de l’accompagner dans son développement. Dans un tel contexte, l’enfant est en permanence aligné sur ses élans de vie, et il peut donc s’épanouir dans l’expression de sa nature qui est accueillie et valorisée par le monde extérieur.

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Chapitres supplémentaires :

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[1] Si vous ne l’avez pas vu, vous pouvez visionner ce film sur Youtube : https://cutt.ly/4e2w5QJR.

[2] Voir la liste des besoins de l’âme dans le tableau du chapitre « Les besoins de l’âme vivante », cours 35.

[3] Éthique, IV, 18, scolie, p. 505.

[4] Éthique, IV, 18, scolie, p. 504.

[5] Éditions Fayard, 2017, pp. 166 à 167.

[6] Apprivoiser son ombre, Éditions Novalis/Bayard, 2006, p. 158.

[7] Cela ne signifie nullement qu’il ne faille rien faire pour aider le corps à guérir en parallèle à l’effort de réalignement de l’esprit sur les besoins vitaux de l’âme.

[8] Source : https://cutt.ly/KwGfLYjv