Le Cours du Vivant

Cours n°23 - Karma et Dharma

Karma et Dharma

Théorie

À l’origine, la notion de karma ne concerne que les intentions, les pensées, les émotions, les paroles et les actes d’une personne. Mais aujourd’hui, cette notion englobe également les conséquences du karma, c’est-à-dire la somme des conséquences que ses intentions, pensées, émotions, paroles et actes ont sur sa vie et celle des autres.

Cette manière d’envisager le karma en incluant ses conséquences est très répandue dans la spiritualité contemporaine, où elle est indissociable de la théorie de la réincarnation, théorie selon laquelle l’âme se réincarnerait un certain temps après avoir quitté son corps de chair en reprenant avec elle tout son « bagage karmique » pour en récolter les fruits (en cas de « bon karma ») et/ou en régler la dette (en cas de « mauvais karma ») dans sa nouvelle vie ou les suivantes, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à se libérer de son karma (le bon comme le mauvais), libération qui coïncide avec la sortie du samsāra et l’atteinte du Nirvāna ou Éveil spirituel.

 

Cette vision très résumée et un peu simpliste du karma a été très probablement élaborée à partir d’éléments doctrinaux empruntés au bouddhisme et à l’hindouisme. Aujourd’hui, elle est bien implantée dans la spiritualité contemporaine et notamment dans le mouvement New Age où elle fait quasiment l’unanimité, sans doute parce qu’elle est associée à une idée de « Justice divine » qui est très plaisante pour la mentalité occidentale qui peut la relier à une forme de morale qui fait sens.

En vérité, le karma, avec tout ce que cette notion renferme, s’inscrit dans une mécanique universelle extrêmement complexe qu’aucun système religieux ou philosophique n’est parvenu à ce jour à faire comprendre avec un modèle qui soit suffisamment cohérent et intellectuellement satisfaisant compte tenu de toutes ses composantes et implications.

Présenter le karma comme une Loi divine de juste rétribution ou restitution à l’égard des actes de chacun, comme c’est le cas aujourd’hui quand on évoque la « loi du karma », est un point de vue erroné qui risque d’induire certaines croyances à même de renforcer l’ego et donc de porter préjudice au cheminement sur la voie spirituelle.

Pour être tout à fait clair, Dieu n’a pas recours à la loi du karma pour punir les méchants et récompenser les vertueux, mais pour maintenir l’équilibre au sein de Sa Création, autrement dit l’Ordre naturel des choses qui est aussi le Dharma, comme nous allons le voir.

Cela fait toute la différence dans la mesure où la notion de morale, qui relève d’une distinction purement mentale entre le bien et le mal, y est totalement absente.

Cela étant dit, même si l’on doit soustraire la morale à la « loi du karma » ainsi que le sentimentalisme et la justice tels que l’être humain a tendance à se les représenter à partir de son mental formaté, il est bien sûr tout à fait évident que les actes d’une personne auront des conséquences dans sa vie et celle des autres, et que ces conséquences pourront elles-mêmes engendrer à leur tour des conséquences qui pourront possiblement impacter sa vie d’une manière ou d’une autre.

C’est ce que nous allons tenter de comprendre dans ce cours, en abordant également la question du karma en lien avec la réincarnation, sans trop nous y attarder cependant puisque cette thématique est spécifiquement traitée dans le cours 40.

 

Karma et réincarnation

Il n’est pas rare de nos jours que des personnes plaisantent en considérant que les circonstances désagréables de leur existence proviennent de leur mauvais karma. Sur les réseaux sociaux, ce phénomène est bien visible et il existe même des hashtags tels que #goodkarma et #badkarma auxquels certains ont recours pour s’exprimer.

Plus sérieusement, certaines personnes attribuent réellement la cause de tout ce qui leur arrive de négatif comme de positif à leur karma, dont la cause, prétendent-elles, est à chercher du côté de leurs vies antérieures.

Par exemple, si une personne perd l’usage de ses jambes suite à un accident, ce sera parce qu’elle a elle-même été impliquée dans un accident dans une vie passée, qui a rendu une personne handicapée. Si un individu se découvre des talents de médium, c’est parce qu’il a été oracle ou sorcier dans une vie antérieure. Si une autre personne s’intéresse aux plantes et aux remèdes naturels, c’est parce qu’elle a été druide ou chaman dans une vie antérieure.

D’une manière générale, il n’est pas rare non plus que les gens qui s’intéressent à la spiritualité s’attribuent des identités plutôt valorisantes dans leurs supposées vies antérieures (rarement l’inverse…).

Bien entendu, il n’est guère possible d’avoir des preuves de telles affirmations et cela peut être bien commode d’aller chercher les raisons profondes de ce qui nous arrive dans un lointain passé puisque cela évite d’avoir à remettre en question un certain mode de vie ou état d’esprit, qui sont d’ailleurs bien plus souvent à mettre en cause que d’hypothétiques événements remontant à des vies antérieures.

S’il est vrai que des événements survenus dans des vies passées peuvent avoir des conséquences sur la vie présente, il est très difficile de déterminer leur nature exacte et qui en fut l’auteur, car il peut tout à fait s’agir d’une simple mémoire dont la personne a hérité par voie génétique, transgénérationnelle [1], ou alors par l’éducation sous la forme d’un conditionnement mental également.

Et même si l’on pouvait identifier avec certitude la cause karmique d’une circonstance qui se manifeste dans notre vie présente, cela ne préserve en aucun cas d’en « remettre une couche » en réagissant mentalement et émotionnellement à ce qui est, recréant de ce fait un nouveau karma sur la souche du précédent qui venait en quelque sorte de se régler en nous présentant, par « effet boomerang », les fruits de nos bonnes ou mauvaises actions passées.

À l’inverse, il est tout à fait possible de permettre à notre karma de s’écouler à travers ce qu’il nous est donné de vivre grâce à la recherche du justement positionnement intérieur, soit l’accueil équanime de la réalité, sans pour autant avoir la moindre idée de la cause ainsi que de la chaîne de conséquences complexes qui ont permis à ce karma de nous revenir sous cette forme dans l’ici et maintenant.

En tout état de cause, ce qui importe est de savoir que l’ordre, l’harmonie et l’équilibre au sein du vivant participent de certaines Lois universelles immuables qu’il vaut mieux connaître et respecter, au risque d’en subir les conséquences.

Transgresser l’Ordre naturel des choses ou Dharma en agissant à partir de l’ego et de ses intérêts strictement personnels, ne peut que générer des déséquilibres qui devront être compensés tôt ou tard par l’univers, ce qui se manifestera nécessairement par des conséquences fâcheuses pour soi-même et pour les autres.

 

Le Dharma

Dharma est un mot sanskrit qui peut revêtir plusieurs sens. D’une part, c’est l’ensemble des Lois cosmiques, naturelles, qui participent à l’Ordre naturel des choses. D’autre part, est désigné par ce terme l’enseignement spirituel qui apporte la connaissance de ces Lois universelles et qui précise les moyens de s’y conformer pour mener une vie en phase avec notre véritable nature, de sorte que notre karma soit pour ainsi dire « aligné » sur le Dharma et qu’il ne fasse qu’un avec lui.

Les propos de Bernard Baudoin nous éclairent à ce propos : « À l’origine, dans son acception première, ce mot évoque l’ordre cosmique, l’équilibre normal des choses, l’harmonie subtile qui régit tout ce qui constitue l’univers. Par extension, cette définition de la normalité s’étend également à la société, puis à l’homme. […]

Dans l’univers du bouddhisme, le Dharma est la loi bouddhique, le point de référence et d’organisation de tout ce qui existe. C’est la « loi cosmique », qui gère l’univers des hommes, notamment grâce au cycle des morts et des renaissances [le samsāra, N.d.A.].

Le Dharma est donc par excellence la doctrine révélée par Bouddha une fois qu’il a eût reçu l’Illumination. Elle est en quelque sorte la traduction de “la” vérité universelle. C’est dans le Dharma que tout bouddhiste cherche l’essence de la vie et se prépare à l’Éveil. On trouve en Dharma l’exposé des choses, des interactions, des grands principes qui mènent au salut [2]. »

Parmi ces grands principes universels figure donc la « loi du karma ». Sa fonction est d’opérer les rééquilibrages nécessaires au maintien de l’Ordre naturel des choses au sein de la Création. Si une action, ou karma, accomplie par un être, met en péril cet Ordre naturel, l’univers doit inévitablement rétablir l’équilibre et cette « réaction » est la conséquence naturelle son karma.

Les Lois universelles constitutives du Dharma, dont fait partie celle du karma, ne fonctionnent sur la base d’aucun critère d’ordre moral pour maintenir l’équilibre ou pour rétablir l’équilibre lorsque celui-ci a été perturbé par les pensées, les paroles et les actes de l’être humain (donc par son karma). L’univers rétablit simplement l’équilibre de la manière la plus efficace et rapide possible dans le respect de ces Lois.

Le Dharma est implacable et amoral dans la mesure où son champ d’application s’inscrit très, très largement au-delà du cadre limité de la pensée humaine de laquelle procède la morale. Comme il est dit dans le Mahābhârata, texte sacré de l’hindouisme : « Le Dharma, quand il est protégé, protège ; quand il est détruit, il détruit ».

On peut donc en déduire que si le karma d’une personne est aligné sur le Dharma, aucun déséquilibre ne se produit dans sa vie et celle des autres, ce qui ne veut toutefois pas dire qu’elle ne soit pas affectée par celui que les autres produisent.

Cet « art de vivre » est considérablement éloigné du mode de vie hyper transgressif de l’homme moderne, ce qui explique l’état chaotique de notre monde actuel et la souffrance vécue par l’humanité et les différents règnes de la nature.

 

Au regard de ceci, on comprendra que l’engagement sur la voie spirituelle doit impérativement s’inscrire dans une recherche de mise en adéquation de son propre mode de vie avec le Dharma, pour qu’elle ait une chance de porter ses fruits.

Si cela tombe évidemment sous le sens vu sous cet angle, force est de constater que c’est loin d’être une préoccupation pour la grande majorité des adeptes de la spiritualité contemporaine, qui considère à tort qu’elle ne doit pas s’encombrer des contraintes qu’impose un code de conduite juste [3] à respecter avec rigueur et discipline, et qu’il faut au contraire prôner la liberté totale des pensées et des actes si l’on veut s’émanciper intérieurement et atteindre l’Éveil.

Paradoxalement, de telles croyances et l’état d’esprit qui va avec aboutissent à l’extrême opposée d’une émancipation, puisque l’ego se renforce et avec lui, les chaînes qui le lient aux conséquences de son karma, donc aussi au samsāra, rendant d’autant plus difficile l’accès au Nirvāna.

 

La loi de cause à effet

La loi du karma peut se résumer ainsi : chaque intention, pensée, parole ou acte physique constitue un karma spécifique, qui aura un ensemble de conséquences dans le futur, dont la nature sera en rapport direct avec ce karma.

Pour illustrer cela, on peut se servir de la métaphore du caillou lancé dans un plan d’eau. Le caillou symbolise le karma, et les ondulations formées à la surface de l’eau, les conséquences de ce karma. Naturellement, plus le caillou est volumineux et plus la force avec laquelle il entre au contact de l’eau est grande, plus les remous et les ondes seront importants.

Telle cause produit tel effet. Telle est la loi du karma, ou loi de cause à effet. Cette loi étant universelle, on ne la retrouve pas uniquement dans l’hindouisme et le bouddhisme, mais également dans toutes les autres grandes traditions, sous d’autres formulations.

En islam, nous avons cette sourate qui dit que « quel que soit le malheur qui vous atteint, il est la conséquence de ce que vous avez fait [4]. »

En Occident, nous avons cette expression populaire qui dit qu’ « on récolte ce que l’on sème », dont l’origine remonte à la Bible [5]. La loi du karma peut également être mise en parallèle, par analogie, avec cette loi de la physique énoncée par Newton [6] : « Pour toute action, il existe une réaction égale et opposée. »

Ainsi, telle cause entraîne tel effet ou telle conséquence, qui engendrera à son tour d’autres conséquences, en cascade, nécessitant des réactions de forces égales et opposées pour maintenir l’équilibre.

Le Dr jean Marchal, dans son admirable ouvrage intitulé L’Apocalypse de Jean – Un message pour notre temps, a admirablement décrit comment la loi du karma assure l’équilibre universel, dans un chapitre consacré à l’interprétation symbolique du nombre 666, le fameux « nombre de la Bête » :

« Le nombre six est un double ternaire (deux fois trois) et symbolise ainsi “l’état d’équilibre qui résulte de l’opposition de deux organisations ternaires, de deux actions” comme l’écrit Allendy. C’est ce que représente, entre autres significations possibles, le symbole du sceau de Salomon (l’étoile à six branches), dans lequel deux triangles équilatéraux sont entrelacés (3 x 2), l’un pointe en haut, l’autre pointe en bas.

Cette figure symbolise, de notre point de vue actuel, l’interrelation de l’action et de la réaction de sens contraire qu’elle suscite inévitablement : ce qu’exprime parfaitement la loi selon laquelle toute action entraîne une réaction de même intensité et de sens contraire, tendant au retour à l’équilibre, et dont l’exemple le plus simple est celui du mouvement du pendule. Dans l’image du sceau de Salomon, à l’action de descente du triangle pointe en bas répond l’action d’ascension du triangle pointe en haut, d’où résulte une figure équilibre et harmonieuse.

Autrement dit, six symbolise la loi du “Karma” selon laquelle toute existence est l’expression de chaînes d’actions et de réactions ; dont l’origine remonte à la nuit des temps, et qui se prolonge indéfiniment. Dans cette optique, rien de ce qui arrive aux individus (Karma individuel) ou aux sociétés (Karma collectif) n’est l’effet du hasard, mais chaque événement, individuel ou collectif, n’est que la conséquence à un moment donné de l’activité de ces chaînes d’actions-réactions qui s’y entrecroisent.

C’est ce Karma que l’homme doit subir dans ses trois plans constitutifs : corps, âme et esprit (ou actions, émotions et pensées), que symbolise six cent soixante-six où six est répété trois fois, et qui exprime le caractère inéluctable du choc en retour à subir pour toute action quelle qu’elle soit, d’intensité d’autant plus redoutable que l’action est plus “titanesque”. Autrement dit, il ne faut pas s’étonner qu’une pierre que vous avez lancée en l’air vous retombe sur la tête, et qu’elle fasse d’autant plus mal qu’elle est plus lourde et a visé plus haut [7]. »

 

destinée et déterminisme

Ainsi, tout ce que l’homme crée ou émet, consciemment ou inconsciemment, génère un ensemble de conséquences, qui auront un impact sur sa vie et celle des autres, d’une manière ou d’une autre.

Les conséquences d’un karma passé vécues dans le présent, ne sont donc absolument pas le fait d’un Dieu « justicier », punissant l’être humain pour ses actions fautives, ou le récompensant pour ses actions vertueuses. Il s’agit seulement d’une loi universelle, inéluctable et terrible sous certains aspects, avec laquelle l’être humain doit composer, et qu’il lui est préférable de connaître pour vivre d’une manière qui génère le moins de « vagues » possible, comprenez le moins de déséquilibres possible, et donc le moins possible de « chocs en retour » par voie de conséquence.

L’auteur anonyme des Lettres du Christ a parfaitement résumé l’essence de cette loi de l’existence qu’est le karma :

« Le “Père” ne retient rien, ne rejette rien, ne condamne rien, ne voit même pas les “fautes”. Tout ce que fait l’homme, que l’homme appelle des “péchés”, n’est que de ce monde et n’est puni qu’à l’intérieur de ce monde – car c’est une Loi de l’Existence Terrestre, comme vous le savez, que ce que vous semez, vous le récoltez. Parce qu’il puise la VIE et l’ESPRIT dans le Père, l’homme est lui-même un créateur, en pensées, en paroles et en actes. Tout ce qu’il pense, dit ou fait, et croit, lui revient sous une forme semblable un peu plus tard. Il n’y a pas de punition du “Père”. Quels que soient les maux de l’humanité, elle se les crée elle-même, entièrement [8]. »

 

Ainsi, le destin d’un être est régi par la loi du karma et, à bien des égards, ce qu’on appelle le « déterminisme » s’explique par cette loi universelle de cause à effet, à laquelle l’être n’est toutefois pas soumis, puisqu’en son cœur siège le pur Esprit, qui est « au-delà » des lois régissant le domaine de la Création.

C’est d’ailleurs parce que l’Esprit n’est pas assujetti au karma et à ses conséquences, ni à n’importe quelle autre Loi du vivant d’ailleurs, qu’il est le seul à pouvoir réaliser la transmutation du karma, grâce à la projection de sa lumière dans le domaine psychique de l’être, projection rendue possible par l’ouverture de la conscience individuelle.

Je cite Srī Aurobindo à ce propos : « Au sens strict, la destinée ne s’applique à l’être extérieur [l’ego, N.d.A.] que tant qu’il vit dans l’ignorance. Ce que nous appelons destinée n’est en fait que le résultat de l’interaction de l’état actuel de l’être et de la nature et des énergies qu’il a accumulées dans le passé ; c’est cela qui détermine les efforts actuels et leurs résultats futurs. Mais dès qu’on pénètre sur le sentier de la vie spirituelle, cette ancienne destinée prédéterminée commence à reculer. Il intervient un facteur nouveau, la Grâce divine, le secours d’une Force divine plus haute que la force du karma, qui peut soulever le sādhak [9] au-delà des possibilités actuelles de sa nature [10]. »

Ce que l’on peut comprendre des propos du maître indien, c’est que la destinée ne concerne que l’être qui est enchaîné à la roue du karma, prisonnier du cycle des morts et des renaissances (samsāra), c’est-à-dire de l’identification de sa conscience aux mêmes cycles d’action et de réactions, sous l’emprise des énergies qui existent en lui sur le plan conscient et subconscient, et qui le plus souvent l’influencent et le conditionnent à son insu.

En revanche, l’être qui s’efforce de maîtriser sa propre conscience en la désidentifiant des conditionnements mentaux qui tentent de le faire agir-réagir sur la base de leurs impulsions (désirs et aversion), se retire du plan horizontal pour se placer dans la verticalité, dans son axe divin. Il se libère de la roue du karma ; il n’agit plus, il est « agi » par la Volonté divine, la Grâce divine ou la Force divine dont parle Srī Aurobindo. 

Ce changement qui fait passer de l’horizontalité à la verticalité ne se fait bien entendu pas du jour au lendemain. C’est un changement dont l’être sentira la progression en lui-même ; il fera l’expérience de ces moments de grâce au cours desquels les événements ne parviennent plus à conditionner son état d’esprit ; il fera l’expérience de ces instants bénis où il parvient à prendre du recul par rapport à ses propres schémas de fonctionnement psychologiques. Il en ressentira naturellement un allègement, un apaisement tout à fait bienfaisant et libérateur.

 

Science et karma collectif

Si la loi du karma a son champ d’application au niveau individuel, elle s’applique bien sûr aussi au collectif pour la simple et bonne raison que chaque individu est en interaction constante avec le monde qui l’entoure et avec les innombrables formes de vie qui le composent.

Cette interaction est d’autant plus facile à observer si l’on considère les avancées technologiques qu’a pu produire la science depuis deux ou trois siècles [11] : la plupart des êtres humains produisent, consomment et utilisent des biens, des objets et des services élaborés par cette science, dont l’impact karmique est à l’origine de graves déséquilibres au sein du vivant. Considérons de nouveau à ce sujet les propos du Dr Jean Marchal :

« Les terribles fléaux qui accablent l’humanité en cette fin de cycle, et dont la plupart sont faits de main d’homme, ne sont rien d’autre que l’aboutissement ultime de ces chaînes d’actions et de réactions de plus en plus nombreuses et complexes mises en branle par les applications de la Science moderne. Nul n’y échappe, très spécialement dans le domaine corporel, le plus grossier, étroitement dépendant des perversions que cette science a fait subir à la nature.

C’est la connaissance de ces lois du Karma qui a dissuadé les savants des anciennes civilisations de se lancer dans l’aventure de la science matérialiste : “L’homme ne peut mépriser impunément les dieux, c’est-à-dire les grandes lois cosmiques, ni déséquilibrer à son gré le mouvement de la nature. Des énergies qu’il ne contrôle pas rétabliront, coûte que coûte, cet équilibre. Pour toute action, il y a une réaction. C’est la Loi.

Le sage est un homme qui sait prévoir toutes les réactions à ses actions, et dont les actions créent aussi peu de réactions qu’il est possible. Quand l’Humanité respectait les dieux et obéissait aux sages, les collectivités s’engageaient dans des actions auxquelles les réactions étaient prévisibles et aussi réduites que faire se peut. La vie à la surface de la planète a pu se poursuivre pendant des millénaires sans que les hommes s’engagent dans une impasse [12][13]. »

La pollution de la planète, la perte de la biodiversité et la dégradation de l’état de santé physique et psychologique de l’homme moderne sont à elles seules de flagrants exemples que l’idéologie matérialiste, qui a perverti le véritable esprit scientifique, n’est absolument pas en mesure d’améliorer quoi que ce soit et qu’elle est au contraire responsable – au même titre que les individus qui usent et abusent de ses innovations – de graves « fléaux » découlant de la transgression des Lois universelles.

Bien qu’on puisse voir une forme d’intelligence rationnelle, mentale, dans les découvertes et prouesses technologiques de la science matérialiste, on ne peut que constater à quel point la véritable Intelligence, celle d’une conscience qui comprend et qui adopte un mode de vie en phase avec les Lois universelles, lui fait terriblement défaut. Dans ces conditions, partir du principe, comme le fait l’esprit scientifique dévoyé, que les « progrès » scientifiques parviendront à compenser les problèmes qu’il génère, est une terrible et tragique illusion. Cela ne peut être qu’une fuite en avant qui génère toujours plus de déséquilibres et donc toujours plus de souffrances au sein du vivant qui doit forcément en subir les conséquences.

 

Les trois types de karma

Le karma n’est pas quelque chose d’exclusivement négatif ou positif qui enchaîne l’être à ses conditionnements et empêche son âme de s’éveiller.

Il y a un troisième type de karma qu’on oublie souvent de considérer : un karma neutre, qui est celui que l’être génère lorsqu’il est aligné sur la Volonté divine, en phase avec le Dharma.

Bien qu’une telle action engendre des conséquences, inévitablement, elles ne s’accompagnent d’aucun déséquilibre. C’est l’« action juste », celle qui place l’être sur la voie dite « du milieu ».

Le bon et le mauvais karma ont cela en commun qu’ils enchaînent l’être aux conditionnements de sa structure mentale (les samskāra et vāsanā).

Par exemple, si une personne fait le bien par intérêt, pour obtenir un sentiment valorisant destiné à couvrir artificiellement ce qu’elle n’aime pas en elle, elle dépense de l’énergie pour maintenir ses parts d’ombre cachées aux yeux des autres. Naturellement, elle va avoir tendance à s’attacher à ce bon karma (ses bonnes actions) ainsi qu’à ses fruits parce qu’il lui permet d’occulter ses zones d’ombre et de se tenir éloignée du mal-être qui leur est associé. Dans ces conditions, en dépit de ses bonnes actions qui peuvent lui donner bonne conscience, elle se fait du mal puisqu’elle réprime et refoule un pan de sa personnalité.

Il en va de même pour les mauvaises actions : faire le mal, par intérêt, permet également à l’être d’éviter que ses ombres soient mises en lumière et qu’il ait à en vivre la souffrance (le sentiment de honte, de culpabilité, de peur, etc.). Le mauvais karma est également aliénant, car l’être qui refuse cette mise en lumière se condamne à repasser constamment par les mêmes stratégies d’occultation pour échapper à son inconfort émotionnel.

Ainsi, que les actions intéressées relèvent du bon ou du mauvais karma, elles doivent être évitées autant que possible dans la mesure où elles renforcent l’attachement de l’être aux conditionnements de sa structure mentale.

 

Dans la Bhagavad-Gītā, le Seigneur Krishna enseigne la valeur du détachement des fruits de l’action à son élève Arjuna, lui expliquant que c’est en accomplissant l’action sans penser aux résultats, donc de manière désintéressée, que l’être atteint vraiment le but suprême de la quête spirituelle, qui est le Yoga : « Sois ferme dans le Yoga, Ô Arjuna. Fais ton devoir, sans être lié ni par l’attachement au succès ni par le rejet de l’échec. Cette égalité d’âme [ou équanimité, N.d.A.], on l’appelle Yoga [14] [Union, N.d.A.] »

En s’appuyant sur les vers de la Bhagavad-Gītā, le maître Hamsananda a écrit : « Il ne suffit pas de n’accomplir que de bonnes actions, avec bonne conscience, en espérance de récompense, car le bon karma qui en résulte, enchaîne au même titre que le mauvais. Il est difficile de ne pas se créer de nouveau karma dans une vie terrestre, comportant ses servitudes, ses obligations, ses tentations. Vivre, c’est penser, agir, éprouver, réagir, or tout cela crée normalement du karma. La clef de notre sauvegarde est contenue dans la signification des mots : détachement intérieur, renoncement aux fruits de l’action [15]. »

Cet autre passage, du même auteur, mérite également notre attention : « L’être non-éveillé est sans cesse préoccupé par la recherche des fruits de l’action. Chez l’homme ou la femme hautement évolué, tout effort est inspiré par le désir de faire la Volonté divine et celui de réaliser consciemment son unité avec la Conscience transcendante. Le devoir de tout homme est d’harmoniser sa volonté d’agir, avec le plan d’évolution prévu par les forces qui nous dirigent vers les sommets intérieurs de notre être. Les moyens mis à notre disposition pour parvenir à cette fin sont l’introspection, la prière, la méditation fréquentes [16]. »

 

Péché et conditionnements mentaux

Pour bien saisir la différence qui existe entre le bon karma, le mauvais karma et le karma neutre, nous pouvons une nouvelle fois nous servir de la richesse symbolique de l’allégorie du jardin d’Éden.

Avant d’avoir goûté au fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève vivent en harmonie dans le jardin d’Éden. Ils pensent, parlent et agissent, mais ce karma est neutre, car leur volonté est en phase avec le Dharma, avec lequel ils ne font qu’un.

Ils vivent en unité avec leur véritable nature, dans le mouvement fluide et spontané des élans de vie de leur âme pleinement éveillée. Dans cet état d’être, il n’y a pas d’attachement aux fruits de l’action, car leur bonheur ne dépend pas de ces fruits, mais découle du seul fait d’être intérieurement aligné sur l’instant présent.

Cet état d’unité est perdu lorsqu’ils font usage de leur libre-arbitre en décidant d’agir à partir d’une vision duelle des choses (la connaissance du bien et du mal). Ils basculent de l’état d’identification à la lumière de l’Esprit, à l’identification à la structure mentale. Induits en erreur par le voile de l’ignorance et de l’illusion, ils voient désormais le mal là où auparavant tout n’était que le reflet du Bien suprême et divin, dont faisaient partie les élans de vie de leur âme, qui sont dorénavant considérés comme quelque chose de mauvais qu’il faut occulter pour échapper au sentiment de culpabilité et de honte. À partir d’un tel état de conscience fondé sur la dualité, toutes leurs actions constituent un bon karma ou un mauvais karma.

 

Au niveau psychique, nous avons donc le bon karma et le mauvais karma (l’un comme l’autre étant l’action accomplie par intérêt à partir de l’identification à la structure mentale) et la conséquence de ce karma, qui est la souffrance de l’âme, composée de ses élans de vie brimés, blessés, privés de l’amour inconditionnel de la lumière spirituelle. Ce karma ainsi que la souffrance de l’âme dont il est la cause, forment une composante psychique, de laquelle l’individu est dépendant. À chaque fois que la souffrance de l’âme est ravivée ou qu’elle menace de l’être, le réflexe conditionné associé à cette souffrance s’active, et le même karma est reproduit pour maintenir le voile sur cette souffrance.

C’est pour cette raison que je dis que ce type de karma est enchaînant. L’être est en effet bel et bien dépendant de lui pour échapper à la souffrance de l’âme qu’il redoute. Or, comme l’ombre aspire à retrouver sa lumière perdue, l’être est amené à en revivre constamment les soubresauts. Dès lors, tant qu’il n’acceptera pas de s’aligner sur la lumière de l’Esprit en lâchant prise par le renoncement à ce karma et par l’accueil inconditionnel de l’ombre en lui, il se condamnera à errer dans les dédales de sa structure mentale, générant encore et toujours le même type de karma fondé sur la « connaissance du bien et du mal », c’est-à-dire sur la dualité : bon karma ou mauvais karma.

Sur le plan cérébral, cet ensemble de conditionnements karmiques qui ne sont pas autre chose que les vāsanā et samskāra, s’apparentent à des « rails » ou des « sillons neuronaux » par lesquels l’individu passe sans cesse, comme un robot préprogrammé. S’il n’est pas vigilant, il réagit toujours de la même manière, de manière conditionnée.

En cela, l’ensemble du karma (bon ou mauvais) est synonyme de « conditionnements ». Dans un tel fonctionnement, l’être n’est évidemment pas libre, car il est prisonnier de ses actions passées, qu’il répète invariablement, tel un automate. Il est esclave de son karma, celui qu’il lui reste à transmuter pour se libérer du samsāra et atteindre l’Éveil (le Nirvāna).

 

Karma et maladie

Considérons bien la différence entre le karma [17] et ses conséquences, avec le cas de la maladie.

Lorsqu’un être est aligné sur la lumière de l’Esprit, ses actions sont justes et participent à l’éveil de son âme. L’harmonie, l’équilibre et l’unité en sont les conséquences au niveau de sa psyché, et cela se manifeste notamment par la confiance, le calme, la joie de vivre, l’enthousiasme et la santé. En revanche, si les actions de l’être ne sont pas en adéquation avec la Volonté divine ou l’Ordre naturel des choses (ce qui revient au même), ses actions sont autant de causes qui vont se manifester par des conséquences disharmonieuses elles aussi, sur les plans psychique et physique.

Par exemple, si l’être réprime ses émotions ou s’il mange mal, la conséquence de ce karma est la souffrance de l’âme qui, dans certains cas, peut se manifester sous la forme de la maladie.

En tant qu’elle est une tentative du corps de rétablir l’équilibre, la maladie n’est donc que la juste conséquence du karma, c’est-à-dire des actions nuisibles perpétrées par l’individu au niveau de son mode de vie et de son état d’esprit.

Pour se libérer des conséquences de son karma et guérir, l’être doit renoncer à son karma [18], c’est-à-dire à sa mauvaise hygiène de vie, en cessant de nuire à son âme par la répression de ses émotions ou par une alimentation malsaine [19].

 

Karma et christianisme

Parmi les traditions religieuses, le christianisme a beaucoup mis l’accent sur l’importance cruciale de la libération du péché, donc sur la libération du karma. Mais la doctrine chrétienne a tant été détournée à des fins de manipulations des masses en jouant sur la peur et la culpabilité, que la notion de péché, pourtant fondée sur un principe métaphysique bien réel, est aujourd’hui majoritairement rejetée par le grand public, à juste titre d’ailleurs au vu de la perversion dont cette notion a été l’objet.

Cette désapprobation du public est aussi due au fait que certains chrétiens n’ont pas compris le message des Évangiles, et qu’ils ont cru bon de devoir s’infliger de terribles mortifications pour se laver de leurs péchés, ce qui est une grave erreur, qui constitue, paradoxalement, un péché bien souvent plus grave encore que ceux dont cette action pseudo-sanctificatrice est censée les libérer. Cette erreur karmiquement lourde de conséquences pour celui qui la commet, est due à une lecture littérale et radicale des paroles de Jésus-Christ relatées dans les Évangiles, alors que cette lecture devrait être avant tout spirituelle, conformément à ce que disait saint Paul : « selon l’esprit, et non selon la lettre [20] ».

 

« Va, et ne pèche plus [21] », a dit Jésus à la femme adultère, l’exhortant à vivre une vie équilibrée, juste, harmonieuse.

D’autres passages sont particulièrement explicites quant à la nécessité de vivre en phase avec le Dharma, pour éviter de pécher, donc de créer du karma : « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair [22]. » ; « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez [23]. » ; « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie [24] » ; « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs [25]. » ; « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix [26]. »

Ces passages ne peuvent être compris qu’à la lumière d’une interprétation selon l’Esprit, en tenant compte de leur caractère avant tout symbolique.

Pour incarner le Christ (le Verbe fait chair), il faut suivre l’exemple de Jésus : porter la croix et crucifier la chair. Se charger de sa croix, ce n’est pas porter un fardeau mais, symboliquement, s’aligner sur l’axe vertical, celui de la lumière de l’Esprit, pour faire la Volonté divine. Crucifier la chair, c’est, symboliquement toujours, renoncer à réagir à partir des impulsions contraires de l’ego séparé.

C’est ce que Jésus veut nous faire comprendre lorsqu’il nous invite à « marcher selon l’Esprit ». Dans ce positionnement intérieur, nous sommes alignés sur la Volonté divine, dans l’accueil inconditionnel de la souffrance de l’âme qui est révélée du fait que nous renonçons à pécher en nous identifiant aux conditionnements karmiques de la structure mentale.

Ce positionnement nous libère du jeu des impulsions de désir et d’aversion (« les passions et les désirs de la chair »), qui sont les stratégies et mécanismes d’évitement de notre nature inférieure, qui nous maintiennent dans le péché et dans attachement à notre karma

Ce lâcher-prise, Jésus l’a exprimé à d’autres occasions, comme lorsqu’il s’est adressé au Père, en ces termes : « que Ta Volonté soit faite, et non la mienne [27]. »

Jésus ne s’est pas contenté de nous dire de ne plus pécher, il a également parlé du juste positionnement intérieur dans lequel nous devons faire l’effort de nous placer pour absoudre nos péchés, par la création d’un « appel d’air » dans notre conscience, symboliquement parlant, invitant la lumière spirituelle (le Souffle divin, l’Esprit) à s’y engouffrer pour insuffler en nous son essence salutaire.

Ce juste positionnement, il l’appelait « l’esprit simple », ou plus précisément « l’esprit pauvre ». C’est ainsi qu’il proclamait : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ». Comprenez : « Heureux ceux qui ont la conscience ouverte, simple, pure, car la lumière de l’Esprit peut alors s’y réfléchir et les illuminer, les rendant parfaits comme le Père est parfait ».

Quelques citations à méditer

« Le Karma n’a rien à voir avec une vengeance divine ou une note à payer ! C’est un moyen d’équilibrer. » Paul Pétrino

« Les êtres sont possesseurs de leur karma, héritiers de leur karma, le karma est la matrice d’où ils naissent, le karma est leur ami, leur refuge. Quel que soit le karma qu’ils accomplissent, bon ou mauvais, ils en seront les héritiers. » Majjhima Nikāya, III, 203

« Nos pensées, nos paroles et nos actes sont les cordes du filet que nous jetons autour de nous. » Swāmi Vivekananda

« Le karma est un ensemble de conditionnements. » Deepak Choprah

« L’esprit est l’avant-coureur des conditions ; l’esprit en est le chef, et les conditions sont façonnées par l’esprit. Si, avec un esprit impur, quelqu’un parle ou agit, alors la douleur le suit comme la roue suit le sabot du bœuf, alors que si, avec un esprit pur, quelqu’un parle ou agit, le bonheur le suit comme l’ombre qui jamais ne le quitte. » Dhammapada, I:1-2.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Rabelais

Pratique

Dans la partie théorique de ce cours, nous avons vu que le phénomène du karma et ses conséquences est extrêmement complexe de par l’intrication de causes et d’effets qu’il n’est pas du tout aisé d’identifier et de démêler. Cela n’a toutefois pas la moindre importance, car il n’est pas nécessaire d’identifier le karma créé dans le passé et dont on vit les conséquences dans le présent, pour s’en affranchir et progresser sur la voie spirituelle.

Le processus qui permet à l’individu de se libérer des erreurs du passé (donc de son karma) pour éviter d’avoir à en revivre les conséquences dans le futur, ne dépend pas d’un processus de compréhension intellectuelle, mais de l’effort sincère et détaché accompli en vue de se placer dans le juste positionnement intérieur, celui de l’observation équanimement bienveillante de la réalité, telle qu’elle est, tout en agissant en parallèle en conformité avec le Dharma. Grâce à ce positionnement, l’ouverture se crée au niveau de la conscience individuelle et la lumière de l’Esprit peut non seulement procéder à la transmutation du karma et de ses conséquences, mais également produire l’éveil de l’âme, grâce à un processus graduel d’illumination.

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Chapitres supplémentaires :

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[1] Lire à ce sujet l’ouvrage intitulé Aïe mes aïeux, de Anne Ancelin-Schutzenberger.

[2] Mettez du bouddhisme dans votre vie, Éditions De Vecchi, 2018, pp. 82-83.

[3] Voir le cours 43, chapitre « Une conduite juste et noble ».

[4] Sourate 42:30.

[5] Voir Ezéchiel 18:1-32.

[6] Peu de gens le savent mais Isaac Newton n’était pas seulement un mathématicien, physicien, philosophe, mais aussi un alchimiste de haut vol !

[7] Éditions Question de, 1990, pp. 180-181.

[8] Le Christ revient – Il dit Sa Vérité, Éditions Interkeltia, 2009, p. 117.

[9] Celui ou celle qui chemine sur la voie spirituelle.

[10] La pratique du Yoga intégral, Éditions Albin Michel, 1987, p. 101.

[11] À partir du XVIIIe siècle, sous l’impulsion des Lumières, la science aura véritablement pu prendre le pas sur l’esprit religieux très conservateur qui lui servait jusqu’alors de garde-fou. Elle put dès lors se développer rapidement pour devenir la « bête » que l’on connaît aujourd’hui, dont les innovations ont certes pu apporter quelques avantages indéniables, mais qui dans l’ensemble ont engendrées toujours plus de déséquilibres avec la souffrance qui en est la triste conséquence au sein des différents règnes de la nature, humain compris.

[12] Arnaud Desjardins, Monde moderne et ancienne sagesse, Éditions de la Table Ronde, 1986, p. 82.

[13] L’Apocalypse de Jean – Un message pour notre temps, Éditions Question de, 1990, pp. 181-182.

[14] Cours 2, verset 48.

[15] Réintégration divine par le Yoga, Éditions Albin Michel, 1978, p. 137.

[16] Ibid, p. 134.

[17] Dès à présent, par simplification, lorsque je parlerai du karma, je ferai référence au bon et au mauvais karma. Souvenez-vous alors simplement que le troisième type de karma, le karma neutre, est celui qui procède de l’alignement sur la Volonté divine et qui est, de ce fait, en phase avec le Dharma.

[18] Voir le cours 23, chapitre « Renoncer au karma ».

[19] Voir le cours 18, chapitre « La valeur spirituelle du jeûne ».

[20] 2 Corinthiens 3:6.

[21] Jean 8:11.

[22] Galates 5:16.

[23] Romains 8:13.

[24] Colossiens 3:5.

[25] Galates 5:24.

[26] Luc 9:23.

[27] Luc 22:42.