Notre pire ennemi est à l’intérieur

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  • Dernière modification de la publication :20 mai 2024

Notre pire ennemi n’est pas à l’extérieur de soi, il est à l’intérieur ! Il se manifeste à chaque fois que nous refusons la réalité, c’est-à-dire ce qui est.

Il peut se manifester par la colère, la révolte, l’indignation, la fatalisme, la résignation, l’imparience, la nervosité, mais ce ne sont-là que ses aspects les plus superficiels. Sous la surface, c’est une peur viscérale de lâcher prise, de s’abandonner. C’est un état de résistance, parfois terrible.

Ainsi, quand on s’en prend à un ennemi extérieur, à partir de cet état de résistance, nous sommes sûrs de perdre sur le plan spirituel puisque, même si on vient à bout de notre ennemi extérieur, on aura permis à notre ennemi intérieur de se renforcer.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas combattre « dans le monde », mais il vaut mieux le faire à partir de l’équanimité, du détachement.

"Sois ferme dans l’accomplissement de ton devoir, Ô Arjuna, en abandonnant l’attachement au succès et le rejet de l’échec. Une telle équanimité s’appelle Union."

Sinon, on se fait du mal inutilement, et de manière totalement contre-productive puisqu’on alimente le moteur de la souffrance en soi-même…

Ceci dit, chacun fait en fonction de ses capacités, et si c’est « plus fort que soi », alors c’est OK, car on pourra toujours faire mieux la prochaine fois. Le tout est d’avoir conscience des mécanismes de fonctionnement qui nous agissent.

Plus cette connaissance de soi grandit, plus il devient facile de se maîtriser.

La démarche qui vise à redevenir souverain, c’est-à-dire maître de soi, débute donc par l’observation détachée de soi-même, le plus souvent possible. Cela créé une « marge intérieure » qui nous rend moins réactifs, donc moins prompts à réagir à partir des mécanismes de fonctionnement de notre nature inférieure. C’est aussi une manière de regagner notre liberté intérieure, la plus fondamentale de toutes les formes de liberté…

Faire le grand saut

Telle une ombre projetée derrière soi, la peur suivra toujours celui qui veut paraître plutôt qu’être, celui qui veut jouer les héros, celui qui veut se faire passer pour un saint ou un « éveillé ». Quels que soient les subterfuges ou les mécanismes d’évitement qu’il aura su mettre en place pour y échapper, elle reviendra constamment le hanter, jusqu’à ce que, fatigué, désespéré et désillusionné, il se décide enfin à l’affronter et à franchir la porte étroite gardée par ce redoutable « gardien du seuil ».

En écho à ces propos, je vous partage ce texte, qui témoigne d’une compréhension profonde de cette impérieuse nécessité de se « confronter » à nos parts d’ombre, faute de quoi la spiritualité n’est que « théories et beaux discours ». Merci à son auteur, qui m’a aimablement autorisé à le partager sur cette page. 

Éviter, fuir, sans nous laisser trouver par nos peurs. Nous pensons que sans peur, nous sommes plus forts. Mais ne s’agit-il pas de l’inverse ?

Se couper de ses peurs, c’est peut-être se couper de notre entité la plus forte. Cette entité qui nous a permis de survivre, de déployer des forces incroyables. Cette force qui nous veut du bien. L’aliénation ne serait-elle pas ce bouclier, cette armure qui nous empêche d’entrer en contact, d’accepter, d’honorer cette partie sombre devenue une bête martyrisée que nous cachons en nous-mêmes ?

Et si cette bête que nous redoutons tant était en réalité notre plus grand allié ? Une fois adoptée et domptée, ne pourrait-elle pas nous amener là où nous souhaitons vraiment aller, au fond de nous-mêmes. Vers ce chemin, ce grand saut vers la lumière…

Mais comment sortir de notre prison, cette prison que nous avons construite sur les bases d’une vertu perverse ? Cette vertu même qui nous emmène dans les abîmes, nous coupant d’une partie de nous-mêmes.

Emmenés par ce boulet vertueux, nous sombrons à chaque pensée un peu plus dans nos abysses. Les profondeurs d’un faux soi, aussi faible que nous le pensons fort, abouti, vertueux.

Cette corde de protection que l’on appelle mental, ne nous alourdit-elle pas ? Ne nous coupe-t-elle pas de notre peur, de cette fantastique puissance non exprimée, refoulée, non respectée, la pensant ennemie ? Cette corde ne nous laisse-t-elle pas enchaînés dans nos bas-fonds, contemplant la lumière d’en bas à travers cette petite ouverture, cherchant la réponse de l’ascension auprès des autres ?

Et si le grand saut, notre grand saut, celui de notre propre salut, devait s’effectuer au son de nos plus profonds mantras, sans cordre, sans protection, tout en s’abandonnant à la puissance de la vie et confiant dans la puissance de notre enfant intérieur ?
Aussi grand et terrifiant que ce grand saut puisse être, n’est-ce pas la seule solution pour nous permettre enfin de nous élever « vraiment » et de sortir de la cavité profonde de notre prison ?

Sébastien M.

En complément :

Lâcher prise, un acte de foi

Le lâcher-prise est un acte courageux, pour ne pas dire héroïque. Car lâcher prise, c’est sauter dans le vide sans filet, dans la foi que ce positionnement intérieur de la conscience nous rend perméable à la lumière spirituelle.

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