Charte d’éthique individuelle

Au sens où je l’entends, la quête spirituelle, et toutes les formes d’enseignements et de pratiques destinées à la soutenir, ne constituent pas une source de curiosité destinée à distraire l’esprit ni un simple « passe temps » comme un autre ; c’est une démarche sincère, authentique et profonde, et j’oserais même dire… sacrée !

Celui ou celle qui décide de s’y engager le fait parce qu’il en ressent le vibrant appel au fond de lui, et parce qu’il est prêt à accomplir des efforts en travaillant sur lui-même pour évoluer, grandir en sagesse, en connaissance de soi, et éveiller en lui la Conscience de l’Unité propre à celle du pur Esprit qu’il est en essence, siégeant au cœur même de son être, comme au cœur de toutes formes de vie desquelles il n’est donc nullement séparé, contrairement à ce que son identification à sa personnalité lui fait croire illusoirement.

La voie spirituelle implique en effet qu’on s’y investisse « corps et âme », de tout son cœur même, avec une réelle aspiration à vivre la réalisation intégrale du meilleur des possibles que l’on porte en soi, faisant croître ainsi en soi-même des vertus telles que le renoncement, la patience, le lâcher prise, la détermination, l’humilité, l’authenticité, la persévérance, la foi, la tolérance et bien sûr… l’amour, garantissant de ce fait une progression sûre sur ce chemin dont l’aboutissement est le rayonnement pur et désintéressé de toutes ces vertus.

Conformément à ce sage principe selon lequel le but est le chemin lui-même, ce qui importe n’est toutefois pas d’être « parfait » spirituellement dans les faits, mais d’aspirer à cet idéal synonyme de « justesse », efforts sur soi-même à l’appui, le plus sincèrement possible.

D’après cela, toute personne qui porte en elle cette noble aspiration et qui s’efforce d’y parvenir, du mieux qu’elle peut, se donne les moyens d’avancer sûrement sur la voie spirituelle, même si dans cette dynamique il est inévitable qu’elle se heurte fréquemment à des obstacles intérieurs et qu’elle dévie ainsi temporairement de son idéal, mais en considérant alors que son « faux pas » n’est pas une erreur pour laquelle elle devrait se sentir coupable, mais une opportunité d’évoluer.

Les nombreuses expériences menées avec des groupes dans des stages ou des voyages, m’ont permis de réaliser que l’aspiration à cette « justesse » dans la quête spirituelle, même avec les meilleures intentions du monde, n’est à elle seule pas suffisante pour garantir l’harmonie, l’unité et la cohésion entre les membres du groupe, cela précisément à cause du fait que les risques de « chutes », les dispersions, les déviations et les tentations font partie intégrante de cette quête.

En dépit de la plus grande vigilance, les interactions peuvent générer des frictions susceptibles de donner lieu à des incompréhensions, des non-dits, des tensions, des conflits, etc.. Même si l’on tente de faire bonne figure, c’est parfois « plus fort que soi » et on réagit d’une manière qui ne nous correspond pas, ou du moins qui ne correspond pas à l’idéal que nous aspirons à incarner. 

Bien que ces moments soient difficiles, d’une certaine manière ils sont « bienvenus » dans la mesure où ils représentant autant d’opportunités de mettre en lumière certains modes de fonctionnement avec les croyances et mémoires qui leurs sont liées, à condition toutefois que l’on se donne les moyens de se placer dans le juste positionnement intérieur, s’offrant à soi-même ainsi qu’aux autres un espace d’accueil bienveillant où la possibilité existe de tirer ainsi profit de la situation, pour faire de l’or avec du plomb… selon une métaphore bien connue des alchimistes.

Dans ce contexte, il est fondamental qu’un cadre clairement défini soit posé pour que les interactions entre les uns et les autres aient ainsi toutes les chances d’être évolutives plutôt qu’involutives. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’instaurer une charte d’éthique individuelle réunissant les points qui me paraissent les plus essentiels pour y parvenir, et desquels toute personne souhaitant participer à l’un de mes stages/voyages se doit de prendre connaissance en y adhérant sans réserve.

Les différents points constitutifs de cette charte d’éthique sont énumérés ci-après, avec des notes de bas de page apportant des précisions lorsque cela s’avère utile.

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Charte d’éthique individuelle

Les différents points ci-dessous constituent la charte d’éthique individuelle, dont l’objectif est de définir le cadre censé faciliter l’interaction entre les membres du groupe durant le séjour. Conformément aux remarques données plus haut, il n’est pas nécessaire d’être parfaitement conforme à l’idéal que les termes de la présente charte exposent, mais d’être en accord avec eux et de s’engager le plus sincèrement possible à faire de son mieux pour s’y conformer. Cela vaut pour chaque participant, mais également pour le ou les intervenants. Dans cet esprit, chaque membre du groupe s’engage à : 

  1. Chercher la justesse dans le positionnement intérieur comme dans les gestes, les paroles[1] et les actes, dans l’optique de la maîtrise de soi-même.
  2. Faire preuve de souplesse et d’ouverture d’esprit par rapport aux croyances et aux visions du monde autres que les siennes.
  3. Cultiver l’intelligence du cœur, se manifestant par l’esprit de bienveillance, l’humilité, la tolérance, la capacité à se remettre en question et à pardonner à autrui comme à lui demander pardon.
  4. Mettre entre parenthèse toutes les techniques autres que celles qui sont transmises au cours du séjour, cela afin de pouvoir déterminer en toute connaissance de cause si ce qui a été transmis convient à la sensibilité et aux besoins du participant.
  5. Participer aux activités de groupe, dont font partie les exercices, les repas et les partages[2], et respecter le Noble silence[3] au cours de celles-ci.
  6. Réduire autant que possible la consommation de cigarettes (y compris le vapotage) et le café.
  7. S’abstenir de toute consommation de viande, de drogues et d’alcool.
  8. Réduire autant que possible la consommation de cigarettes (y compris le vapotage) et le café.
  9. Limiter l’usage du téléphone portable à la stricte nécessité. Mise en mode avion hors des temps libres et des pauses.
  10. Ne pas partager des photos du séjour sur les réseaux sociaux et ne pas raconter ce qui s’y est passé, afin de respecter l’intimité de chacun et chacune.
  11. Respecter les horaires.
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Dernière mise à jour : 24.04.2024, par Frédéric Burri

L’élaboration de cette charte d’éthique vise à limiter au minimum les risques que des schémas de fonctionnement « saboteurs » ne viennent se manifester et perturber les interactions entre les membres du groupe, et qu’à l’inverse elle maximise les chances que ces interactions soient autant d’occasions de grandir en conscience dans l’amour, la joie, la paix, l’empathie, la confiance, la tolérance, la connaissance de soi et la liberté d’être.

Le document au format papier reprenant l’intégralité des informations de cette présente charte, devra être relu et approuvé par la signature du participant avant le début du stage/voyage.

Le non-respect d’un ou plusieurs des termes de cette charte d’éthique, de manière consciente ou inconsciente, qu’ils soient rapportés par un ou plusieurs participants ou constatés par les intervenants en charge du groupe, fera l’objet d’une évaluation de la part de ces derniers pouvant possiblement aboutir à l’exclusion de la personne concernée, sans lui donner droit au remboursement pour la partie du séjour.

Si la liberté d'expression est un droit, l'esprit de bienveillance est un devoir.

[1] Chaque membre du groupe accordera une vigilance toute particulière aux mots employés et à l’intonation qui les véhicule quand il s’adresse aux autres, y compris pour les remarques proférées sur un ton de légèreté comme les plaisanterie et les traits d’humour, ceux-ci étant souvent le vecteur de messages cachés beaucoup moins « drôles » qu’il n’y paraît, tels que reproches, jugements, moqueries. Le membre du groupe veillera à s’exprimer d’une manière bienveillante et respectueuse avec l’intention de ne pas heurter son interlocuteur ou les personnalités les plus sensibles du groupe. Si tel est le cas malgré tout, ce qui peut bien sûr survenir non seulement parce que les travers possibles sont nombreux en communication, mais aussi parce que l’autre a son propre filtre au travers duquel il peut mal interpréter les propos tenus, les personnes concernées mettront un point d’honneur à dissiper les malentendus et les tensions grâce à une discussion authentique et transparente, qui pourra au besoin être encadrée par l’un des intervenants faisant ainsi office de médiateur.

[2] Les partages de groupe ont lieu deux fois par jour, en début de matinée et en fin de journée. Réunis en cercle, les membres du groupe prennent tour à tour la parole dans un ordre aléatoire, pour un temps limité à 3 minutes durant lequel ils bénéficient de l’assurance de ne pas être interrompus, pour témoigner librement de leur état d’esprit général et/ou de prises de conscience importantes, ou plus simplement d’une anecdote. Le but de ces partages est double : ils permettent de connaître l’état d’esprit de chacun et de limiter ainsi le risque de projections et d’interprétations relatives à son comportement et à son attitude, et constituent qui plus est un excellent exercice de désensibilisation en ce qui concerne l’expression de soi face aux autres.

[3] Le « Noble silence » est important dans la mesure où il favorise l’introspection, l’écoute de soi, le ressenti. Pendant les partages, il permet aux autres participants d’avoir l’assurance de ne pas être interrompus et de pouvoir ainsi exprimer leur ressenti (voir ci-dessus). Pendant les exercices, il favorise la concentration sur les instructions et sur leur application. Pendant les repas, le noble silence invite à manger en conscience, avec tous les bénéfices qui en découlent en termes de mastication, de digestion et de satiété. Pendant les temps libres, le Noble silence n’est pas obligatoire, mais il est demandé à tout un chacun de respecter le besoin de silence des autres participants. À cette fin, celles et ceux qui voudront échanger pourront le faire en se mettant à l’écart, dans un lieu les autres membres du groupe souhaitant ne seront pas dérangés.