Les jeunes, leaders de demain

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  • Dernière modification de la publication :25 juin 2024

Il y a de quoi être préoccupé quand on songe aux études qui démontrent que le niveau intellectuel baisse globalement chez les jeunes, notamment dans les pays dits « développés ».

Certes, comme c’est surtout la culture générale et le QI qui sont mesurés, il n’est pas interdit d’espérer que l’intelligence émotionnelle et le bon sens ne soit pas trop impactés par cette baisse générale, même si pour ma part j’ai bien peur que ces deux autres composantes de l’intelligence suivent la même tendance, malheureusement.

Cependant, pour relativiser, on peut supposer qu’il y aura toujours suffisamment de jeunes qui auront pu échapper à cette tendance à l’appauvrissement des facultés intellectuelles pour être en capacité d’orienter le devenir de l’humanité dans un sens qui participera à son évolution, de manière harmonieuse.

Dans tous les cas, si les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain, il va de soi que l’on doit se soucier de leur éducation ainsi que des dangers de l’exposition de leur psyché à tout ce qui peut potentiellement les tirer vers le bas intellectuellement (et émotionnellement aussi).

Consumérisme et IA

L’idéologie consumériste mêlée aux nouvelles technologies contribue très nettement à cet appauvrissement intellectuel. Avec l’avènement de l’IA (intelligence artificielle), cette tendance est malheureusement en train de s’accroître puisque de plus en plus d’activités qui nécessitent de produire des efforts intellectuels sont confiées à l’IA.

Pour nuancer mes propos, il faut dire aussi que les effets délétères de l’idéologie consumériste contribuent à « réveiller » certains jeunes, qui prennent conscience de la nécessité de trouver des alternatives au paradigme civilisationnel actuel qui s’avère être un cancer pour la planète.

C’est là où la spiritualité peut s’avérer intéressante. Je veux bien sûr parler d’une spiritualité non-dogmatique, non-sectaire, qui inclurait une autre donnée à l’équation et permettrait à la jeunesse de considérer que la matière n’est pas la seule réalité, qu’il y a aussi cette dimension verticale (l’esprit) en plus de la dimension horizontale (la matière), et que l’ouverture à cette « verticalité » sans renier la matière (ni la science évidemment) mais en prenant appui sur elle, peut apporter une paix et un bonheur que le matérialisme seul ne sera jamais en mesure de leur apporter.

Puisque j’ai fait référence à l’IA, on peut imaginer qu’elle soit mise au service de l’éveil spirituel de l’être humain. En lui sous-traitant des activités qui s’avéraient chronophages, l’être humain gagne un précieux « temps de cerveau disponible » qu’il n’est pas obligé de dilapider dans la consommation et le divertissement, mais qu’il peut mettre à son profit en se consacrant à des activités réellement utiles à son épanouissement, telles que la contemplation, la réflexion, le travail sur soi, la création d’œuvres artistiques, etc.

La spiritualité comme solution

La spiritualité, quand elle est authentiquement vécue, est un excellent moyen de faire contrepoids au consumérisme qui fait tant de mal à la jeunesse et à la planète, puisque celui qui s’éveille à cette dimension immatérielle de l’existence, y trouve une paix et un bonheur qu’il n’est donc plus obligé d’aller chercher de manière compensatoire dans la consommation et le divertissement, dans une fuite en avant qui finit toujours par l’épuiser et le rendre malade.

Malades, la planète et les espèces vivantes le sont aussi. Face à ce grave problème qui a des répercussions sur l’ensemble de l’humanité puisqu’elle dépend de la santé de son environnement pour vivre elle aussi sainement, les réformes politiques et les innovations scientifiques ne traitent que le symptôme et ne s’intéressent pas à la cause des causes, qui est le matérialisme et l’idéologie consumériste qui lui est très étroitement liée. Or, si l’être humain n’est plus obligé de consommer pour trouver la paix et le bonheur, cela allégera considérablement la planète, qui pourra retrouver davantage d’équilibre et d’harmonie.

Toute la question est donc de savoir comment mêler intelligemment la spiritualité à l’éducation des jeunes. Personnellement, je suis d’avis qu’il faudrait intégrer davantage de cours sur la philosophie et les enseignements de sagesse, toutes traditions confondues. Je ne parle pas des religions, mais de l’enseignement des sages sur la base duquel les religions ou philosophies ont été édifiées.

Sortir de l’impasse matérialiste

Si on nous a imposé le paradigme matérialiste de la consommation au sortir de la seconde guerre mondiale, cela veut dire qu’on peut aussi en choisir un autre, un nouveau paradigme qui permettrait à l’être humain de mieux vivre avec lui-même et avec son environnement.

Aujourd’hui, nous pouvons réaliser que le paradigme civilisationnel actuel ne rend pas l’être humain heureux, comme l’attestent les hausses statistiques des cas de cancer, de dépressions et de suicides chez nos contemporains. Certes, nous vivons plus longtemps qu’il y a quatre siècles, mais cela fait-il sens d’avoir une plus meilleure espérance de vie si c’est pour vivre en mauvaise santé et anxieux ?

À ce sujet, le cas des papous de Papouasie-Nouvelle-Guinée est intéressant car il nous apprend que ceux qui parviennent à se prémunir des accidents mortels dans la première partie de leur vie, ont une espérance de vie qui est semblable voire meilleure que celle des populations des pays développés, ce qui veut dire que nous aurions tout intérêt à nous inspirer de leur mode de vie naturel tout en tirant avantage des apports de la science, notamment en ce qui concerne la médecine réparatrice.

Est-ce les innovations technologiques et les découvertes scientifiques qui devraient déterminer les progrès et l’évolution de l’humanité ? Bien sûr que non, c’est le « degré » de paix, d’épanouissement et de santé des êtres vivants qui devrait être pris en compte.

Si nous tenons honnêtement compte de ce fait, nous sommes forcés d’arriver au constat que nous faisons fausse route et qu’il y a un grand virage à opérer.

Impérativement, il nous faut sortir de l’impasse matérialiste. Sans l’ouverture à la spiritualité, j’ai bien peur que les réformes politiques ne serviront jamais à rien. Le problème est bien plus profond. C’est le paradigme actuel qui doit être changé.

Si les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain, c’est eux qui doivent en premier lieu en prendre conscience…

EN COMPLÉMENT :

Le lien entre la baisse des facultés intellectuelles et l’utilisation de l’IA est au cœur des travaux de nombreux chercheurs. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire cet article d’Esmé Partridge, qui « rappelle pourquoi, depuis Platon, le développement de l’intelligence est associé à celui de la mémoire, qui rend possible un bon discernement et une assimilation des choses connues. Au contraire, l’IA représente un pas de plus vers l’externalisation totale de nos facultés. Par cette innovation, l’homme en vient à transférer dans la machine ce qui lui restait de proprement humain : sa raison incarnée dans la mémoire. »

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