Le Cours du Vivant

Cours 19 - Stress et repos

Stress et repos

Théorie

On dit que le stress est le mal de notre siècle. Cette affirmation serait vraie si le stress était un mal en soi, or il n’en est pas un, ni une maladie d’ailleurs. Le stress est un mécanisme physiologique naturel [1] déclenché dans le but de déployer l’énergie nécessaire à l’adaptation et à la préservation.

Le stress est intrinsèquement lié à l’instinct de survie. En tant que tel, il est au service de l’épanouissement du vivant. Ce qui est problématique n’est donc pas le stress en lui-même, mais sa chronicité ainsi que sa mauvaise gestion. En effet, lorsque le stress dure et/ou que l’énergie qu’il permet de déployer n’est pas évacuée, il menace l’équilibre interne (homéostasie) et devient nocif.

Pour ne pas devenir une source de nuisance, les phases de stress doivent être brèves, bien gérées émotionnellement, et compensées par des phases de récupération et de régénération pour rétablir cet équilibre interne que l’état de stress aura perturbé.

Bon et mauvais stress

Le stress peut être divisé en deux catégories : le bon et le mauvais stress. Le bon stress est celui qui permet d’assurer la survie de l’âme vivante et donc aussi son épanouissement.

Une femme victime d’un harcèlement professionnel (mobbing) peut ressentir un stress, qui lui donnera l’énergie nécessaire pour lutter ou fuir et ainsi se défendre et se protéger. L’homme dans la forêt qui se trouve nez à nez avec un ours doit lutter ou fuir également, et pour cela, il doit pouvoir compter sur une grande quantité d’énergie, que cette réponse biologique appelée « stress » va avoir pour effet de produire. Si l’on pose sa main sur une plaque brûlante, il est normal qu’un stress intense soit déclenché et que l’on retire sa main énergiquement. Si un bruit assourdissant se fait entendre à proximité de soi, il est naturel de se sentir stressé et de chercher à s’en éloigner. Aussi, lorsque l’organisme est menacé par un virus ou des substances toxiques, heureusement qu’un stress s’enclenche et qu’il œuvre de concert avec le système immunitaire pour neutraliser et éliminer les agents perturbateurs.

Quand le stress que nous vivons n’est pas utile, il est alors question de mauvais stress. C’est le stress qui nous paralyse, nous fait perdre nos moyens et nous épuise organiquement, nerveusement et psychologiquement.

Si le stress est maintenu sur une longue période et qu’il n’est jamais compensé par des phases de repos favorisant la récupération et la « recharge des batteries », ses conséquences peuvent être néfastes pour la santé, et d’autant plus encore lorsque l’énergie émotionnelle déployée par le stress n’est pas libérée par l’expression verbale et corporelle, ou transmutée alchimiquement par le regard lumineux du pur Esprit.

Une grande partie du mauvais stress vient de l’identification à la structure mentale (composée des structures névrotique, perverse et psychotique, dans des proportions qui varient d’un individu à l’autre).

L’énergie déployée par le mécanisme du stress sert dans ce cas à échapper à tout ce qui peut être dégradant, culpabilisant, dévalorisant et humiliant sur le plan de l’image de soi, non pas seulement quand on se trouve face aux autres, mais aussi lorsqu’on est seul avec soi-même. Il s’agit dans ce cas-là également de la peur de mourir et de l’instinct de survie, mais concernant spécifiquement cette image de soi, même si elle n’a en vérité aucune réalité propre.

Le mécanisme du stress est en tout point le même également au niveau physiologique. En effet, il s’agit là aussi du réflexe de « lutte ou fuite », mais utilisé non pas pour protéger l’intégrité physique de l’âme, mais pour défendre l’identité psychologique conceptuelle de l’ego, qui a été construite pour cacher, occulter, compenser, étouffer et anesthésier tout ce qui ne doit pas être dévoilé, par peur de revivre les blessures du passé, c’est-à-dire les ombres intérieures, avec les sentiments de honte et de culpabilité qui leur sont associés.

Cette structure mentale, que j’assimile au diable des traditions [2], fonctionne exclusivement sur la base des impulsions contraires du désir et de l’aversion. Chez la plupart des individus, elle constitue la source principale du mauvais stress et des maladies qui en sont la conséquence.

Dans notre monde moderne, le mauvais stress est très répandu dans toutes les couches de la population et dans toutes les tranches d’âge. Ses conséquences fâcheuses sur la santé sont extrêmement nombreuses. On a pu estimer que 50 à 80 % des maladies sont liées directement ou indirectement au mauvais stress, maladies parmi lesquelles on retrouve certains types de cancer, le diabète, les ulcères, le syndrome du colon irritable, l’hypertension, les maladies cardiaques, l’insomnie, les maladies auto-immunes, la dépression, l’insomnie, et bien entendu le syndrome d’épuisement chronique (burn out), etc.

Dans une démarche visant à la santé holistique et à l’éveil de l’âme, il ne faudrait toutefois pas considérer le stress comme un ennemi à combattre absolument sous toutes ses formes, car un peu de stress (le bon stress…) est nécessaire à la vie [3]. En revanche, il faut se prémunir autant que possible du mauvais stress, qui est autant inutile que nuisible (en vérité, tout ce qui est inutile est forcément nuisible pour l’âme vivante).

Lorsque les causes du stress sont éliminées, l’organisme revient de lui-même à l’équilibre interne. Par conséquent, il est important de se ménager des espaces de détente et des temps de repos afin de permettre à l’organisme de se régénérer, de se ressourcer.

Stress exogène et endogène

Contrairement à l’idée reçue fort répandue, le stress n’est jamais extérieur. Lorsqu’on entend une personne affirmer qu’elle est exposée à beaucoup de stress dans sa vie, ce n’est pas de stress dont il s’agit, mais de stimuli qui sont pour elle générateurs de stress, nuance !

Ces stimuli sont appelés « facteurs de stress », « agents stressants » ou « stresseurs ». Ce sont eux qui déclenchent l’état de stress, qui est toujours un état physiologique, donc interne, correspondant à l’activation de la branche orthosympathique du système nerveux autonome, comme nous le verrons plus en détail un peu plus loin.

Si les facteurs de stress peuvent être très nombreux, le mécanisme du stress est, quant à lui, toujours le même.

Les facteurs de stress peuvent provenir de l’extérieur de soi, auquel cas on dit que le stress qu’ils déclenchent est « exogène ». Ce sont tous les stimuli provenant de l’environnement qui sont perçus par les différentes portes sensorielles, tant physiques que psychiques [4].

Lorsque des facteurs de stress ne proviennent pas de l’environnement extérieur, mais de l’intérieur de soi, le stress est dit « endogène ». Il peut être causé soit par des stimuli psychiques, soit par des stimuli physiques. Par exemple, nous pouvons vivre un stress en pensant à un examen important à venir. Comme l’inconscient ne fait pas la différence entre un stimulus créé mentalement et un stimulus provenant de la réalité extérieure, le mécanisme du stress est le même dans les deux cas.

Il est également possible de vivre un stress endogène lorsqu’il y a une hyperperméabilité intestinale, par exemple. Cela produit une auto-intoxication qui génère un stress invisible. En « surface », la personne n’a pas l’impression d’être stressée par le milieu ambiant, mais son système orthosympathique est bel et bien très actif pour neutraliser l’inflammation produite par cette auto-intoxication (grâce à la production de cortisol notamment, j’y reviendrai plus bas).

Un autre aspect déterminant dans le mécanisme du stress, est la perception des stimuli. Exposés aux mêmes stimuli, deux individus peuvent réagir complètement différemment en termes de stress.

Prenons l’exemple d’un individu ayant la phobie des pigeons. Pour lui, cet oiseau est un facteur de stress intense, alors que pour une autre personne n’ayant pas cette phobie, ce même stimulus ne déclenchera aucun stress.

C’est donc bien la perception qui détermine la réponse de stress dans cet exemple, perception qui est elle-même influencée par des facteurs individuels comme la génétique ou la structure mentale liée à la mémoire cellulaire des expériences traumatiques passées.

Il en va de même pour le stress endogène : si une personne est allergique à certaines substances, il est clair que ces dernières représentent pour son organisme autant de facteurs de stress, alors qu’une autre personne ne faisant pas d’allergie peut les ingérer sans subir aucun stress.

C’est ce qui explique que le stress est un phénomène si complexe à comprendre et à analyser, car il dépend du milieu ambiant et des rapports sociaux, mais aussi et surtout du terrain biologique et des nombreux facteurs d’influence psychique de l’individu.

Cela étant dit, s’il est vrai que la notion de facteur de stress est toute relative et que chaque personne ne réagit pas avec la même intensité, il existe certains facteurs de stress qui sont pour ainsi dire « universels ».

Le cyanure, par exemple, en est un pour chaque organisme, même pour celui d’un maître spirituel ayant purifié son subconscient et ayant une hygiène de vie parfaite.

De même, face à un tremblement de terre, il est normal que tout individu normalement constitué éprouve un stress, même si l’intensité de ce stress pourra varier en fonction des perceptions des individus, de leur vécu et des ressources dont ils disposent pour faire face aux facteurs de stress.

Physiologie du stress

Si les stimuli perçus comme étant des facteurs de stress peuvent être extrêmement nombreux, agréables [5] ou désagréables, internes ou externes, réels ou imaginaires, la réponse de l’organisme est par contre toujours la même. On dit qu’elle est univoque, standardisée et non spécifique.

Cette réponse a des répercussions sur différents plans : physique, émotionnel, mental et comportemental. Au niveau physique, différents phénomènes surviennent : le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, le catabolisme et le métabolisme augmentent, les pupilles se dilatent, la pression artérielle et la sudation s’accentuent.

Ces phénomènes sont la résultante de l’activation du système nerveux orthosympathique, aussi appelé « système lutte ou fuite » ou « système activateur ».

Lorsque des stimuli (externes ou internes) entrent en contact avec les neurones du système nerveux, ceux-ci s’activent et envoient des influx nerveux au thalamus, une zone située au centre de la tête. Cette zone transmet alors les influx nerveux pour interprétation par deux voies : une voie courte menant les influx à l’amygdale située dans le cerveau limbique (centre des émotions), et une voie longue menant également à l’amygdale, mais après traitement de l’information dans le néocortex (centre du mental analytique). La voie courte étant plus rapide que la voie longue, cela explique pourquoi, face à un facteur de stress, on ressent des émotions avant de pouvoir analyser rationnellement la situation.

Soit dit en passant, si l’intensité du stress émotionnel est élevée, le néocortex peut même être « déconnecté » temporairement, plaçant alors la personne dans un état hypnotique dans lequel elle devient perméable à la suggestion [6].

Le cerveau limbique étant en lien avec les mémoires, c’est lui qui met en résonance les stimuli avec les expériences passées de l’individu, mais aussi avec son patrimoine génétique, les automatismes acquis par l’éducation ou les réflexes acquis par l’entraînement (type self-defense par exemple).

Lorsqu’un stimulus est interprété subjectivement comme un facteur de stress, le cerveau limbique émet un signal d’alarme en direction de l’hypothalamus. Cette glande endocrine située juste au-dessous du thalamus (comme son nom l’indique), est le chef d’orchestre des fonctions végétatives et endocrines de l’organisme. Elle commande toutes les autres glandes endocrines de l’organisme.

Le signal d’alarme est composé de messagers chimiques transmis par voie sanguine à partir de l’hypothalamus aux autres glandes endocrines de l’organisme, dont la glande pituitaire, la thyroïde et les surrénales, leur donnant l’ordre de sécréter des hormones de stress.

En parallèle, l’hypothalamus stimule également la chaîne de ganglions orthosympathiques situés de part et d’autre de la colonne vertébrale. À partir de ces ganglions, un réseau dense de nerfs orthosympathiques achemine les neurotransmetteurs aux organes internes, lesquels sont tous pourvus d’innervations orthosympathiques. Les messagers chimiques affluent également en direction des glandes surrénales, où ils déclenchent la production de certaines hormones de stress, dont l’adrénaline et le cortisol, qui sont libérées dans le sang pour favoriser la production d’énergie et réguler le mécanisme du stress.

Le mécanisme du stress vise un seul but : augmenter les chances de l’être de s’adapter à une situation qui représente une menace pour son équilibre interne (homéostasie), donc aussi pour son épanouissement puisque celui-ci n’est possible qu’à partir d’un état d’équilibre.

Pour cela, l’organisme doit pouvoir mobiliser de l’énergie pour favoriser la stratégie d’adaptation. À cette fin, il peut également économiser de l’énergie en ralentissant les fonctions physiologiques les moins utiles au déploiement de cette stratégie. C’est la raison pour laquelle les fonctions du système digestif ralentissent durant une phase de stress. Même certaines capacités du cerveau, comme la mémoire, peuvent être mises au repos.

Stress chronique et burn out

Intéressons-nous plus particulièrement à l’activité des surrénales. Ces deux petites glandes endocrines coiffant les reins, sont les « batteries » de tout le système nerveux orthosympathique. Elles produisent les neurotransmetteurs et les hormones de stress dont l’organisme a besoin pour faire face à des facteurs de stress.

Parmi ces hormones de stress, le cortisol joue un rôle fondamental, car il active les processus d’adaptation aux facteurs de stress, tout en régulant le stress qui en est la conséquence.

Pour déployer de l’énergie, les cellules ont besoin de glucose. En conséquence, le pancréas sécrète de l’insuline, pour favoriser l’entrée du glucose dans la cellule et, grâce à l’oxygène apporté par la respiration cellulaire, permettre à cette même cellule de produire de l’énergie biologique. Si le sang ne contient pas assez de glucose (hypoglycémie), le cortisol mobilise les réserves de glycogène dans le foie et fabrique du glucose (processus appelé « glycogénogénèse ») que l’insuline pourra ainsi faire entrer dans les cellules. Si les réserves de glycogène sont insuffisantes, le cortisol est également capable de fabriquer du glucose à partir des réserves de protéines et de lipides. En parallèle, le cortisol réalise une résistance à l’insuline pour éviter que les cellules ne reçoivent trop de glucose ; c’est la première fonction de régulation du cortisol.

La seconde fonction du cortisol concerne la régulation de l’inflammation produite par les leucocytes du système immunitaire, très actif durant la phase de stress, en limitant leur action de nettoyage qui, autrement, pourrait devenir trop agressive pour les cellules.

Enfin, le cortisol réalise une résistance à la nutrition, par un ralentissement de la digestion et du processus d’assimilation (en cas de danger, ce n’est pas le moment de digérer, mais de « sauver sa peau »).

Si le rôle joué par le cortisol est parfaitement utile pour un stress de courte durée, il devient par contre problématique pour un stress qui perdure dans le temps et qui n’est jamais compensé par une phase de récupération.

En effet, lors d’un stress chronique, la production de cortisol est beaucoup trop importante (on parle d’un « hypercorticisme »). En plus d’épuiser les surrénales qui doivent en produire sans discontinuer, l’abondance de cortisol a un effet bloquant sur l’inflammation produite par l’activité du système immunitaire, ce qui entrave le travail de nettoyage des leucocytes [7], avec pour conséquence un congestion-nement du terrain biologique. La résistance à l’insuline fait que le taux de glycémie augmente dans le sang, ce qui nécessite une production accrue d’insuline (hyperinsulinisme) par le pancréas [8]. La résistance à la nutrition, lorsqu’elle perdure, crée des problèmes de digestion et donc d’assimilation, dont les carences sont la conséquence évidente. L’organisme doit alors « manger » ses propres tissus en puisant dans les réserves de graisses et de protéines, et la personne s’achemine vers l’épuisement. 

À force d’être ainsi sollicitées en continu, les glandes surrénales fatiguent à leur tour, et la production du cortisol est de plus en plus compromise, ce qui fait que les mécanismes du stress ne peuvent plus être régulés correctement. La phase de stress ayant perduré sur une trop longue durée, les réserves de l’organisme sont épuisées. À ce stade, c’est le burn out ! La fatigue chronique s’installe, car les glandes surrénales ne sont plus capables de répondre aux exigences d’adaptation du milieu extérieur et intérieur. Elles ne sont plus capables de produire les hormones de stress destinées à stimuler les différents systèmes de l’organisme. Les batteries sont à plat… et il est alors temps de prendre du repos.

Dans le cas du burn out plus spécifiquement, les causes du stress ayant mené à cette situation d’épuisement total sont dans la grande majorité des cas psychologiques, et non pas physiques. Malgré cela, même lorsque ses causes sont psychologiques, le stress chronique fait des ravages dans l’organisme.

Dès lors, il faut absolument faire en sorte de relancer le système parasympathique par le repos, la relaxation et la respiration profonde (si possible avec absorption consciente du prāna), et aider le corps à se décongestionner et à se régénérer en lui apportant des nutriments facilement assimilables (qui seront d’autant mieux assimilés que la branche parasympathique est bien relancée, par les mesures précitées).

En plus d’entreprendre une psychothérapie, il est grandement recommandé aux personnes qui ont été victimes d’un burn out d’éviter autant que possible l’exposition à tout type de facteurs de stress, surtout psychologiques, pendant une période pouvant aller jusqu’à plusieurs mois. À cette fin, la pratique de la méditation s’avérera également extrêmement salutaire.

Le phénomène de la crise d’angoisse

La personne qui vit un stress chronique est également souvent la proie de crises d’angoisse, dont elles sont l’une des multiples conséquences possibles. Également appelées « attaques de panique », elles surviennent le plus souvent durant des moments où la personne est calme, tranquille, en sécurité, ce qui est d’autant plus déstabilisant pour elle que, dans ces moments-là, sa réalité extérieure ne l’expose pas directement à des facteurs de stress.

Dans la plupart des cas, la panique ou l’angoisse n’est toutefois qu’une manifestation émotionnelle qui apparaît en réaction à un emballement du système nerveux autonome, prenant la forme de symptômes physiologiques [9] tels que, par exemple : sensation d’engourdissement ou de picotement, palpitations, accélération du rythme cardiaque (tachycardie), hyperventilation (souvent responsable de vertiges et d’une sensation d’étouffement), transpiration, tremblements, nausées, sensations de chaleur ou de froid, oppression thoracique, etc.

Face à de tels symptômes, intenses et inhabituels, qui surviennent sans crier gare et sans raison apparente, la personne peut avoir l’impression de perdre le contrôle, de mourir ou même de devenir folle, et c’est précisément cette interprétation qui génère la réaction émotionnelle de peur. Dans le cas de la crise d’angoisse, il y a donc lieu de distinguer les symptômes physiologiques évoqués et l’angoisse qui en découle, cette dernière n’étant en réalité que la réaction psychique induite par une interprétation mentale de ces symptômes par la personne qui les vit.

Bien qu’ils puissent être parfois très impressionnants, ces symptômes ne sont pas problématiques en soi, bien au contraire, puisqu’ils sont un moyen dont l’organisme se sert pour évacuer un trop-plein de tensions nerveuses accumulées, afin de retrouver ainsi un meilleur équilibre. En effet, à l’image d’une soupape qui libère un trop-plein de pression, le corps utilise ces symptômes pour se décharger de tout le stress que la personne n’avait jusque-là pas réussi à libérer par ses propres moyens.

À l’instar des personnes qui tombent malades durant leurs vacances, le corps profite d’un moment de calme ou de repos pour « décompresser ». Dans ces conditions, l’hyperactivation du système nerveux autonome est d’autant plus impressionnant que la chronicité du stress vécu aura grandement « épuisé » sa branche parasympathique, qui aura dès lors beaucoup de peine à contenir cet emballement.

Toutefois, aussi impressionnantes et terrifiantes que soient les formes symptomatiques prises par cette décharge du stress accumulé, elles sont sans danger ; la personne ne va pas en mourir, ni finir ses jours dans un hôpital psychiatrique. Le simple fait de le savoir au moment où les symptômes commencent à se faire sentir est déjà d’un grand secours en soi. En fin de compte, pour le phénomène de la crise d’angoisse, l’expression populaire « plus de peur que de mal » est tout à fait à propos !

Quelques citations à méditer

« Le stress est la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande d’adaptation qui lui est faite. Par définition, il ne peut être évité. La complète liberté par rapport au stress, c’est la mort. » Hans Selye

« La présence chez l’homme d’un appareil mental qui le fait penser, se souvenir, fantasmer, confère à la notion de stress en clinique humaine toute sa spécificité » Silla Consoli

« Ce ne sont pas les événements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils s’en font. » Épictète

« Sachant que tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime, il est souhaitable de favoriser l’expression au-delà de l’émotion, ou du retentissement. Cette pratique permettra d’éviter quelques somatisations, du stress et de l’angoisse. » Jacques Salomé

« Le stress est causé par le fait d’être ici et de vouloir être là. » Eckhart Tolle

Pratique

Rien ne sert de lutter contre le stress ! C’est logique, car si le stress est en soi une réaction de type « lutte ou fuite », le fait de lutter contre le stress revient à l’alimenter, ce qui est totalement contre-productif. La solution pour vaincre le stress est de limiter autant que possible les facteurs de stress, tant physiques que psychologiques, et de favoriser la relance de la branche parasympathique du système nerveux autonome, par la relaxation, le calme mental et le repos tout particulièrement. Prendre du repos, ce n’est pas nécessairement dormir, même si le sommeil en fait évidemment partie. Par repos, j’entends tout simplement la réduction de l’exposition aux facteurs de stress, de quelque nature qu’ils soient (agréables ou désagréables, réels ou imaginaires, extérieurs ou intérieurs), cela dans le but de permettre une relance de la branche parasympathique du système nerveux autonome, celle de la régénération.

Les deux branches antagonistes du système nerveux autonome, parasympathique et orthosympathique, interagissent à la manière de vases communicants. Si le système orthosympathique est stimulé par des facteurs de stress, son activité s’accroît et celle du système parasympathique décroît (sauf en cas de fatigue chronique ; les glandes surrénales étant épuisées, elles ne peuvent plus produire d’hormones de stress à même d’activer les mécanismes physiologiques du stress). Inversement, si l’activité du système orthosympathique diminue, une réponse antagoniste est déclenchée par le système parasympathique.

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Chapitres supplémentaires :

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[1] Le stress n’est pas spécifique à l’être humain. Toutes les espèces vivantes y sont soumises. Lorsque le caméléon change de couleur, lorsque le tournesol se tourne vers le soleil, lorsque le paon fait la roue, lorsque la gazelle fuit pour échapper à la lionne, un mécanisme du stress est impliqué.

[2] Pour rappel, le diable tel qu’il est représenté dans le récit de la Genèse sous la forme du serpent, est le principe de la division ou de la séparation. Sur le plan microcosmique, celui de l’âme vivante, il peut être vu comme le principe même de la dualité, à l’origine de l’impression illusoire d’être un ego séparé. Sur le plan macrocosmique, il est le « Prince de ce monde », l’Adversaire qui maintient les hommes dans l’illusion et l’ignorance, et qui les fait « chuter » dans un matérialisme toujours plus grossier, les éloignant par conséquent également de la spiritualité authentique, celle qui a pour fonction de les mener à la réalisation que, dans l’absolu, il n’y a que Dieu, un sans second ; cette Délivrance, qui est aussi une transcendance, est celle qui a fait dire à Jésus Christ : « J’ai vaincu le monde », transcendance qui marque également la sortie symbolique de la caverne des illusions, de Platon.

[3] L’absence totale de stress, c’est la mort, ou l’état de Samādhi… 

[4] Des stimuli provenant des plans subtils peuvent également être perçus par nos sens psychiques, et activer un stress sans que l’on comprenne pourquoi. C’est ce qui explique certaines crises d’angoisse survenant sans raison apparente, dans un endroit calme alors que la personne se sent bien, détendue. C’est un phénomène assez rare, car il faut que les stimuli en question entrent en résonance avec une blessure de l’âme.

[5] Le mécanisme du stress est aussi actif dans les états agréables de joie, d’excitation ou d’euphorie. 

[6] Ce phénomène est particulièrement fréquent durant l’enfance et joue pour beaucoup dans la structuration de sa psyché. Lorsque l’enfant vit une émotion forte (peur, honte, tristesse, joie, colère, culpabilité), son néocortex (ou mental analytique) est littéralement déconnecté. Cette porte étant ouverte, son subconscient devient alors perméable à n’importe quels mots prononcés par les personnes présentes autour de lui, adressés à son attention ou non (d’où l’importance de la maîtrise de la parole…). Ces mots vont alors être enregistrés à l’état de « croyances » associées à l’état émotionnel. Il en résulte une « composante psychique » dont l’influence est semblable à une suggestion hypnotique venant du subconscient, conditionnant l’individu à son insu, le plus souvent dans un sens contraire aux aspirations évolutives de son âme, parfois toute sa vie durant. L’ensemble des composantes psychiques forment la structure mentale, à laquelle la conscience individuelle s’identifie le plus souvent inconsciemment, et dont les stimuli produits mentalement sont autant de facteurs de stress.

[7] C’est la raison pour laquelle les personnes dont le stress est chronique, cicatrisent mal, ou lentement.

[8] Si le stress perdure, le pancréas risque de s’épuiser et de ne plus pouvoir produire suffisamment d’insuline pour faire baisser le taux de glycémie, avec un risque d’aboutir à un diabète de type II (insulino-déficience).

[9] Pour qu’une crise d’angoisse soit caractérisée, il faut au moins quatre symptômes physiques et émotionnels, dont vous trouverez la liste complète dans le Manuel MSD : https://cutt.ly/me2wsPYi