Le Cours du Vivant

Monographie 7 : Les dimensions de l’être

Les dimensions de l’être

Théorie

Tous les grands courants de pensée, qu’ils soient purement ésotériques ou religieux, traditionnels ou modernes (psychologie, psychanalyse), spirituels ou philosophiques, se sont donnés pour mission de définir l’être humain en tant qu’entité individuelle dotée d’une conscience propre. Ils ont cherché à expliquer non seulement son interaction avec son environnement et ses semblables au sein de la société, mais aussi son rapport avec une dimension qui le dépasse, une dimension transcendante, pour ainsi dire.

Ces différents courants répondent en fait à un besoin fondamental de l’être humain qui, aussi loin que remontent les traces de son passage sur terre (du moins depuis qu’il est doté de raison…), s’est toujours posé des questions relatives au « comment » et au « pourquoi » de son existence « ici-bas ». D’une part parce que cela lui permet d’échapper à la peur de l’inconnu (notamment celle de la mort) et lui donne un sens à sa vie et, d’autre part, parce que l’obtention de réponses qu’il estime cohérentes aux niveaux de conscience et d’intelligence qui sont les siens, est susceptible de l’aider à se connaître lui-même et à s’éveiller dans la joie, l’harmonie et la santé.

L’homme moderne ne se trouve toutefois pas dans la même position que ses ancêtres face aux informations qu’il est susceptible d’obtenir pour répondre à ce besoin d’en apprendre davantage sur lui-même, sur l’univers et sur l’éventualité d’une Intelligence suprême qui en est à l’origine. Dans l’antiquité, par exemple, l’étendue des courants de pensée était délimitée par des barrières géographiques et culturelles qu’il fallait franchir pour avoir accès à d’autres « regards » sur le monde, le Créateur et l’homme lui-même, sauf si sa condition sociale et sa situation matérielle lui permettaient d’avoir accès à des écoles ou à des livres. Mais aujourd’hui, les nouvelles technologies de l’information − l’internet plus particulièrement − offrent à l’individu un accès facile et rapide à la connaissance des différents courants de pensée, quelles que soient sa condition sociale ou ses capacités matérielles. Par exemple, il est aujourd’hui possible d’en savoir davantage sur l’hindouisme qu’un indien, sans avoir jamais mis les pieds en Inde. Même les connaissances secrètes des organisations initiatiques, qui étaient autrefois réservées à un cercle très fermé de membres triés sur le volet, tendent aujourd’hui à être exposées au grand jour, aux yeux de tous.

Si cette démocratisation de la connaissance a l’avantage d’offrir à tout un chacun la possibilité de comparer les sources d’information et de choisir les courants de pensée qui s’accordent le mieux à sa sensibilité personnelle, elle expose cependant au risque de la dispersion, par la fuite en avant dans une recherche obsessionnelle d’informations qui, il faut bien le reconnaître, peut devenir sans fin.

Le chercheur qui aspire sincèrement à comprendre et à évoluer, se trouve ainsi rapidement « noyé » dans la quantité colossale d’informations, sans toutefois disposer d’une aide qualifiée qui s’avérerait bien utile pour faire le tri. De plus, les angles de vue différents à partir desquels les connaissances sont délivrées peuvent également donner l’impression qu’elles sont contradictoires et créer la confusion chez le chercheur.

Localisation de l’âme et de l’esprit

Prenons le cas de l’âme et de l’esprit. Quand ces deux dimensions ne sont pas tout simplement confondues, comme ce fut le cas chez certains philosophes et au sein du mouvement spirite par exemple, c’est leur localisation qui est sujette à controverse.

Certains auteurs placent le siège de l’âme au niveau du sacrum, d’autres au niveau du hara, du chakra swâdhishthâna[1], du plexus solaire, du cœur ou même de la moelle épinière sur toute sa longueur. Le philosophe Descartes situait pour sa part le siège de l’âme au niveau de la glande pinéale, confondant l’âme avec sa conscience propre (la conscience individuelle). Selon la Torah, « l’âme de la chair est dans le sang[2] ». Pour certains, l’âme n’est autre que l’inconscient, la partie féminine et obscure de l’être, complémentaire à la partie masculine et lumineuse : le conscient, l’esprit.

Si la plupart s’accordent à dire que l’âme est contenue dans le corps, les avis sont plus partagés au sujet de l’esprit : tantôt il est situé à l’intérieur du corps, dans le cœur ou au centre de la tête, tantôt il est localisé en dehors des limites de l’individualité, à quelques dizaines de centimètres au-dessus de la tête, voire occupant l’entièreté de l’espace, sans localisation précise. Ce sont là d’étonnantes divergences qui peuvent prêter à confusion, d’autant plus que, bien souvent, le manque de nuance dans l’énoncé d’une théorie prête à penser qu’il s’agit de la seule unique vérité possible en la matière. En vérité, ces différents points de vue sont davantage complémentaires qu’opposés ; ils dépendent des états de conscience à partir desquels la réalité est perçue, comme nous l’avons vu dans les deux précédentes monographies.

Pour rester fidèles à la philosophie du Cours du Vivant, je ne vais pas « trancher » pour une définition plutôt qu’une autre, mais vous présenter les choses à partir d’une vision inclusive et « englobante », autant que possible, en tenant compte de la complémentarité des angles de vue relatifs aux différentes dimensions de l’être.

Cela dit, comme les terminologies utilisées varient énormément d’un courant de pensée à un autre, je baserai malgré tout arbitrairement mon exposé sur le ternaire « corps-âme-esprit ». Cela nous évitera de trop nous éloigner de la terminologie utilisée jusqu’ici pour rendre compte du fonctionnement de la nature humaine.

Le corps, dimension physique de l’être

Le corps est la dimension matérielle de l’être, la plus dense de toutes. L’âme doit obligatoirement être « rivée » au corps pour faire l’expérience de la vie dans la matière, parce que cette expérience est tributaire de l’accès aux sens physiques du corps, ceux de la perception et de l’action, au nombre de cinq chacun, respectivement la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher et le goût, ainsi que la parole, les mains, les pieds, les organes d’excrétion et de reproduction.

Si je fais la distinction entre le corps et l’âme, cela signifie que je considère que ce sont deux dimensions à part entière, et que le corps ne peut donc pas être considéré comme l’aspect matériel de l’âme.

Paradoxalement, le corps est la dimension à laquelle nous avons tendance à nous identifier le plus naturellement, alors qu’elle est celle qui est le moins à même de nous représenter et de nous définir en tant qu’être. En effet, le corps n’est qu’une des innombrables modalités d’expression de l’individualité, la plus périphérique de toutes, à l’image de la poupée russe la plus extérieure, contenant toutes les autres en elle.

La vie apparente du corps n’est due qu’à la présence de l’âme en lui, laquelle doit sa vitalité au « souffle » de l’esprit. Sans l’âme et sans l’esprit, le corps n’est qu’une masse inerte sans cohésion ni intégrité, exclusivement passive, se décomposant rapidement dans des conditions naturelles normales.

En plus de permettre à l’esprit de faire l’expérience de la dimension matérielle de l’existence, le corps joue un rôle de protecteur des dimensions plus subtiles de l’être, celles de l’âme qui lui est indissociablement liée au cours de l’incarnation et dont les centres respectifs sont localisés à l’intérieur des limites du corps.

Sans ce « sarcophage de protection » qu’est le corps physique, l’âme devient très vulnérable. C’est en particulier ce qui explique le danger auquel s’exposent les personnes qui pratiquent les expériences dites de « sorties hors du corps[3] ».

Dans la tradition chrétienne, il est dit que le corps est le « temple de l’Esprit Saint[4] ». Cette dimension matérielle de l’être était honorée et respectée par Jésus-Christ, et il est par conséquent très surprenant qu’elle ait été l’objet de tant de mutilations, de sévices et de tortures pendant des siècles au sein de certains courants religieux chrétiens, en partie à cause de jugements erronés au sujet des pulsions sexuelles[5] qui s’y manifestent, considérées (à tort) comme des obstacles à la communion avec Dieu.

Aujourd’hui, si les mentalités ont évolué et que de telles pratiques ne sont plus aussi répandues, fort heureusement, l’homme moderne a basculé dans un autre extrême, en érigeant le corps au rang de « super star ». En effet, dans ce monde moderne où les valeurs sont inversées, le corps est devenu l’objet d’un véritable culte, alors qu’il est pourtant la dimension la plus « éloignée » de la véritable essence de l’être, l’esprit, qui quant à lui est totalement ignoré.

Si le corps a son rôle et son importance en tant que « fondation » permettant à l’âme de s’élever vers les plus hauts sommets de Réalisation spirituelle, il est toutefois contre-productif de s’en soucier à l’excès. Même les démarches hygiénistes dont certains se servent pour purifier le corps à l’extrême, peuvent être un obstacle à l’éveil de l’âme si elles sont accomplies en tant que but en soi, dans une hypothétique recherche de perfection sur le plan physique, fondée ou non sur la croyance que cet état de pureté absolue est nécessaire pour atteindre l’Éveil spirituel (ce qui est bien évidemment faux !).

Prendre soin du corps par de l’exercice physique adapté aux capacités de l’individu, de la relaxation, des massages, des assouplissements, une alimentation équilibrée et une respiration naturelle, est amplement suffisant pour se constituer un « temple » fonctionnel à l’intérieur duquel l’Esprit pourra souffler son essence afin de développer les dimensions subtiles de l’âme et d’éveiller le potentiel qu’elles renferment.

Le corps est un instrument précieux au service de l’esprit. À ce titre, ses besoins doivent être satisfaits ; il doit être soigné, aimé, respecté, sans toutefois en faire plus que nécessaire, au risque de créer un déséquilibre en négligeant les autres dimensions de l’être.

Pour plus de détails à ce sujet, reportez-vous à la monographie n°9, entièrement dédiée au « précieux corps charnel ».

L’âme, dimension psychique de l’être

Si le corps a livré une grande partie de ses secrets sous l’impulsion des sciences expérimentales, telles que l’anatomie, la physiologie et la biologie, il n’en est pas de même pour l’âme. Bien que les découvertes dans le domaine de la psychologie nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre le fonctionnement de l’être humain dans son rapport à lui-même et à ses semblables, l’âme peut encore être considérée comme une véritable terra incognita.

En ce qui concerne par exemple la nature de l’inconscient, les capacités extrasensorielles, les phénomènes énergétiques ou les états modifiés de conscience, les sciences expérimentales ne disposent pas de tous les instruments de mesure pour observer et étudier l’âme dans ses dimensions-là. C’est pourquoi, si l’on veut comprendre l’âme dans sa globalité, il est utile de se tourner également vers les sciences occultes, la parapsychologique et bien sûr les traditions religieuses et philosophiques. C’est à celles-ci que je me suis référé pour vous proposer une définition de l’âme qui je l’espère vous permettra de mieux comprendre la nature de l’œuvre de transmutation qu’il convient d’opérer sur elle dans le contexte de la quête spirituelle.

De nos jours, l’âme est ce que l’on appelle communément la psyché de l’individu (âme = psuchè, en grec). Les multiples dimensions qui composent le psychisme peuvent, symboliquement, être représentées par l’ensemble des poupées russes intermédiaires, entre la plus extérieure, le corps, et la plus intérieure, l’esprit, imbriquées les unes dans les autres comme autant de plans vibratoires s’interpénétrant et s’influençant mutuellement.

Parmi ces dimensions psychiques, je citerai en particulier l’énergie vitale, les émotions, les facultés et sens psychiques (mémoire, intuition, télépathie, clairvoyance, etc.), le mental (les pensées) ainsi que la conscience individuelle en laquelle le phénomène de l’ego prend racine. Ainsi, mental, conscience individuelle et ego appartiennent au domaine de l’âme vivante. Étroitement liés les uns et autres, ils ne sont en rien assimilables à l’esprit, bien que ce dernier soit en permanence en étroite relation avec eux, comme nous le verrons plus loin. Ce sont ces différentes dimensions psychiques, des plus denses aux plus subtiles, qui composent l’âme dans sa totalité.

L’impossibilité de localiser précisément le siège de l’âme à l’intérieur des limites de l’individualité, provient du fait que l’âme est multidimensionnelle, et que chacune de ses dimensions possèdent un centre psychique qui lui est propre.

Traditionnellement, on considère que ces centres d’énergie psychiques – les fameux chakras[6] des traditions orientales – sont étagés les uns au-dessus des autres à l’intérieur de la nâdî sushumnâ, soit le canal d’énergie subtil principal de l’individualité, situé à l’intérieur du canal médullaire. Ce fait a amené certains auteurs à localiser le siège de l’âme à l’intérieur de la moelle épinière, ce qui selon moi est déjà plus juste que de le limiter à un centre psychique plutôt qu’à un autre.

L’âme englobe l’intégralité des phénomènes vibratoires qui apparaissent et disparaissent incessamment à l’intérieur des limites de notre individualité, limites qui nous permettent de nous définir comme telle, tant au niveau conscient qu’inconscient.

L’âme porte également en elle un nombre indéfini de composantes psychiques qui sont autant de mémoires émotionnelles, karmiques, auxquelles sont associées des croyances qui influencent considérablement notre existence. Cet ensemble de composantes psychiques forme pour ainsi dire la nature inférieure de l’être, dont nous avons à nous libérer pour que nous puissions incarner notre nature supérieure – l’esprit que nous sommes en essence – dans le monde.

À la lecture de ce qui précède, nous voyons que la croyance selon laquelle nous devrions subir les conditions de notre incarnation sous prétexte que c’est « notre nature » et que nous n’y pouvons rien, est erronée.

L’être humain a la possibilité d’être ce qu’il décide d’être et sa nature se modèle en grande partie sur la base de ses choix. En cela, l’idée selon laquelle la vie de l’être humain serait déterminée exclusivement par des éléments sur lesquels il n’a pas prise (les gênes, le karma, des mémoires transgénérationnelles, etc.), n’est vraie que s’il renonce à faire usage de son libre-arbitre[7] pour reprendre la maîtrise de sa vie en s’alignant sur la Volonté suprême de l’Esprit en lui.

La vie de nos cellules et même l’expression de nos gênes peuvent être influencées par l’esprit et les états mentaux[8] qu’il engendre au niveau de la conscience de l’âme. Il faut comprendre par là que la psyché n’est pas un monolithe de granit que l’on devrait subir, impuissamment, mais qu’elle est aussi malléable que de la terre glaise, à condition que nous fassions l’effort de la « travailler » dans le sens de ce que nous voulons vraiment.

Comme nous le verrons de manière plus approfondie dans la monographie n°22 consacrée à l’alchimie, ce travail sur notre « matière psychique » (ou materia prima en langage alchimique) est tout l’enjeu de cette discipline, du moins dans sa dimension spirituelle, symbolique.

L’esprit, dimension spirituelle de l’être

Comme nous l’avons vu, il n’est pas rare que l’esprit et l’âme soient confondus et que l’être humain soit défini exclusivement comme un binôme « corps – âme » (quand l’âme n’est pas carrément niée par la science matérialiste qui la range dans la case « paranormal »).

Si l’être n’était que « corps et âme », alors l’âme serait à la fois l’esprit qui ressent, pense, agit, rêve, souffre, etc., et l’ensemble des phénomènes vibratoires « internes » qui déterminent son expérience sur le plan conscient et inconscient. C’est l’impression qui est d’ailleurs la plus répandue collectivement, puisque à peu près tout le monde s’identifie à sa personnalité, constituée d’expériences de vie, de traits de caractère, de souvenirs, de conditionnements, de défauts ou de qualités, d’un corps, etc. Mais il s’agit-là d’une illusion d’optique produite par l’identification de l’esprit à l’ensemble des dimensions qui lui sont subordonnées : celles de l’âme, ainsi que le corps qui l’habille.

C’est une illusion d’optique, en effet, car l’âme ne peut être à la fois l’ensemble des phénomènes vibratoires et « ce » qui les perçoit. Certains auteurs ont cru pouvoir résoudre ce problème en affirmant que l’âme était dotée d’un centre, d’un cœur, d’un fond : la syndérèse des théologiens[9].

Le mystique chrétien Maître Eckhart, par exemple, reconnaissait ce cœur de l’âme lorsqu’il affirmait : « Vraiment tu es le Dieu caché au fond de l’âme ; le fond de Dieu et le fond de l’âme n’étant qu’un seul et même fond. »[10] Il a également dit « L’œil dans lequel je vois Dieu est l’œil même dans lequel Dieu me voit : mon œil et l’œil de Dieu ne sont qu’un œil, et une vision et une connaissance et un amour. »[11]

En vérité, ce « cœur », cet « œil » ou ce « fond » de l’âme ne sont pas autre chose que l’esprit, en tant que la lumière spirituelle, qui est l’essence même de l’être. Il correspond au noûs des philosophes grecs de l’Antiquité ainsi qu’à l’âtman des hindous. Cet esprit ne doit pas être confondu avec la conscience de l’âme (la conscience individuelle) qui n’est que le « reflet » que l’esprit produit sur le mental de l’âme, en y réfléchissant sa propre lumière qui est pure attention, pour y devenir « pleine conscience ».

L’esprit étant informel, éternel et infini, il ne saurait être considéré comme une dimension de l’âme qui, elle, est formelle, mortelle et finie. En s’y réfléchissant au niveau de la sphère mentale, l’esprit y produit en effet un reflet lumineux de lui-même, un point lumineux de conscience qui n’est autre que cette conscience personnelle, au niveau de laquelle peut être perçue l’impression « je suis », qui s’apparente à la conviction d’exister en tant que « je », ego. C’est ainsi que la conscience individuelle, en tant que produit de la rencontre de l’esprit et de l’âme, peut être considérée comme la racine de l’ego[12].

Si l’âme et le corps ont un commencement et une fin, l’esprit, quant à lui, est éternel. N’étant pas limité aux dimensions psychique et corporelle, il est hors de l’espace et du temps et donc hors de la causalité comme du déterminisme. Il perçoit le vivant, avec lequel il ne fait qu’un dans l’absolu, sans toutefois être soumis à ses lois.

Si l’âme est du côté de la « substance », en tant qu’ensemble de phénomènes vibratoires, l’esprit, quant à lui, est du côté de l’« essence », au-delà du psychisme et du monde phénoménal. Cependant, en réfléchissant son essence lumineuse sur le mental, au niveau duquel convergent les perceptions, l’esprit produit le phénomène de la conscience individuelle, au niveau de laquelle prend racine cette impression d’exister en tant que « moi », « je », cet ego auquel l’esprit a naturellement tendance à s’identifier sous l’influence du jeu des impulsions contraires d’attachement et de rejet actives dans le mental.

Si réelle que soit la sensation d’être un « je » en apparence, l’ego ne saurait être identique à l’esprit en tant qu’essence spirituelle. Tout au plus en est-il le reflet dans le domaine psychique, plus ou moins déformé, voilé et terni par les mouvements oscillatoires de la structure mentale.

Lorsqu’il se définit en fonction de son reflet, c’est-à-dire en tant qu’ego, l’esprit ne peut donc que se leurrer et s’illusionner sur sa véritable essence, car aucune image, aucune impression, aucune sensation, n’est à même d’en traduire avec exactitude la nature. Tout au plus l’âme peut-elle réfléchir sur sa fonction mentale rendue pure, équanime, la lumière spirituelle dévoilée, sous la forme de ce que les orientaux appellent sat-chit-ananda (être-conscience-félicité). Il s’agit là toutefois également d’une enveloppe[13] à laquelle il ne faut pas s’identifier, au risque de s’illusionner également, même si la félicité est l’état de conscience le plus élevé et le plus pur qu’il soit permis d’expérimenter dans l’incarnation.

La Source de la lumière

Si la conscience individuelle possède son siège au centre de la tête et qu’elle est le reflet direct de rayonnement de la lumière spirituelle (l’esprit) dans la psyché, on peut se demander à partir de quel « endroit » l’être perçoit ce reflet lumineux de lui-même. Autrement dit, où l’esprit est-il localisé ? Et s’il est lui-même la lumière spirituelle, d’où vient cette lumière, quelle en est la source ?

Si nous partons du principe que le corps est la dimension la plus périphérique de l’individualité et, par là, la plus « éloignée » de la source de l’être, il est logique de situer cette dernière au cœur même de l’individualité, donc en son point le plus central (souvenez-vous de l’image des poupées russes, où la plus petite de toutes symboliserait ainsi l’esprit). Toutefois, ce point de vue n’est valable qu’à partir de l’individualité elle-même. Si nous nous plaçons maintenant au niveau de l’Esprit lui-même, il contient toutes choses en lui. Étant identique à l’infini, rien ne peut en effet lui être extérieur et, dans l’absolu, il ne saurait être localisé à un endroit plutôt qu’à un autre dans l’espace. Il y a donc un changement de perspective en fonction de l’« angle de vue » à partir duquel on pose la question.

Cette double perspective est poétiquement exprimée dans un des textes sacrés de l’hindouisme, le Chândogya Upanishad : « Cet atmâ qui réside dans le cœur, est plus petit qu’un grain de riz, plus petit qu’un grain d’orge, plus petit qu’un grain de millet, plus petit que le germe qui est dans un grain de millet ; cet atmâ, qui réside dans le cœur, est aussi plus grand que la terre, plus grand que l’atmosphère, plus grand que le ciel, plus grand que tous ces mondes ensemble. »[14]

Cette différence de perspective est celle qui existe entre la conscience de l’homme ordinaire et celle de l’être spirituellement réalisé. René Guénon l’a très bien décrite, en ces termes : « Pour l’homme ordinaire, dont la conscience n’est en quelque sorte “éveillée” que dans la seule modalité corporelle, ce qui est perçu plus ou moins obscurément des modalités subtiles apparaît comme inclus dans le corps, parce que cette perception ne correspond effectivement qu’à leurs rapports avec celui-ci, plutôt qu’à ce qu’elles sont en elles-mêmes. […]

Tant que l’être n’atteignait Âtmâ que dans ses rapports avec l’individualité, c’est-à-dire comme jîvâtmâ, celui-ci lui apparaissait comme inclus dans l’individualité, et ne pouvait même pas lui apparaître autrement puisqu’il était incapable de franchir les bornes de la condition individuelle ; mais quand il atteint Âtmâ directement et tel qu’il est en soi, cette même individualité, et avec elle tous les autres états, individuels ou supra-individuels, lui apparaissent au contraire comme compris dans Âtmâ, comme ils le sont en effet au point de vue de la réalité absolue, puisqu’ils ne sont rien d’autre que les possibilités mêmes d’ Âtmâ, hors duquel rien ne saurait véritablement être sous quelque mode que ce soit. »[15]

La métaphore du prisme

Pour clore cette partie théorique et relier les différentes dimensions de l’être évoquées jusqu’ici, je vous propose une nouvelle métaphore, celle du prisme.

Lorsqu’un faisceau de lumière blanche traverse le prisme et en ressort, il se décompose par réfraction en un spectre de couleurs continu. Parmi ce nombre indéfini de nuances de couleurs, nous pouvons distinguer significativement, dans cet ordre, le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu et le violet (avant lequel on ajoute parfois l’indigo), comme celles que l’on retrouve dans un arc-en-ciel.

Glass Prism
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Symboliquement, la lumière blanche, c’est le rayon lumineux, la lumière de l’Esprit, l’essence spirituelle de l’être. Le prisme, c’est la personnalité, l’individualité, formée par l’âme vivante et son enveloppe charnelle, le corps physique. Les couleurs, ce sont les qualités et les vertus divines exprimées par l’âme lorsqu’elle laisse passer à travers elle la lumière spirituelle sans qu’elle n’y rencontre aucun obstacle, aucune impureté. Ce sont les « fruits de l’Esprit » !

Pour que le prisme puisse laisser passer la lumière blanche et produire l’intégralité du spectre des couleurs, il va de soi qu’il doit être transparent. Si le prisme comporte des impuretés, des souillures, des obstacles, des voiles, il va empêcher la lumière blanche de le traverser totalement. Ainsi en va-t-il de l’être qui n’a pas purifié son subconscient et qui ne s’est pas libéré de sa structure mentale.

Bien que sa conscience individuelle soit l’interface par laquelle la lumière spirituelle entre en contact avec l’âme, elle n’est pas capable de la rayonner dans le monde sous la forme de ses plus belles qualités et vertus, cela parce que la psyché n’est pas suffisamment pure, pas suffisamment transparente. Ses pensées ainsi que ses actions sont certes porteuses de quelques couleurs, mais assombries et ternies par les impuretés présentes dans sa structure mentale. Ce sont les « œuvres de la chair » dont parlait Saint Paul dans son Épître aux Galates[16].

Plus le cristal, symbole de la psyché de l’être, est souillé, moins il est à même de rayonner le Bien suprême par ses pensées et ses actes. La lumière spirituelle qui pénètre en lui à chaque instant est amour inconditionnel, mais à la sortie, celui-ci est perverti, dénaturé, profané. C’est ainsi que le Bien suprême donné à l’être par Dieu est transformé et déformé par sa psyché, en conséquence de quoi il produit le mal, même lorsque ce dernier porte le joli visage du bien (bien et mal n’étant que les deux revers d’une même médaille, celle de la dualité[17]). Nous voyons par là que ce n’est pas Dieu qui crée le mal, mais l’être lui-même, par son ignorance, ses illusions.

Quelques citations à méditer

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Antoine de Saint-Exupéry

« S’exprimant en concepts limités, la pensée ne peut en aucun cas capter l’Infini ! Tout au plus peut-elle nous expliquer pourquoi elle doit se taire devant le Divin, qui est pur Silence. » Daniel Maurin

« L’homme psychique n’accueille pas ce qui est de l’Esprit de Dieu : c’est folie pour lui et il ne peut le connaître, car c’est spirituellement qu’on en juge. » 1 Corinthiens 2:14

« Être authentique c’est accepter de voir qu’on est ce qu’on est et pas ce qu’on imagine être en regardant son personnage dans un miroir. » Karlfried Graf Dürckheim

« Réveille-toi, sois le témoin de tes pensées, tu es celui qui observes, tu n’es pas ce que tu observes. » Auteur inconnu[18]

« Un être humain a tant de peaux à l’intérieur, couvrant les profondeurs du cœur. Nous savons beaucoup de choses, mais nous ne nous connaissons pas ! » Maître Eckhart

Pratique

Plus la psyché est libérée de ses scories, plus l’âme devient transparente et plus la lumière spirituelle peut passer à travers elle, sans obstacle, sans altération. C’est ce qui se passe lorsqu’un être s’engage sur la voie spirituelle et qu’il est parvenu à un degré suffisamment élevé de « dépouillement intérieur[19]  ».

Contrairement à ce que la métaphore du prisme suggère, la lumière spirituelle ne vient pas de l’extérieur de l’âme. Elle est présente à l’intérieur de l’âme, en son cœur, mais elle ne peut se rayonner pleinement au travers d’elle si elle y rencontre des impuretés, des obstructions. Cela signifie que nous avons l’amour de Dieu en nous, dans notre cœur, mais que nous l’empêchons de jaillir librement.

Lorsque notre comportement est induit par notre structure mentale, nous pouvons nous faire du mal ou faire du mal aux autres, mais pourtant ce comportement porte en lui l’Amour divin. Nous pouvons alors en transmuter l’énergie pour qu’il se révèle dans toute sa pureté. C’est ainsi que la colère ou l’envie de nuire peuvent se transmuter en paix et en compassion si nous y renonçons et que nous en accueillons la nature dans le juste positionnement intérieur, celui de la pleine conscience équanime.

La lumière d’amour étant déjà présente, au cœur de notre psyché, c’est à nous de lui libérer la voie pour qu’elle puisse s’exprimer à travers nous, par des pensées et des actions justes et utiles, à soi-même et aux autres. C’est ainsi que nous pourrons offrir les fruits de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, un esprit patient, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance.

L’art du détachement

Dans l’une de ses plus belles prières, Saint François d’Assise a dit que « c’est en s’oubliant soi-même que l’on se retrouve ».

S’oublier soi-même, au sens de se détacher de tout ce à quoi l’on s’identifie à tort, permet au cœur de notre être de se révéler. En nous libérant des identifications aux « enveloppes » constitutives de l’individualité, ce que nous sommes véritablement peut se refléter en l’âme que nous incarnons et se révéler à nos sens psychiques et physiques sous la forme des fruits de l’Esprit cités plus haut.

Ces « fruits » ne sont pas l’essence lumineuse de l’Esprit puisque, encore une fois, elle ne peut être appréhendée par les sens, mais ils en sont les parfaits symboles à l’intérieur de soi, au même titre que les couleurs produites par le prisme témoignent de sa pénétration par la lumière blanche.

Dans cette métaphore du prisme, le détachement est le dévoilement grâce auquel la lumière spirituelle peut librement pénétrer l’âme vivante. C’est au niveau de la conscience individuelle que ce dévoilement s’opère, par l’effort de concentration grâce auquel l’esprit se libère de toute forme d’identification à la structure mentale.

Au niveau de l’individualité, la seule chose que nous puissions faire est de favoriser ce dévoilement de la conscience. Comme le disait le conte Karlfried Graf Dürckheim : « vous n’avez pas à chercher [Dieu, NDA], mais à vous laisser trouver ».

N’est-il pas vain de chercher quelque chose qui ne peut être trouvé puisqu’il n’est pas un objet de connaissance que l’on pourrait « saisir » par la contemplation ou par la raison ? Cela qui connaît ne peut être l’objet de sa propre connaissance[20], enseignait le Sage indien Adi Shankara. Shakespeare disait quant à lui que « l’œil ne se voit pas lui-même et qu’il lui faut son reflet dans quelque autre chose ».

Ceci rejoint le point de vue du philosophe français Auguste Comte : « L’esprit de l’homme, considéré en lui-même, ne peut pas être un sujet d’observation, car chacun ne peut point, évidemment, l’observer dans autrui ; et, d’un autre côté, il ne peut pas non plus l’observer dans lui-même. Et, en effet, on observe les phénomènes avec son esprit ; mais avec quoi observerait-on l’esprit lui-même, ses opérations, sa marche ? On ne peut pas partager son esprit ; c’est-à-dire son cerveau, en deux parties, dont l’une agit, tandis que l’autre la regarde faire, pour voir de quelle manière elle s’y prend ; croire cela possible, c’est tomber dans la même erreur, c’est se faire la même illusion que lorsqu’on nous dit que nous voyons les objets parce que leurs images se peignent au fond de l’œil. Mais avec quoi voyez-vous les images ? répondent les physiologistes. Il vous faudrait un autre œil pour les regarder, si les impressions lumineuses agissaient comme images sur votre rétine. Il en est de même ici : vous voulez observer votre esprit, mais avec quoi le regardez-vous ? Il vous en faudrait un autre pour l’examiner. »[21]

Le travail à entreprendre au niveau qui est le nôtre se limite à rendre la conscience individuelle toujours plus transparente, par le détachement de tout ce qui est éloigné de notre essence véritable, autrement dit de tout ce qui est extérieur, périphérique par rapport au cœur de notre être. Dans ces conditions-là, et pour reprendre les mots du métaphysicien Frithjof Schuon, l’individualité « se sent être l’objet d’un sujet supérieur à elle » (ce « sujet » étant l’esprit, en l’occurrence). Ainsi, lorsque l’individualité est contemplée avec détachement, l’ego s’ouvre et se laisse davantage traverser par la lumière spirituelle.

« Vide-toi de toi-même, alors Je te remplirai. Je te donnerai Mon Regard pour voir. » [22]

Les revêtements de l’être

Selon la tradition hindoue, la contemplation détachée peut prendre appui sur les différents « revêtements » de l’être. Ces « enveloppes » (koshas, en sanskrit) recouvrent l’Esprit, symboliquement localisé au cœur de l’individualité.

Des plus extérieurs et denses aux plus intérieurs et subtils, voici les cinq revêtements décrits par la tradition hindoue, desquels l’être doit se détacher pour qu’il puisse s’établir au « niveau » de l’Esprit et ainsi en réaliser l’essence :

  1. Le corps, fait de nourriture, de matière physique ;
  2. L’énergie vitale qui anime le corps. Ce niveau concerne l’ensemble des processus métaboliques, physiologiques, biologiques ;
  3. Le mental et les émotions, c’est-à-dire le niveau psychologique le plus inférieur. C’est à ce niveau que nous pourrions situer la structure mentale ;
  4. L’intellect supérieur. Ce sont les pensées les plus élevées, le discernement, les archétypes lumineux de l’Esprit ;
  5. La béatitude (ou la félicité). Dimension très proche de l’Esprit, mais néanmoins illusoire par rapport à ce dernier. L’attachement à cette enveloppe la plus intérieure est un piège également. Ce sont les « paradis » en lesquels nombre de mystiques se sont enfermés.

Tant que l’être s’identifie à ces cinq enveloppes, il s’illusionne lui-même et s’empêche toute progression sur la voie de l’éveil.

Le détachement implique de prendre appui sur les vibrations des cinq niveaux en les contemplant à partir de l’état de pleine conscience équanime, donc sans le filtre déformant induit par l’identification à la structure mentale et au jeu des impulsions contraires qui s’y manifestent.

Si nous ne sommes pas vigilants, nous avons tendance à nous identifier automatiquement aux trois premiers niveaux (les deux derniers étant plus rares ; ils deviennent des obstacles lorsqu’on est plus avancé sur la voie spirituelle).

L’identification au niveau physique est constituée par les pensées du type « je suis grand-e, je suis laid-e, je suis maigre » etc. Au niveau énergétique : « je suis malade, je suis fatigué-e, je suis en pleine santé » etc. Au niveau psychologique : « je suis heureux-se, malheureux-se, déprimé-e, comblé-e, spirituellement évolué-e, imparfait-e, coupable » etc.

En prenant appui sur ces différentes enveloppes (ou revêtements), en les considérant pour ce qu’elles sont, à savoir de simples vibrations qui apparaissent et disparaissent à l’intérieur des limites de la psyché, nous nous allégeons de toutes ces identifications qui ont tendance à fermer la porte de notre être à la lumière de l’Esprit, et nous nous donnons une chance d’être « trouvés » par lui.

Selon l’auteur Jean Marchal, cette observation détachée et vigilante « permet ainsi à l’être humain engagé sur la voie de sa réalisation spirituelle de s’acheminer vers cette vision du Soi qui est souvent décrite, dans toute la littérature mystique et spécialement dans les écrits Zen, comme survenant brusquement et instantanément au terme d’un long processus d’ascèse vigilante. »[23]

En résumé, le détachement n’est pas le fait de se « débarrasser » ou de se « couper » de quoi que ce soit en soi-même, mais de considérer ce qui est à partir de la vision inclusive, « englobante », non teintée, d’un esprit en équilibre, immobile, détachée, désidentifié de tout ce qu’il n’est pas.

Il s’agit du juste positionnement intérieur dont j’ai souvent parlé jusqu’ici : cette présence équanime qui accueille inconditionnellement, tout ce qui survient dans l’ici et maintenant sous la forme de la multitude de phénomènes vibratoires véhiculés par les sens physiques et psychiques.

Citons encore Maître Eckhart, à qui l’on doit de profonds enseignements sur le détachement : « Dieu ne saurait faire plus pour l’esprit détaché que de se donner soi-même à lui. […] Ici tu dois savoir que le juste détachement n’est rien d’autre que le fait que l’esprit se tienne aussi immobile face à toutes vicissitudes d’amour et de souffrance, d’honneur, de honte et d’outrage, qu’une montagne de plomb est immobile sous une brise légère. Ce détachement immobile amène l’homme a une plus grande égalité avec Dieu. […] Et il faut que cette égalité advienne par grâce, car la grâce tire l’homme de toutes choses temporelles et le purifie de toutes choses éphémères. Et tu dois savoir : être vide de toute créature, c’est être plein de Dieu et être plein de toute créature, c’est être vide de Dieu. »[24]

Il vaut la peine de relever que, selon Maître Eckhart, le détachement nous rend perméables à la Grâce divine qui peut ainsi nous « purifier de toutes choses éphémères ». Autrement dit, l’ouverture à la lumière spirituelle conférée par le détachement des revêtements psychiques et physiques − forcément « éphémères » par rapport à la dimension spirituelle, éternelle, de notre être −, est susceptible de les purifier.

Exercice : identification au pur Esprit

Pour faciliter l’intégration de la dynamique du détachement dans le juste positionnement intérieur, je vous propose de pratiquer cet exercice d’identification à l’Esprit, basé une nouvelle fois sur le langage symbolique.

Après avoir induit en vous l’état alpha le plus profond, vous serez invité-e à ancrer l’âme à la terre (symbole du corps) à l’aide de puissantes racines. Vous pourrez ensuite vous projeter visuellement à environ deux mètres au-dessus de votre tête, comme si vous étiez un soleil et que vous contempliez votre corps situé au-dessous de vous, à partir de la lumière spirituelle.

Symboliquement, vous imprégnerez ainsi dans votre subconscient la réalité que vous êtes davantage l’Esprit que ce corps et cette âme qui l’anime. Votre subconscient ainsi ensemencé par cette vérité pour lui tout à fait réelle (vu qu’il ne fait pas la différence entre l’imagination et la réalité), votre faculté de détachement dans votre vie de tous les jours s’en trouvera améliorée.

Pour vous aider à réaliser cet exercice dans les meilleures conditions, vous pourrez également vous remémorer la métaphore du prisme : vous êtes la lumière qui pénètre le prisme (l’âme et le corps) et qui lui apporte ses qualités et ses vertus.

La pratique de cet exercice vous sera des plus profitables lorsque les aléas de l’existence vous mettront dans des situations face auxquelles vous aurez de la difficulté à lâcher prise et à prendre du recul.

Exercice audio

Arch

Durée : 16’56 / Taille du fichier : 15.5 Mo

[1] Mot sanskrit dont la traduction littérale est « propre demeure », celle de l’âme, en l’occurrence.

[2] Lévitique 17:11.

[3] Ce qu’on nomme également « voyage astral » suscite de nos jours beaucoup d’intérêt. C’est sans doute dû à son caractère sensationnel mais aussi à la fascination suscitée de nos jours par les expériences Psi et autres facultés psychiques qui sont toutefois, d’un point de vue purement spirituel, totalement secondaires et inutiles, voire dangereuses. 

[4] 1 Corinthiens 6:19.

[5] Voir à ce sujet la monographie n°10, qui aborde spécifiquement le sujet de la place occupée par la sexualité dans la quête spirituelle.

[6] Voir la monographie n°12.

[7] Voir chapitre Déterminisme et libre-arbitre de la monographie n°49.

[8] Des études ont démontré que c’était notamment le cas avec la méditation. Un article de Science & Vie dit à ce propos : « L’effet le plus frappant au niveau cellulaire est la baisse des marqueurs du stress et de l’inflammation. Une seule journée de méditation suffirait même à induire un début de réponse : après 8 heures de méditation, il a été observé un changement du niveau d’expression de gènes liés à la régulation des modifications épigénétiques. Ces modifications épigénétiques correspondent en fait à des changements chimiques et structurels de l’ADN influençant l’expression des gènes dans les cellules. » (Source). Voir aussi à ce propos le chapitre Le phénomène de la métempsychose de la monographie n°40.

[9] La syndérèse est, en théologie, la partie la plus élevée de l’âme. D’autres expressions sont aussi utilisées pour la désigner, comme « étincelle de l’âme », « cime de l’âme », « pointe de l’âme » ou encore « étincelle de la conscience ». Source : Wikipédia

[10] Traités et sermons, Éditions Flammarion, 1999, p.315.

[11] Les Sermons, Éditions du Seuil, 2009.

[12] Pour plus de précisions au sujet de l’ego, reportez-vous à la monographie n°5 ainsi qu’à cette annexe.

[13] Voir chapitre Les revêtements de l’être en page 192.

[14] 3e Prapâthaka 14e Khanda shruti 3. René Guénon voyait un rapprochement entre cette parabole et celle du « grain de sénevé », dans l’Évangile. Nous pouvons également y voir une correspondance avec cette autre parole de Jésus-Christ : « Je suis dans le Père et le Père est en moi. » Jean 10:38 et 14:11.

[15] Extrait de l’article intitulé L’esprit est-il dans le corps ou le corps dans l’esprit ?, publié dans Études Traditionnelles, en juin 1939.

[16] « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. » Galates 5:19-21.

[17] Voir à ce sujet les explications relatives à la « connaissance du bien et du mal », dans la monographie n°2.

[18] Cette citation a été faussement attribuée au Bouddha historique, mais cela n’enlève rien à sa profondeur.

[19] En référence à l’expression « dépouiller le vieil homme » utilisée par Saint Paul dans son Épître aux Éphésiens (4:21-24).

[20] Cela vaut pour l’Esprit, mais pas pour son reflet en l’âme vivante, c’est-à-dire la conscience individuelle. Ce reflet, qui apparaît sous la forme de l’impression « je suis », peut être observé, ressenti. Dans ce cas très précis, on peut avoir l’impression que le sujet (l’ego) se prend lui-même comme objet de sa propre contemplation. Mais en vérité, c’est l’être qui contemple cette impression de « je » (l’ego), sans pouvoir se percevoir lui-même en tant qu’observateur détaché.

[21] Lettre à Valat, 24 septembre 1819 ; Correspondance générale, Paris, Mouton puis Vrin, 1973-1990, t.1, p.59.

[22] Parole inspirée par le Verbe, retranscrite par l’écrivain catholique Gabrielle Bossis, dans son recueil Lui et moi : entretiens spirituels, volume 7, Éditions Beauchesne, p.35.

[23] L’Apocalypse de Jean, un message pour notre temps, Éditions Question de, 1987, p.286.

[24] Du détachement : Et autres textes, Éditions Rivages, 1995, pp.55-56.

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Dernière mise à jour : 23.11.2023