Voilà typiquement le genre de question qui risque inévitablement de nous faire basculer dans l’opposition, le conflit et la division, d’autant plus que la « problématique » est extrêmement sensible car elle touche aux questions fondamentales de la santé et de la liberté de choix.
Fidèlement à ma philosophie, j’ai tout d’abord envie de dire qu’à mes yeux c’est une excellente chose que le choix entre les deux options existe (se faire vacciner ou ne pas se faire vacciner), dans la mesure où la liberté découle nécessairement de la possibilité de choisir. S’il n’y avait pas de choix possible, il n’y aurait pas de liberté…
Le juste positionnement en rapport à cette question sensible me semble être atteint lorsque nous pouvons sentir ce qui est juste pour nous-mêmes après avoir réunis le plus possible d’informations sur le sujet et de les avoir passer au crible de notre ressenti intérieur. Cela implique de faire ses propres recherches en écoutant les arguments des « deux bords », à savoir les « pro » et les « anti » vaccins.
C’est une chance que nous disposions d’internet puisque l’accès aux informations « des deux bords » est facilité, en précisant toutefois qu’il faut aussi faire preuve de beaucoup de discernement car d’un côté comme de l’autre, de fausses informations peuvent être véhiculées, par ignorance ou par intérêt.
On devrait ainsi pouvoir choisir librement de se faire vacciner ou pas en étant pleinement en accord avec soi-même dans un cas comme dans l’autre.
Le risque que je vois serait d’empêcher ou au contraire d’obliger, non seulement parce que cela irait à l’encontre de la liberté de choisir, mais aussi et surtout parce que cela pourrait potentiellement créer un conflit entre l’action imposée et la volonté de la personne, avec les conséquences fâcheuses que cela peut avoir sur sa santé mentale et physique.
Il faut en effet considérer le risque que représente, sur la santé de l’individu, une action qui s’oppose avec ce qu’il veut vraiment au fond de lui. De ce fait, si l’on empêche une personne de se faire vacciner parce qu’elle a peur de tomber malade ou, à l’inverse, si l’on en contraint une autre de se faire vacciner alors qu’elle ne le souhaite pas, eh bien on est responsable d’un conflit interne chez elles, conflit qui peut potentiellement nuire davantage que le virus ou que le vaccin.
Le juste positionnement consiste donc selon moi à éviter les extrêmes une fois de plus, soit rendre la vaccination obligatoire pour tout le monde ou, à l’extrême opposée, interdire l’accès à cette vaccination à ceux qui le souhaitent.
Je sais aussi qu’en disant cela, je peux bien malgré moi alimenter le conflit en faisant la part belle à la liberté de choisir là où certaines personnes pourraient considérer que cette liberté fait partie du problème dans la mesure où elle fait courir un risque aux personnes dont l’immunité est faible, et que pour les protéger la vaccination devrait être imposée à toute la population dans le but d’atteindre l’immunité collective vaccinale.
Dans ce cas de figure, nous nous trouverions alors face à un « mur » où la conciliation s’avèrerait très difficile sur le terrain des idées tant les paradigmes qui déterminent l’opinion de chacun seraient diamétralement opposés. Pour nous donner une chance de retrouver la paix et l’amitié, nous devrions alors accepter de quitter le terrain des idées pour revenir au niveau de nos besoins et de nos sentiments respectifs, comme le préconisent les sages préceptes de la communication non-violente (CNV).
Alors, dans ces conditions, même si nous serons toujours en désaccord sur le plan idéologique, nous aurons au moins pu rétablir le lien qui nous unit au niveau du cœur, à partir duquel l’opposition des idées aura d’autant moins de chance de nous diviser et de nous faire du mal…
Surprise par votre publication
Je n’attendais pas cette analyse de votre part
Bonjour,
Oui, je pense que majoritairement cela fonctionne sauf si la personne en face est volontairement (ou pas) très agressive et refuse tout dialogue constructif.Cette personne ne vise l’instant présent, elle caresse l’espoir de vous convaincre.Selon elle, sa vérité vaut pour vérité universelle. Elle est dans le faire, le mental conditionné, mutilé, à tel point qu’elle confond écoute authentique et altruisme, (l’écoute authentique égal altruisme);La personne dont je parle revendique avec force et véhémence, être un « non altruisme ».
Frédéric insiste, sur le fait d' »être en accord avec soi-même », je peux témoigner d’un immense OUI, il le faut absolument car moi-même, tellement conditionné, j’ai commis l’erreur inverse et pendant très très longtemps. Le jour de la délivrance, je peux dire que c’est miraculeux, l’enfant intérieur ne souffre plus (ou moins, on efface pas des décennies de souffrance d’un coup de patte …) et du coup, le corps physique ne souffre plus(moins …!) et l’on a plus peur .
Pour terminer, j’ insisterais que fort d’ être en accord avec son être profond, il faut cependant se méfier du mental conditionné, contaminé, pollué, celui qui nous empêche de découvrir la joie intérieure ..
Il faut alors chercher le courage pour se libérer de ses chaînes. C’est la méditation qui m’a mis en relation avec une force qui m’a dit « va y, tu en a le droit et même le devoir »…..
Bonjour Jean-Luc,
Il arrive en effet que certaines personnes soient fermées à toute volonté de trouver un terrain d’entente, cette fameuse « conciliation ». Comme me l’a suggéré un jour un de mes Maîtres, il convient alors simplement de couper court à la discussion en adressant simplement un sourire bienveillant à l’interlocuteur, et en gardant le silence aussi longtemps qu’il cherchera à alimenter le conflit. Ne dit-on pas d’ailleurs que c’est toujours le plus intelligent qui cède en premier ? L’intelligence dont il est question ici est bien évidemment synonyme de sagesse ; c’est l’intelligence du cœur, qui détermine la justesse dans le positionnement intérieur, les paroles et les actes.
Sur la question de l’alignement intérieur, vous avez parfaitement raison. Même lorsque l’on ressent que l’on est en phase avec soi-même, il faut rester vigilant. L’ego a vite fait de reprendre le dessus. La « justesse » est un art qui doit se cultiver instant après instant. Relâcher la vigilance, et c’est la (re)chute assurée. D’où l’importance de cette notion d’effort sur soi-même dans la quête spirituelle (voir article l’art du Guerrier du Sacré). Et l’importance du courage également, comme vous le faites remarquer à très juste titre.
Cordialement,
Frédéric