Le Cours du Vivant

Cours n°43 - La quête spirituelle et ses pièges

La quête spirituelle et ses pièges

Théorie

Le déclin du monde moderne semble créer les conditions propices à un réveil des consciences puisque l’on observe un peu partout un intérêt grandissant pour tout ce qui touche à la spiritualité, au développement personnel, à l’éthique, à l’écologie, à l’égalité, au respect des animaux et des végétaux, etc.

Pour s’en convaincre, il suffit de constater la place de plus en plus large occupée par les ouvrages qui abordent ces thématiques dans les rayons des libraires.

Beaucoup de personnes se tournent vers la spiritualité, sans doute déçues par les valeurs hédonistes promues par la société de consommation ou également parce qu’elles en ressentent l’appel profondément en elles suite à une épreuve, une prise de conscience importante ou une expérience mystique [1].

Si cette ouverture spirituelle est une excellente chose puisqu’elle ouvre également l’être à la possibilité de l’Éveil ou initie chez lui plus simplement une dynamique de guérison intérieure et de réconciliation avec lui-même et avec son entourage, il faut toutefois se montrer prudent car l’irrésistible élan qui peut pousser une personne à vivre davantage sa vie en adéquation avec sa vraie nature n’aboutit pas toujours aux résultats escomptés. C’est même parfois tout le contraire qui se produit car il existe beaucoup de pièges et d’illusions dans le « domaine » de la spiritualité, qui est devenu un « business » comme un autre dans ce système capitaliste qui récupère à son profit tout ce qui est susceptible de faire de l’argent…

En effet, la spiritualité n’est pas épargnée par le consumérisme ambiant ; elle est désormais devenue un produit de consommation comme un autre.

Dans toute cette « jungle » de techniques, de livres, de cours et de formations, il est ardu de s’y retrouver et de ne pas s’égarer. Cela d’autant plus que les véritables maîtres spirituels ne courent pas les rues et qu’il est difficile, au départ de la démarche, d’être suffisamment au clair avec soi-même pour « sentir » ce qui est juste et bon pour soi. Il est en effet difficile de ne pas adhérer à des croyances et à des doctrines qui peuvent mener dans des voies de garage même si, dans l’absolu, il n’y a pas véritablement d’erreurs dans ce domaine puisque celles-ci sont autant d’occasions d’apprendre et donc d’évoluer, à condition bien sûr d’avoir la sagesse et la force de volonté suffisantes pour ne pas les répéter inlassablement. Comme le dit l’expression : « L’erreur est humaine, mais persévérer [dans l’erreur] est diabolique ».

Si la démarche spirituelle est simple puisqu’il suffit de se placer dans le juste positionnement intérieur (celui de la « bienveillante neutralité » ou équanimité) pour que la « mue » de l’être puisse se produire graduellement, ce processus progressif est long et difficile, non seulement à cause des résistances intérieures et de toutes les stratégies d’évitement dont se sert le mental pour éviter d’avoir à faire face aux remontées émotionnelles désagréables qui accompagnent inévitablement cet état d’accueil et de lâcher-prise, mais aussi à cause de tous les pièges, illusions, doutes, idées reçues et croyances farfelues que l’on peut y rencontrer et qui sont autant d’obstacles qui rendent la progression sur la voie spirituelle plus ardue qu’elle ne l’est déjà.

Si, tout au long du Cours du Vivant, j’ai pris soin de décrire avec autant de détails la nature du positionnement intérieur qui permet au filtre structurel mental de devenir de plus en plus transparent et en conséquence de permettre à la lumière du pur Esprit d’illuminer toujours plus profondément la conscience de l’être ainsi que sa personnalité, c’est parce qu’il s’agit à mon sens du cœur même de la pratique spirituelle ; c’est en effet en immobilisant la conscience de l’être dans l’invariable milieu grâce à l’effort d’attention, que la lumière spirituelle peut s’y réfléchir et l’illuminer, réalisant ainsi progressivement la catharsis psychique qui permettra au potentiel de vitalité et de créativité de l’âme d’être actualisé, en vue de son épanouissement, de son éveil.

Pour se donner toutes les chances de réaliser ce travail d’illumination intérieure dans les bonnes conditions, il est également important d’être au clair sur les principales illusions, croyances irrationnelles et idées fausses qui peuvent exister au niveau de la structure mentale et qui peuvent nous induire en erreur autant que nous faire perdre un temps précieux sur ce chemin du retour à Soi.

C’est pourquoi, dans cette partie théorique, je vous présenterai ce que je considère comme les principaux pièges et obstacles de la quête spirituelle.

La croyance du non-effort

Sur le plan absolu, nous sommes déjà un avec l’Esprit et il n’y a donc rien à ajouter ni à retrancher à ce que nous sommes intrinsèquement. En revanche, sur le plan relatif, notre identification à la personnalité et plus particulièrement aux schémas de fonctionnement inhérents à la structure mentale, crée un voile de séparation qui nous empêche d’en faire l’expérience, tout comme un mur nous empêcherait d’apercevoir la lumière (symbole de félicité et de connaissance), en plus de nous maintenir dans l’ombre (symbole de souffrance et d’ignorance).

S’il n’y a donc rien à faire pour créer, atteindre ou parfaire ce qui est déjà là, en notre cœur et en toute chose, il y a tout à faire, en revanche, pour empêcher que le voile structurel mental ne s’interpose entre « soi-même » et la lumière du Soi divin que nous sommes en essence.

Tout l’enjeu de la quête spirituelle se situe-là, et uniquement là !

Cette vérité selon laquelle notre nature essentielle est divine et que nous sommes déjà réalisés sur le plan absolu, a donné naissance à la croyance pernicieuse selon laquelle il n’y aurait rien à faire pour s’éveiller. Cela est évidemment faux, car s’il n’y avait vraiment rien à faire, nous serions tous éveillés et ce monde serait beaucoup plus joyeux.

Pour être tout à fait clair, l’effort qui doit être accompli se situe au niveau de la conscience individuelle et il s’agit d’un effort d’attention, grâce auquel cette même conscience peut se placer dans l’équilibre parfait, dans un espace d’immobilité où sont neutralisées les impulsions d’attraction et de répulsion.

Là où il n’y a pas d’effort à faire, c’est pour produire l’épanouissement de l’âme car c’est l’âme elle-même qui produit les efforts utiles à l’éveil de ses énergies, tout comme la plante fait l’effort de croître par ses propres moyens du moment où les conditions nécessaires à sa croissance sont réunies.

En d’autres termes, l’être conscient doit faire l’effort de fournir à l’âme ce dont elle a besoin pour s’éveiller et, dans ces conditions, en retour, c’est la force vitale de l’âme qui fournira les efforts pour qu’elle puisse croître et offrir ses qualités et vertus au monde.

S’il est donc juste de dire qu’il n’y a pas d’effort à faire pour produire l’éveil de l’âme et, au terme de ce processus graduel, l’Éveil spirituel de l’être, il faut toutefois bien préciser que l’âme ne peut s’éveiller si elle n’est pas considérée, accompagnée et « nourrie » par la lumière spirituelle que « canalise » une conscience équanime, alignée sur la Volonté divine.

Le syndrome du sauveur

Beaucoup de gens considèrent la spiritualité comme une dimension dissociée de la matière. En vérité, il n’en est rien, car la spiritualité englobe tout, absolument tout, y compris le monde physique et tout ce qui s’y trouve.

Vivre spirituellement est un positionnement intérieur qui participe à l’épanouissement de l’âme vivante. Il ne s’agit donc pas de regarder vers le Ciel en étant déconnecté de la réalité de ce monde, mais faire en sorte que cette réalité soit le plus possible l’expression de l’harmonie, de l’ordre et de l’équilibre.

Selon cette définition, on ne peut pas vivre une spiritualité authentique si l’on néglige l’âme et le corps, avec pour seule et unique objectif la transcendance. C’est le piège dans lequel peuvent tomber certaines personnes en s’engageant sur la voie de la « non-dualité », comme nous le verrons un peu plus loin.

Aussi, à trop tourner son regard vers les « hautes sphères » pour y chercher un contact avec des êtres de lumière, des guides, des maîtres ascensionnés ou des entités angéliques, on risque également de perdre l’équilibre. Bien souvent, celles et ceux qui croient sincèrement pouvoir obtenir de l’aide des plans subtils se bercent d’illusion car c’est leur mental qui leur joue des tours. À ce niveau, il est facile de s’auto-suggestionner en adhérant à des croyances et de s’y accrocher fermement parce qu’elles procurent un apaisement, de l’espoir, du réconfort. Dans la plupart des cas, ce ressenti agréable n’est en principe que superficiel et aucun travail n’a lieu en profondeur.

Aussi, l’ego peut se sentir missionné pour lutter contre les « forces du mal » en ce monde. En se tournant vers la « lumière », il ressentira un contraste d’autant plus marqué avec tout ce que le monde peut comporter de ténébreux ou de chaotique. S’identifiant à l’image valorisante du « guerrier de lumière », l’être partira en guerre contre le Système, y dénonçant les perversions, les manipulations, les injustices et tout ce qui s’oppose à son idéal de paix, de fraternité, de bonheur, d’abondance et de partage. C’est ainsi qu’il mêlera quête spirituelle et lutte anti-Système, sans se rendre compte que ces deux démarches ne font pas bon ménage et peuvent même s’avérer antinomique puisque, s’il n’est pas suffisamment détaché, la dynamique de la lutte va venir « nourrir » en lui colère, révolte et indignation, renforçant de ce fait l’emprise des impulsions contraires dans sa psyché. Justifiant son combat au nom d’une noble cause – la lutte du « bien » contre le « mal » –, la personne va y investir beaucoup d’attention et d’énergie, tournant l’attention vers l’extérieur et projetant sur le monde ses propres ombres, ce qui renforcera en elle l’illusion de s’alléger alors qu’en vérité, il n’en sera rien. En effet, tant que la racine du « mal » n’aura pas extirpée en elle par la dynamique de la conciliation des opposées, la personne n’aura de cesse de décharger ses ombres sur le monde extérieur, dans la stratégie du « bouc émissaire » qui relève de la logique binaire. Le monde prendra alors la forme d’un lieu plus ténébreux encore qu’il ne l’est déjà, avec entités démoniaques, des fous, des psychopathes et des crapules partout.

C’est un piège duquel la personne aura de la peine à s’extraire, et ce d’autant plus qu’elle tire de la reconnaissance de cette identité valorisante du « sauveur » qui aide les autres à se libérer de leurs illusions et de l’emprise des élites qui les maintiennent prisonnières de la matière. Mais comment un aveugle pourrait-il guider d’autres aveugles ? Même si cette personne est tout à fait consciente du monde chaotique dans lequel elle vit, elle n’en est pas sortie pour autant (spirituellement parlant). Si elle souhaite vraiment sauver les autres et le monde, elle doit donc d’abord en sortir. Alors, seulement, elle pourra vraiment libérer les autres de leur condition de prisonniers, à la manière du philosophe de Platon, redescendant au fond de la caverne après avoir atteint l’illumination.

« Des millions de gens mangent du pain, mais peu connaissent tout sur le blé. Cependant, seuls ceux qui savent peuvent améliorer le pain. De même, seuls ceux qui connaissent le soi, qui ont vu au-delà du monde, peuvent améliorer le monde. Pour l’individu, leur valeur est immense car ils sont le seul espoir de salut. Ce qui est dans le monde ne peut pas sauver le monde : s’il est réellement important pour vous de sauver le monde, sortez-en [2]. » Nisargadatta Maharaj

L’esprit de comparaison

L’ego peut donc tirer profit du domaine de la spiritualité pour se construire une identité valorisante, au travers de laquelle la personne va se considérer comme privilégiée, élue, « à part », supérieure au commun des mortels qui est encore ignorant des « réalités spirituelles ».

En vérité, c’est le plus souvent un subtil mécanisme d’évitement de l’ego qui lui permet de rester bien en place tout en ayant l’impression qu’un travail d’allègement a lieu, sans avoir eu à faire le moindre effort pour cela, ce qui est d’ailleurs très souvent la preuve que l’ego est aux commandes de la démarche. Donnant parfois l’impression d’être « perchée », la personne s’est construite une prison mentale avec de jolis barreaux colorés de laquelle il lui sera bien difficile de sortir, tant elle est persuadée qu’elle est dans la « vérité » et tant elle tient à l’identité valorisante qu’elle s’est construite.

Dans ces conditions, l’être se sert de la spiritualité comme il se servirait de toute autre activité profane. C’est même encore pire puisqu’il se persuade d’être sur la « bonne voie » au seul motif qu’il adhère à une vision du monde où la spiritualité occupe une position centrale.

L’image valorisante à laquelle il est attaché est d’autant plus pernicieuse qu’elle exacerbe la tendance de l’ego à comparer ce qu’il est avec ce qu’il devrait être. Cet « esprit de comparaison », qui procède des impulsions d’attachement et de rejet à l’intérieur de la psyché, est par nature opposé à l’accueil inconditionnel de la réalité telle qu’elle est en lui-même, une réalité qui est, au début de la quête spirituelle, duelle, c’est-à-dire lumière et ombre.

C’est ainsi que l’être va approfondir la dualité entre d’un côté la lumière symbolisée par cette image d’Épinal à laquelle il va chercher à correspondre, qui peut être celle d’un saint, d’un « éveillé », d’un maître spirituel, d’une entité angélique, d’un prophète, etc., et de l’autre, tout ce qui s’écarte de cette vision idéalisée de lui-même, édulcorée et exclusivement lumineuse. L’être aura ainsi simplement transposé les stratégies de compensation et d’occultation habituelles qu’on rencontre chez le commun des mortels, à sa quête spirituelle. Au travers de cette dynamique, il ne cherchera pas à « rassembler ce qui est épars » en lui-même, autrement dit à redevenir « entier », à mais creuser davantage encore le fossé qui sépare sa nature supérieure de sa nature inférieure, démarche anti-spirituelle et proprement diabolique au sens étymologique du terme. N’est-ce pas la plus terrible des illusions que celle qui nous porte à croire qu’on évolue alors qu’on ressert subtilement davantage encore les chaînes de la dualité en soi-même ?

Le piège est souvent si bien « serré » par l’ego lui-même que si cette personne est mise face à ses illusions par quelqu’un qui voit clair, il est très probable qu’elle active ses mécanismes de défense pour éviter d’être mise face à l’évidence que cette identité valorisante repose en vérité sur des idées fausses, des mécanismes d’évitement et des illusions.

C’est un mode de fonctionnement que l’on rencontre fréquemment au sein de mouvements sectaires déviants, où les adeptes protégeront par tous les moyens leurs illusions en prêtant de mauvaises intentions à toute personne qui souhaiterait les aider à retrouver le sens des réalités.

Pour éviter de tomber dans cet écueil, il est impératif de faire preuve de bon sens, d’entraîner son esprit critique et d’avoir l’humilité de remettre en question nos croyances quand la réalité nous met face à l’évidence qu’elles ne nous aident pas à évoluer vers davantage de joie, de paix intérieure et de liberté d’être pleinement soi-même, ce qu’elle finit toujours par faire, inévitablement, et fort heureusement !

Comme le dit la sagesse populaire : « on reconnaît l’arbre à ses fruits ».

Considérer toutes les dimensions

Si aucune dimension de l’être n’est à négliger puisque l’harmonie ne peut être que le résultat de l’équilibre entre toutes les dimensions qui le constituent, les mesures à prendre pour que chacune d’elles soit en équilibre ne sont pas égales en termes d’impact. À ce niveau, et d’une manière très générale, il est possible d’établir une hiérarchisation des mesures selon leurs effets sur le corps et l’âme, selon un ordre d’importance croissant :

  • Prendre soin de sa nourriture. Manger de manière équilibrée, si possible des aliments naturels (sans produits chimiques, sucre ajouté, sel ajouté, etc.), sans négliger non plus la mastication ;
  • Prendre soin de l’eau qu’on boit et avec laquelle on est en contact (provenance, énergie vitale, acidité/alcalinité). Nous sommes composés à 70 % d’eau, et celle-ci se laisse facilement « programmer » par les énergies ambiantes et par… nos propres pensées (ce qui vaut également pour les aliments solides [3]) ;
  • Prendre soin de sa respiration. La respiration peut guérir ou rendre malade, selon son amplitude et son rythme. Pour favoriser la santé sur tous les plans, elle doit être la plus profonde possible, afin que l’expiration permette l’élimination des déchets gazeux, et que l’inspiration apporte l’oxygène mais aussi le prāna nécessaire au bon fonctionnement de l’anatomie subtile ;
  • Prendre soin de ses pensées. L’« hygiène mentale » se révèle absolument indispensable, en cultivant des pensées vibratoirement élevées. Il peut s’agir de pensées de gratitude, d’amour, de bénédiction, de compassion, etc. Mais aussi, et surtout, les pensées doivent idéalement être concentrées sur tout ce qui est utile à l’épanouissement de l’âme dans la voie qui est la sienne, afin d’éviter la dispersion dans des activités qui s’en écartent et dans des schémas mentaux qui renforcent l’illusion de l’ego séparé (médisance, haine, jugement, intolérance, etc.). Le travail d’ensemencement du subconscient avec la pensée utilisée comme symbole, est également très utile.
  • Prendre soin de sa méditation. Si la méditation n’est pas la seule dimension à considérer pour établir l’équilibre sur tous les plans, elle est incontestablement la plus importante en termes d’impact, et de loin. Quelques secondes seulement passées dans l’état d’équanimité ouvrent la porte de l’âme et permettent à la lumière spirituelle de l’infuser. Cette « infusion » procure une impression de bien-être, de calme, de douceur, voire d’euphorie parfois, et l’onde d’amour qui en est la cause s’imprègne dans toutes les dimensions de l’être, des plus subtiles aux plus denses, favorisant la catharsis de l’âme.

Si la méditation est à ce point fondamentale, vitale même dans l’optique de la quête spirituelle, c’est qu’elle nous permet d’établir un « contact » avec la Source de notre être, et de nous laisser imprégner par son essence, lumineuse.

Ce contact nous permet non seulement de nous ressourcer et de nous recharger en énergie, mais également de nous placer dans un état d’être qui clarifie le lien qui nous unit à notre âme. Lorsque le brouhaha habituel du mental se calme, il est en effet plus facile de laisser venir les impressions, les images, les rêves, qui existent en notre cœur et dont la prise en compte est absolument nécessaire pour permettre la catharsis de l’âme et, à travers elle, l’individuation de l’être, soit la reconquête de son unité intérieure.

Les illusions de la non-dualité

Si la méditation n’est utilisée que pour « faire le vide » et que les élans de vie de l’âme ne sont pas considérés par l’être qui voit ce « vide » comme une fin en soi, la méditation devient une fuite. C’est pour cette raison que l’éminent psychanalyste Carl Gustav Jung utilisait pour lui-même la méditation en parallèle à un travail de nature psychologique, centré sur son âme.

Si la quête spirituelle vise bien entendu la réalisation du Soi ou pur Esprit (raison pour laquelle elle est dite « spirituelle »), ce n’est donc évidemment pas pour négliger les deux autres dimensions de l’être qui sont l’âme et le corps [4]. Toute forme de quiétisme s’apparenterait à une démission ou à une fuite relativement à la fonction de l’être qui est de servir de tuteur à l’âme pour lui permettre de s’épanouir et d’atteindre la plénitude de ses facultés psychiques, exactement comme le ferait le jardinier par rapport à une fleur sur le plan physique. Pour cela, il est nécessaire d’en considérer les besoins vitaux ainsi que les « rêves », et de les satisfaire autant que possible. Car ce n’est qu’en vertu de cet épanouissement des énergies de l’âme que l’être peut véritablement incarner l’Esprit ou, ce qui revient au même, unir le Ciel et la Terre.

On comprendra donc que les enseignements aujourd’hui très répandus selon lesquels « il n’y a rien à faire [5] », dispensés sans faire la distinction entre le plan absolu et le plan relatif, risquent d’induire gravement en erreur le chercheur et de l’engager dans une voie de négation de son âme et de son corps. Il aura beau décréter que la souffrance de son âme et son état de décrépitude physique sont des illusions par rapport au Soi qui seul est réel, les conséquences de sa démarche n’en seront pas moins réelles sur leurs plans respectifs, et cette négligence aura évidemment des conséquences karmiques qui seront comme autant d’obstacles supplémentaires jonchant le chemin de l’être, qui aura donc rendu sa tâche plus compliquée qu’elle ne l’est déjà.

Un autre piège qui découle d’une compréhension erronée de la doctrine de la « non-dualité », vient de la croyance que le bien et le mal n’existent pas et que, par conséquent, le chercheur n’a pas à se soucier de s’imposer un code moral ou un code de conduite [6].

Si le monde manifesté relève de l’illusion par rapport au Soi qui seul est réel, il n’en demeure pas moins régi par des Lois qui participent à l’harmonie, à l’ordre et à l’équilibre sur les différents plans d’existence qui le constituent. Si l’être transgresse ces Lois dans un sentiment d’impunité en considérant que sa personnalité, tout comme le bien et le mal, n’existent pas par rapport au Soi (ce qui est vrai dans l’absolu mais pas sur le plan relatif, comme nous l’avons vu), il va non seulement devenir un facteur de disharmonie pour le monde qui l’entoure, mais également un danger pour lui-même puisqu’il va également renforcer ses conditionnements mentaux et donc son karma, rallongeant d’autant le chemin qu’il doit parcourir pour parvenir à son but qui est l’incarnation de l’Esprit.

Trouver sa propre voie

Il est bien naturel au départ de la quête spirituelle d’avoir un modèle, une source d’inspiration, comme peut l’être un Yogi, un saint, un maître Zen, ou peut-être un ami plus avancé que soi sur le chemin.

Ces êtres peuvent représenter à nos yeux un idéal de pureté, de vertu, de sagesse et de maîtrise de soi que l’on aimerait également pouvoir incarner. Nous pouvons également être admiratifs de leur mode de vie et de leurs capacités. De toute évidence, ces êtres rayonnent quelque chose de lumineux qui nous donne envie d’être comme eux.

L’esprit de comparaison peut toutefois constituer un piège s’il nous amène à juger négativement tout ce qui, en nous-mêmes, pourrait ne pas correspondre à l’idéal de perfection que ces êtres incarnent à nos yeux (souvenons-nous à ce titre que la perfection sur le plan spirituel est plus un positionnement intérieur qu’un résultat ou qu’un état d’accomplissement sur le plan de la forme).

Aussi, il faut prendre garde de ne pas trop vouloir leur ressembler, au risque de sacrifier la singularité de notre personnalité. Notre âme a une voie qui lui est propre, et marcher dans les traces des autres ne peut que nous faire dévier du seul et unique chemin qui peut nous conduire à la réalisation intégrale de nos possibilités d’expression : le nôtre.

Nous avons tous une raison d’être, une passion, une vocation qui nous sont propres et la quête spirituelle ne devrait servir à rien d’autre qu’à nous permettre de les découvrir et de nous y épanouir pleinement. Soit dit en passant, c’est la raison pour laquelle, de ce point de vue, il n’y a pas vraiment de différence entre la spiritualité et le développement personnel.

Il en va de même pour les pratiques spirituelles et pour la présence d’un maître à nos côtés. S’il peut être nécessaire au départ d’être initié à des techniques sûres et de bénéficier de l’expertise d’un maître qui a fait une partie du chemin et qui en connaît les difficultés pour les avoir rencontrées et surmontées, il faut à un moment donné oser sortir du cadre que ce maître a imposé pour voler de ses propres ailes, une fois bien sûr que l’assise sera suffisamment stable et les connaissances suffisantes pour être autonome.

Il conviendra alors de trouver notre propre voie, en adaptant les techniques à notre sensibilité. C’est ce qui explique pourquoi tous les maîtres spirituels qui ont transmis les techniques et voies de réalisation spirituelle qui font encore aujourd’hui référence, les ont créées à partir de leur propre expérience, pour eux-mêmes d’abord, avant d’en faire bénéficier les autres.

« Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. Mieux vaut périr dans sa propre loi : il est périlleux de suivre la loi d’autrui » Bhagavad-Gītā, III, 35

La dissolution des illusions de l’ego

Il ressort des chapitres précédents que l’âme (ou la personnalité) n’ont pas à être sacrifiées durant la quête spirituelle. Ce qui est à sacrifier, c’est l’illusion d’être un ego séparé et tous les mécanismes de fonctionnement inhérents à la structure mentale qui empêche l’âme d’être pleinement elle-même et donc de s’épanouir dans toute la plénitude de sa nature.

Il s’agit de renoncer à tout ce que l’être n’est pas pour qu’il puisse incarner ce qu’il est véritablement par essence. Il s’agit en somme de devenir pleinement « soi-même », libéré de tous les artifices, conditionnements et formatages qui faisaient de soi un vulgaire objet, un « homme-machine » fonctionnant uniquement sur la base de programmations implantées par la société, la famille, les mémoires héritées, la culture, etc.

Une difficulté que rencontrent certains chercheurs au début de la quête spirituelle est justement cette impression de sacrifier leur personnalité et de perdre en quelque sorte leur identité. Il est vrai que la pratique ou l’ascèse, si elles sont efficaces, vont avoir pour effet de détruire tout un édifice de croyances, y compris identitaires, que l’être s’était construit. Mais il s’agit alors de la destruction d’une fausse image de soi, et non de la personnalité en tant que telle qui ne va évidemment pas disparaître, mais se transformer, à la manière de la chenille qui va devenir papillon pour ensuite quitter sa chrysalide et prendre son envol.

Le fait de renoncer à tout ce qui compose l’identité égotique illusoire peut être un passage difficile, douloureux. C’est là où il va être nécessaire de garder le cap en suivant un code de conduite juste et noble en appliquant les principes fondamentaux de la démarche spirituelle.

Une telle conduite offre des repères sains et un cadre qui sécurise. Cela permet en outre d’intégrer graduellement l’état de conscience spirituel à la vie matérielle, profane, avec tout ce qu’elle implique en termes de contraintes, de devoirs et d’interactions avec les autres.

La quête spirituelle a pour effet de dépouiller l’être de ses conditionnements mentaux égotiques pour favoriser l’incarnation en lui de sa véritable Identité spirituelle, le pur Esprit.

S’il se libère de sa fausse identité égotique, ce n’est donc pas pour rester « vide » et inerte bien entendu, mais intégrer en lui-même sa véritable nature, ce qui correspond à une renaissance : l’être naît de nouveau en tant que « je suis », libéré de l’illusion de la séparation propre à l’ego immature. En conséquence, il devient ce qu’il est par essence, essence que sa personnalité et son caractère exprimeront d’autant mieux qu’il aura vécu toutes les étapes de sa transformation, de sa « mue » intérieure.

C’est véritablement une mort de l’ancien pour renaître au nouvel état. J’ai cité la métaphore du papillon ayant renoncé à sa condition de chrysalide pour pouvoir prendre son envol. C’est également l’image du prisme devenu transparent et pur, symbolisant la personnalité purifiée, rendue ainsi apte à canaliser la lumière spirituelle sans la voiler, pour manifester grâce à elle le rayonnement du Soi sur tous les plans de l’existence manifestée.  

Pouvoirs psychiques, orgueil et folie

Suivre sa propre voie et devenir véritablement soi-même implique de ne pas se compromettre, de ne pas « vendre son âme » pour être reconnu et considéré comme un « être spirituel », avec les honneurs et les avantages matériels qui peuvent potentiellement en découler.

Malheureusement, beaucoup ont tendance à s’enorgueillir d’avoir développé des facultés psychiques. C’est le cas de certains faux gourous, qui profitent de leur charisme, de leurs connaissances ou de leurs pouvoirs pour imposer leur « vérité » et abuser de la naïveté des êtres fragiles qui manquent de discernement.

Tombent également dans ce piège certains « médiums » qui ont un intérêt à faire croire qu’ils sont dotés de la capacité d’interagir avec des consciences situées sur les plans subtils. Lorsqu’elle n’est pas purement et simplement le produit des croyances mentales et de l’auto-suggestionnement du prétendu « médium » (ce qui est beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit [7]), la médiumnité n’a rien de vraiment extraordinaire puisqu’elle détermine simplement la capacité d’un être à établir un contact avec sa propre guidance intérieure et à orienter ses pensées, ses paroles et ses actes en fonction d’elle.

Rien d’extraordinaire là-dedans en effet puisque cette faculté se manifeste simplement par un élan spontané qui s’exprime sans que l’on sache d’où cela vient et qui n’a évidemment pas besoin pour cela que l’être se place dans un état de conscience particulier. Cela se fait naturellement et le phénomène peut se produire 24h sur 24h. En fin de compte, cela n’est rien de plus qu’une faculté tout-à-fait naturelle qui témoigne des progrès de l’être sur la voie spirituelle, dans la mesure où cette faculté est la conséquence d’un état plus avancé de lâcher-prise et donc d’une grande fluidité intérieure.

Les maîtres spirituels ont toujours mis en garde sur le piège que représente l’attachement aux pouvoirs psychiques et à la valorisation que l’on peut en tirer dans la mesure où ils sont associés à un certain degré d’avancement spirituel.

En vérité, si l’éveil des énergies de l’âme en rapport à un travail spirituel spécifique peut effectivement permettre l’acquisition de certains pouvoirs psychiques, c’est la capacité d’y renoncer pour rester uniquement aligné sur la Volonté divine qui détermine l’évolution spirituelle d’un être de même que le degré de purification de sa psyché [8], et non ses pouvoirs psychiques ou ses facultés extrasensorielles.

L’un des obstacles les plus redoutables qui attend le chercheur est sans aucun doute l’« orgueil spirituel », de même que le risque de basculer dans la folie, ce qui n’est pas aussi rare qu’on pourrait le croire pour ceux qui veulent sauter des étapes et qui ne respectent pas le rythme d’intégration naturelle de certaines énergies. Voici quelques explications pertinentes à ce sujet, données par Érik Sablé :

« Pour celui qui a réussi à s’intérioriser, un des deux principaux obstacles est effectivement “l’exaltation du moi”.

Nourri par l’énergie dégagée par l’ascèse, le “moi” peut se reformer avec une vigueur nouvelle. Alors l’orgueil prend une forme subtile. Il envahit entièrement l’esprit du disciple, l’aveugle, l’égare et il se croit le centre du monde. Il pense avoir vécu l’ultime expérience spirituelle. Il peut même s’imaginer missionné, élu, d’une façon ou d’une autre.

C’est le fantasme enfantin d’omnipotence qui se manifeste à nouveau. Le chercheur égaré ne voit plus l’immensité de la vie qui s’exprime par une multitude de sages, de saints et de maîtres, qui tous expriment une facette différente de la divinité. Et l’auteur anonyme des Méditations sur les 22 arcanes du tarot a raison de souligner que l’inflation du moi est l’obstacle central sur la voie, “le risque principal que courent tous ceux qui cherchent l’expérience de la profondeur…, la plus grande épreuve des occultistes, ésotéristes, mages, gnostiques et mystique” (p. 197-198).

L’autre obstacle est un excès de feu. L’être est brûlé. Il ne peut plus s’arracher à ses états intérieurs. Il est pris, possédé par l’ivresse divine, ébloui par la lumière et il se comporte effectivement comme un homme sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, devenu indifférent à la réalité quotidienne.

Le feu était trop intense pour sa capacité de réception. L’être n’était pas suffisamment structuré, enraciné dans la terre pour recevoir l’éclatante présence du “Soi” et il s’est dissocié.

Cet état correspond à l’explosion de l’Athanor décrite par les textes alchimiques. Elle empêche l’œuvre de se poursuivre jusqu’à son accomplissement. La conscience se défait dans la grande totalité “comme la goutte d’eau dans l’océan”. Et la perte est souvent irréparable…

D’un côté, nous avons donc un extrême durcissement, un excès de terre où le centre égotique en sort renforcé. De l’autre une dissolution de toute limite, un excès d’eau. Dans les deux cas il y a déséquilibre. L’union du “ciel et de la terre”, qui demande une lente transmutation des pensées, des émotions et du corps et leur fusion progressive avec le centre christique, ne peut se faire [9]. »

Quelques citations à méditer

« La réalisation dépend en fait de la qualité du réceptacle, de sa plus ou moins grande transparence, de sa capacité à intégrer la lumière. » Érik Sablé

« À ma connaissance, il n’existe aucun Yoga ou recherche spirituelle sans Yamas et Niyamas. Cela a même été défini il y a plus de 2500 ans dans les Sutras de Patanjali. » Patrick Mel

« Les pratiquants qui continuent à mettre leurs espoirs en cette vie, en songeant à leur carrière, à leur gloire personnelle (souvent établie par le moyen vulgaire de la jalousie et du mépris d’autrui), sont purement et simplement dans l’erreur et le matérialisme spirituel le plus grossier. » Bernard Fréon

« Abstiens-toi de tout acte nuisible, cultive les actes bénéfiques, purifie ton esprit – tel est l’enseignement des êtres Illuminés. » Le Bouddha

Pratique

À de multiples reprises il a été question du sens de l’effort sur la voie spirituelle. Sans un effort pour maîtriser l’attention, celle-ci se laisse captiver par les modes de fonctionnement automatique de la nature inférieure, maintenant l’être sous l’emprise de la structure mentale et des samsāra et vāsanā dont elle est constituée. Ceux-ci déterminent alors ses pensées comme ses actions sur la base des impulsions d’attraction et de répulsion. Dans ces conditions, l’être n’exerce pas son libre arbitre mais fonctionne sur la base du déterminisme, en fonction de ses programmations, donc de son passé. Il ne peut agir à partir de la justesse et de la fluidité qui seules lui permettraient de s’adapter parfaitement aux exigences imposées par les circonstances en l’instant présent. 

Si cette fluidité et cette justesse sont naturelles dans les premiers mois de l’existence de l’être, elles sont rapidement remplacées par les automatismes issus des formatages extérieurs (éduction, culture, société, etc.) et des événements traumatisants qui auront pour effet de raviver les samsāra et vāsanā transmis par la voie transgénérationnelle.

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[1] Ce cas de figure est plus fréquent que l’on pense car rares sont ceux qui se sentent libres d’en témoigner librement, ayant très certainement peurs de passer pour des fous ou des « illuminés ».  

[2] Je suis, Éditions Les Deux Océans, 1982, p. 222.

[3] Voir le cours 17, chapitre « Préparation et déprogrammation ».

[4] Il y a bien sûr des exceptions à cette règle. Il est arrivé à certains êtres de se retirer complètement afin de pouvoir consacrer tout leur temps à la méditation, et ce parfois au cours de très longues périodes. Dans tous les cas, il s’agit d’une réponse à un appel du Soi divin et l’être n’a pas d’autre choix que de s’abandonner totalement. Ce fut le cas par exemple de Rāmana Maharshi, qui médita trois années durant lesquelles il resta la plupart du temps immobile physiquement, les yeux fermés, ne se nourrissant que par l’intermédiaire des âmes charitables qui venaient lui donner à manger. Ce fut pour lui une période d’ascèse très intense qui lui permis de purifier sa psyché des samskāra et vāsanā résiduels (alors même que le Soi était déjà réalisé chez lui, Réalisation du Soi et catharsis psychique étant deux choses différentes…). Dans ce cas précis, il y a un retrait des sens (pratyahara, en sanskrit) et toute l’attention de l’être est en quelque sorte retournée sur elle-même, ce qui fait qu’il n’y a plus chez lui aucune conscience des phénomènes et que, dans ces conditions, il n’est évidemment plus possible de vivre une vie normale en interagissant avec les autres.

[5] Voir le cours 42, chapitre « Le Néo-Advaïta et ses pièges ».

[6] Voir le cours 43, chapitre « Une conduite juste et noble ».

[7] De plus en plus d’êtres affirment entrer en contact avec des « galactiques », des « anges », des « guides ». Dans la grande majorité des cas, le message vient du mental du médium et non d’une autre entité, même lorsque celui-ci prétend recevoir la guidance de son propre Soi ou Moi suprême. Quand il y a une réelle « guidance » qui survient réellement, on n’est absolument pas capable de savoir d’où cela vient. Cela jaillit spontanément comme une évidence, et évidemment aucune « entité » ou « Conscience profonde » ne prend le temps de se présenter pour dire que cela vient d’elle. Il convient donc d’être prudent par rapport à tout message transmis par une personne qui prétend être le canal ou le « messager » d’un être de lumière, de son propre Soi (ou du vôtre !), d’anges, de guides, de consciences extraterrestres ou que sais-je ! Il n’est pas difficile de comprendre qu’il est valorisant pour l’ego de faire croire aux autres comme de se faire croire à soi-même que l’on est en contact avec des consciences supérieures. C’est une manière de se donner de l’importance, de rendre un discours séduisant et crédible (si c’est un « ange » ou un « être supérieur » qui le dit, cela doit être vrai !), et de susciter une forme d’admiration voire de fascination autour de sa petite personne (les pouvoirs psychiques étant bien évidemment mieux perçus que les tares de l’ego…), cela avec l’avantage de pouvoir se déresponsabiliser facilement en invoquant que le message ne vient pas de soi, mais d’une « entité supérieure ».

[8] Voir le cours 13, chapitre « Yoga et pouvoirs psychiques ».

[9] La Pierre des Sages, Éditions Dervy, 1997, pp. 95-97.