Mes voeux alchimiques pour 2024

Comme à l’accoutumée, je vous souhaite pour cette nouvelle année d’atteindre le plus souvent possible l’équanimité de la conscience, ou l’ataraxie de l’âme comme disaient les anciens philosophes grecs, sachant que c’est à partir de cette paix intérieure que nous pouvons vivre un état de joie qui ne découle pas – ou du moins beaucoup moins – des circonstances extérieures.

Si nous attendons que les choses changent à l’extérieur pour être ENFIN en paix, nous risquons d’attendre encore longtemps, et de vivre dans l’intervalle beaucoup de colères, de frustrations, de conflits…

Comment, en écho à ces quelques mots, ne pas penser aux guerres qui ont fait couler tant d’encre et surtout tant de sang en cette année 2023 qui s’achève ? Cruel mais nécessaire écoulement du karma des peuples, diront certains !…
Ou alors, comme d’autres dont je fais partie, le pensent, les guerres sont le reflet collectif des conflits qui animent les êtres humains, à l’intérieur d’eux-mêmes.

Cette seconde hypothèse est celle de la tyrannie du bien…
En voulant à tout prix « faire le bien », à partir de notre ego et donc de nos conditionnements, croyances, visions du monde, intérêts personnels, etc., peut-être cherchons-nous à nous donner bonne conscience, à faire bonne figure, pour fuir ou maintenir occultés des aspects de nous-mêmes que nous n’aimons guère, dont nous avons peur ou, parfois même, que nous détestons.

Or, si ce qu’a affirmé le psychanalyste (et féru d’alchimie intérieure) Carl Gustav Jung est vrai, ces aspects refoulés de soi-même reviendront nous hanter, sous la forme du destin.
Ainsi, le « mal » se manifesterait à l’extérieur, sous la forme de conflits, de guerres, d’épidémies, de régimes totalitaires (parfois déguisés en démocratie), de manipulations, de pollutions,… parce que, intérieurement, nous ne sommes pas en paix avec nous-mêmes, nous ne nous acceptons pas, ni ne nous aimons, inconditionnellement.

Si cela s’avère exact, il est vain de vouloir sauver le monde ou de vouloir y établir les conditions de la paix, de la fraternité et de l’unité, si cela n’est pas préalablement établi en soi-même. D’où, sans doute, cette injonction des grands Maîtres, Philosophes, Prophètes et Instructeurs spirituels de l’humanité, qui tous, à leur époque, nous ont enjoint à convertir notre attention, c’est-à-dire à trouver la paix et la félicité, à l’intérieur de soi, au lieu de faire des pieds et des mains dans le monde dans le but d’y changer le cours des choses, dans l’espoir que de meilleurs lendemains pourront ENFIN nous rendre paisibles et heureux…

Pour reprendre les paroles du Christ, que j’aime tant : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Sa Justice, et tout vous sera donné par surcroît ».

À partir d’une lecture ésotérique de cet enseignement sacré, le Royaume de Dieu est au milieu, au-dedans de chacun. C’est cette dimension de paix, de silence et d’immobilité parfaites, omniprésente, vers laquelle il est TOUJOURS possible de tourner son regard, pour la chercher.
C’est un appel à la conversion intérieure, celle de l’attention, pour « voir au-delà du monde mental » (métanoïa) et de la dualité qui le caractérise, pour y chercher l’unité, qui seule peut rendre véritablement vivant, libre et heureux.

Détourner l’attention des bruits du monde, pour la concentrer sur le silence de l’Esprit en soi, rend le mental paisible, et les choses peuvent alors commencer à changer, car nos pensées, nos paroles et nos actes, découlent avant tout de notre état de conscience.

Comment, en effet, pourrions-nous établir les conditions du Royaume de Dieu sur Terre, si nous ne faisons pas préalablement l’expérience du Royaume, en notre propre conscience et, par voie de conséquence ou de rayonnement, dans notre corps tout entier. Comment spiritualiser le monde, si nous ne commençons pas d’abord par spiritualiser notre propre matière, tant physique que psychique ?

Si, comme le disait Lao Tseu, « Le but est le chemin qui y mène », alors comment le but pourrait-il être harmonieux si le chemin qui y mène, ne l’est pas ?

Ainsi, alors, comme je l’ai fait pour les années précédentes, ce que je vous souhaite, ce que je nous souhaite à tous, c’est de trouver la force et le courage de partir en quête de cette paix à l’intérieur de soi, de chercher cette « conciliation des contraires » comme le disent les alchimistes.
Oui, ce que je nous souhaite, c’est de chercher, sans relâche, dans la foi et l’espérance, ce meilleur des possibles qui résulte de cette réunification des opposés complémentaires, à l’intérieur de chacun, afin qu’elle puisse se manifester concrètement à l’extérieur, dans le monde.

Incarnons l’Esprit en nous, et devenons des rayons lumineux de paix et d’amour. Soyons des Pierres philosophales vivantes, capables de transmuter notre monde…

De tout Coeur 💖💫🙏
Frédéric Burri