Il arrive assez régulièrement qu’on me questionne sur la nature et la cause de phénomènes énergétiques survenant au cours de la pratique de la méditation. En règle générale, ma réponse est à peu de chose près toujours la même : il ne faut pas s’y attarder, au risque de passer à côté de la méditation.
Ni contrôle, ni attente, ni visualisation, ni intention, ni prière, etc. La méditation, dans son essence véritable, consiste simplement à faire l’effort de concentrer l’attention de façon juste (soit en pleine conscience), afin de stabiliser l’esprit dans l’équanimité. Premièrement « ne pas nuire », pour laisser l’énergie vitale (qui est guérisseuse) œuvrer conformément à sa vocation, qui est de rétablir l’équilibre, l’ordre et l’harmonie au sein du Vivant.
C’est tout ce qu’il y a à faire ! Mais c’est aussi toute la difficulté de la méditation, puisque l’état de lâcher-prise intégral qu’elle implique est un mode de fonctionnement totalement inhabituel pour le mental, qui a l’habitude de tout contrôler. Il faut donc composer avec ses résistances, c’est-à-dire son refus de lâcher et de perdre le contrôle. La méditation consiste donc aussi à observer avec détachement cette tendance qu’à le mental à entrer en réaction face à l’expérience. En observant ainsi le mental, on arrive ainsi progressivement à observer « celui qui contrôle », et le lâcher prise survient par le seul fait de cette effort d’observation détaché de « soi-même ».
C’est ainsi que la maîtrise est obtenue, et que l’âme peut guérir et s’éveiller librement. C’est à cela que la méditation mène naturellement, quand elle est vécue avec justesse.
Voici un échange privé qui a inspiré l’écriture de ce post :
Quand je médite, je ressens très fort la gorge et sous le menton. À quoi cela est-il dû ?
RÉPONSE : Il est toujours difficile de décrire la nature de certains effets physiques voire énergétiques induits par la pratique de la méditation, et encore plus difficile de déterminer leur cause, chaque personne réagissant différemment en fonction de sa sensibilité, de ses blocages, de son degré d’éveil, et bien sûr de la manière dont elle pratique la méditation.
Quoi qu’il en soit, la meilleure manière de maîtriser un phénomène, quelle qu’en soit la nature, est toujours d’y être entièrement présent, avec équanimité. Autrement dit, simplement observer, sans attente, sans désir, sans refus non plus, du moins autant que possible au mieux de nos capacités du moment, car il faut bien sûr aussi se donner les moyens d’accueillir dans le même positionnement intérieur détaché cette part de nous qui aurait tendance à se juger, à se sentir « incapable » de vivre la méditation à la hauteur de ses attentes.
Avec l’expérience, j’ai remarqué que lorsqu’un phénomène se manifeste, typiquement comme celui que vous décrivez, il est en lien avec une énergie de nature émotionnelle que la méditation permet en quelque sorte de faire remonter à la surface du conscient, comme un voile qui se lèverait et qui permettrait de mettre en lumière l’ombre qu’il cachait. C’est un phénomène de catharsis qui est tout à fait bienvenu dans la mesure où c’est une libération qui s’opère, à condition toutefois de garder l’esprit positionné dans l’équanimité (pas d’attentes, pas de contrôle, pas de visualisation). Simplement laisser faire la nature, qui sait très bien comment s’auto-guérir et qui le fait d’autant mieux que le mental n’intervient pas justement.
Voilà ce que je peux en dire, dans les grandes lignes.