Parmi toutes les informations qui circulent en lien avec la crise sanitaire, voici incontestablement le point de vue qui s’accorde le plus avec ma propre vision des choses. Son auteur, Yogi Navjeet, y décrit très bien le juste positionnement intérieur à adopter face aux événements extérieurs et plus particulièrement face aux manipulations orchestrées par les élites.
La compréhension et l’intégration de ce juste positionnement s’avèrent capitales si l’être humain veut se donner une chance de sortir de la caverne des illusions et réaliser l’unité parmi la diversité. Voici un extrait de son texte :
Mes amis,
S’il vous plaît, arrêtez de m’envoyer des vidéos et autres infos sur le complot mondial. Je suis autant au courant que vous de la situation et je m’informe également.
Et encore une fois, le véritable complot est dans le cœur des êtres. Dès l’instant où vous n’êtes pas en capacité de reconnaître la perfection de l’Univers, de même que la perfection de votre être, vous fomentez le complot primordial dont la situation actuelle n’est qu’une conséquence. Vous êtes la source !
Dès l’instant où vous croyez être des personnes, cela devient vrai et vous souffrez d’être séparés du Cosmos.
Dès l’instant où vous partez en guerre contre l’oppresseur, vous ne pouvez créer la paix, l’harmonie, la concorde.
L’idée qu’il nous faille créer un monde meilleur est un fantasme soutenu par les dictats religieux ou idéalistes. C’est la pire source du terrorisme, celui-là même qui commande l’esprit des puissants et des gouvernements à leurs bottes.
Combattre sur le même plan que les agresseurs est aujourd’hui complètement obsolète. C’est une idée arriérée fondée sur la bêtise humaine.
Est courageux celui qui au-delà du combat fait rayonner son cœur d’une telle force et d’un tel enthousiasme que les armes se transforment en fleurs et les armées en ondoiements de bénédictions. C’est là le courage qui vous est demandé.
Est un vainqueur celui qui maîtrise son esprit, ses peurs et sa colère, car il est apte à engendrer une vague d’amour à laquelle rien ne peut résister.
Est sagace celui qui comprend l’illusion de ce qu’il est et de tout ce qui paraît, qui accepte chaque pensée, désir, émotion pour ce qu’ils sont : le frémissement éphémère et singulier de la totalité, une opportunité joyeuse que l’Univers s’offre à lui-même en guise de célébration.
Bienheureux celui qui engendre dans son cœur et tout autour un Paradis illimitable où viennent s’abreuver les êtres de toutes sortes, princes et gueux mélangés.
Faire sauter les antennes 5G n’est pas suffisant.
Dénoncer n’est pas suffisant.
La désobéissance n’est pas suffisante.Ce sont là des actes insignifiants. L’originalité de notre époque est que le nécessaire n’est désormais plus suffisant. C’est une nouvelle donnée : vous devez choisir entre la surenchère (révolution) et le changement de paradigme (involution). Vous devez choisir entre le nécessaire et l’indispensable.
Or, l’indispensable et le nécessaire sont « à l’intérieur », dans le cœur éveillé. Et le reste ne sera que formalités.
Vous en mourrez peut-être. Et alors ? Qui meurt ?
Source : Facebook
Agir sans agir
Suite au partage de ce post sur ma page Facebook, une personne a posté un commentaire dans lequel elle s’indignait que Yogi Navjeet puisse voir de l’idéalisme et du fantasme dans la volonté de certaines personnes de changer le Système. Si cet idéal est noble en apparence, je comprends toutefois parfaitement ce qu’il a voulu dire, et il a raison, il vaut mieux se méfier des idéaux…
Autant Hitler, Luther King que Gandhi ont pu être perçus comme des idéalistes à leur époque, ce qui vaut également pour des individus comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bill Gates aujourd’hui. Mais ce qui est « idéal » selon un référentiel constitué de valeurs et de croyances déterminées depuis l’enfance par l’éducation, les épreuves de vie, les croyances, les conditionnements, peut venir s’opposer à ce qui est véritablement juste et donc utile à l’épanouissement spirituel de l’humanité.
Partant de là, il y a parfois plus de justesse dans le fait de renoncer à un idéal que de se battre pour le défendre avec détermination et courage. D’une manière plus générale, renoncer à une action peut être plus juste qu’en faire des tonnes au cas où cette action est impulsée par l’ego, avec un attachement au résultat et donc avec un intérêt, ce qui est systématiquement le cas lorsqu’il y a identification à la personnalité.
Si cette personne semblait prendre parti pour les idéalistes, citant également en exemple les rêveurs, les écolos et les complotistes, c’est parce qu’elle considérait que l’équanimité pouvait s’apparenter à de l’immobilisme, à de la passivité, voire à une forme démission ou de déresponsabilisation. Si elle se caractérise par une totale indifférence[1] à l’égard des fruits de l’action, elle n’est pas absence d’action pour autant.
En vérité, tout comme il n’est pas possible de ne pas communiquer, il n’est pas possible de ne pas agir ! Même sans action physique ni pensée, un être agit, par la vibration, la tonalité intérieure qui est la sienne. C’est « agir sans agir[2] », une « action de présence », et c’est précisément là que tout se joue. Notre véritable pouvoir, autant que notre vraie puissance, ne viennent pas de ce que nous faisons ou ne faisons pas, mais de ce que nous sommes lorsque nous le faisons ou ne le faisons pas.
La question n’est donc pas de faire ou de ne pas faire, puisqu’il y a « action » dans tous les cas, mais de savoir si la tonalité vibratoire de l’être est source d’harmonie ou pas, autrement dit si son positionnement est juste ou pas. Si tel est le cas, il peut être tout à fait approprié aussi de dénoncer des complots, des injustices, des mensonges, ou de se battre sur un champ de bataille contre un ennemi. C’est là le sens profond de l’enseignement donné par Krishna à Arjuna, dans la Bhagavad-Gîtâ : « Sois ferme dans l’accomplissement de ton devoir, Ô Arjuna, abandonnant l’attachement au succès et à l’échec. Une telle équanimité est union [avec l’Esprit ou le Soi[3], NDA]. » [4]
Je citerai à ce propos également les paroles d’Annamalai Swâmi, à mon sens très justes : « Si l’on s’établit dans le Soi, l’humanité en bénéficie automatiquement. Une personne établie dans le Soi n’est pas indifférente aux problèmes du monde. Si des problèmes surviennent, une telle personne agira spontanément et apportera la bonne solution à chaque problème. […] Quand on s’est stabilisé dans le Soi, la paix intérieure que l’on expérimente tout le temps s’écoule vers tout le monde. Ce rayonnement naturel guérit et élève l’humanité bien plus que n’importe quelle quantité d’activité physique. Le jnâni[5] est exactement comme le soleil. Le soleil émet lumière et chaleur continuellement et sans discrimination. La nature du jnâni est amour, paix et joie : sans effort il rayonne d’amour, de paix et de joie, et l’univers entier en bénéficie. »[6]
Une révolution intérieure
En affirmant que le véritable complot se trouve à l’intérieur de l’être humain, et que la conspiration des élites visant à contrôler l’humanité en est en quelque sorte le reflet extérieur, Yogi Navjeet soulève un autre point extrêmement important, qui rejoint l’enseignement de certains Maîtres spirituels, selon lequel la réalité extérieure révèle ce qui n’a pas encore été conscientisé et concilié à l’intérieur de soi-même. Si cela s’avère exacte, le fait qu’une oligarchie mentalement malade domine actuellement le monde et le mène tout droit à la catastrophe, est révélateur de l’emprise inconsciente du mal à l’intérieur même du mental collectif humain.
« Ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur comme un destin. » Carl Gustav Jung
Si cela s’avère exacte, alors les manipulations, les mensonges, les complots, la domination sans partage et l’égocentrisme absolu dont se rendent coupables les élites, seraient en quelque sorte la projection extérieure de ce que l’humanité s’inflige à elle-même depuis des siècles voire des millénaires. En effet, l’humanité, refusant collectivement de vivre son Grand Œuvre alchimique, se prive de toute possibilité de conquérir sa liberté intérieure, donnant de facto le pouvoir au monde extérieur d’exercer sur elle son autorité, sa domination. En cela, la mise en esclavage des âmes par le Système et les élites qui en tirent les ficelles, reflète extérieurement ce que l’humanité s’inflige à elle-même en s’identifiant à une structure mentale forte, qui sépare l’Esprit de l’âme. Tant que l’humanité refusera de vivre son apocalypse intérieure, c’est-à-dire le dévoilement permettant la réunion de ce que le diable – en tant que cette structure mentale – a séparé dans sa réalité intérieure, elle permettra au diable d’exister dans sa réalité extérieure, sous la forme des élites perverses, psychopathes.
C’est la raison pour laquelle la plupart des Maîtres spirituels se sont accordés sur le fait que celui qui veut changer le monde doit préalablement se changer lui-même. C’est aussi ce qu’enseignait notamment le penseur indien Jiddhu Krishnamurti :
« Pour instaurer la paix dans le monde, pour mettre fin à toutes les guerres, il faut une révolution dans l’individu, en vous et moi. Une révolution économique sans cette révolution intérieure n’aurait pas de sens, car la faim est la conséquence d’une perturbation économique causée par nos états psychologiques, l’avidité, l’envie, la volonté de nuire, le sens possessif. Pour mettre un terme aux tourments de la faim et des guerres il faut une révolution psychologique et peu d’entre nous acceptent de voir ce fait en face.
Nous discuterons de paix, de plans, nous créerons de nouvelles ligues, des Nations Unies indéfiniment, mais nous n’instaurerons pas la paix, parce que nous ne renoncerons pas à nos situations, à notre autorité, à notre argent, à nos possessions, à nos vies stupides. Compter sur les autres est totalement futile ; les autres ne peuvent pas nous apporter la paix. Aucun chef politique ne nous donnera la paix, aucun gouvernement, aucune armée, aucun pays. Ce qui nous apportera la paix ce sera une transformation intérieure qui nous conduira à une action extérieure.
Cette transformation intérieure n’est pas un isolement, un recul devant l’action. Au contraire, il ne peut y avoir d’action effective que lorsque la pensée est claire, et il n’y a pas de pensée claire sans connaissance de soi. Sans connaissance de soi, il n’y a pas de paix. »[7]
[1] L’équanimité est d’ailleurs parfois appelée « sainte indifférence ».
[2] Wei-wu-wei, dans la tradition taoïste.
[3] Tel est le sens du mot sanskrit Yoga, qui signifie précisément « union ».
[4] Chapitre 2, texte 48.
[5] Dans l’hindouisme, le jnâni est l’être qui connaît le Soi (jnâna = connaissance).
[6] Comme une montagne de camphre, Éditions Nataraj, 1996, p.127.
[7] La Première et Dernière Liberté, Éditions Le Livre de Poche, 1995, p.203.